ANNEXE 4 - LA CHINE ET L'ESPACE

LA CHINE ET L'ESPACE

QUELQUES DATES CLEFS

Le programme spatial chinois a été lancé en 1956, sous la présidence de Mao Zedong, lorsque le Comité Central du Parti Communiste Chinois a mis en place un programme de recherche et de développement sur les missiles. L'objectif était de développer un programme balistique en complément des capacités nucléaires, pour garantir la sécurité nationale du pays.

Le 24 avril 1970, avec la mise en orbite du premier satellite chinois Orient Rouge 1 (Dong Fang Hong) par un lanceur Longue Marche pour une durée de vingt-six jours, la Chine devient, après l'Union soviétique, les États-Unis, La France et le Japon, le cinquième pays capable de lancer des satellites dans l'espace.

Le 15 octobre 2003 , la Chine devient la troisième nation maîtrisant les vols habités , avec la mission de 21 heures à bord de la navette spatiale Shenzhou 5, pilotée par YANG Liwei, premier taïkonaute.

Le 3 novembre 2011, a eu lieu le premier rendez-vous spatial chinois.

ORGANISATION DU SECTEUR SPATIAL CHINOIS

Un grand nombre d'entités sont impliquées dans les activités spatiales :

o le Ministère de la défense, en particulier pour les centres de lancement et les réseaux de poursuite de satellites ;

o la Commission militaire centrale, pour les vols habités ;

o le Ministère de l'industrie et des technologies de l'information, qui en particulier coiffe la SASTIND (administration des technologies pour la défense nationale), coiffant elle-même le CNSA (agence spatiale chinoise), le CASC (conglomérat de la technique aérospatiale), le CASIC (conglomérat de l'industrie aérospatiale chinoise) et le CRESDA (centre de ressources spatiales) ;

o le Ministère de la science et de la technologie, coiffant le centre national de télédétection ;

o l'Académie des sciences de Chine, avec en particulier les observatoires nationaux ;

o le Ministère de l'enseignement, plusieurs universités étant très actives dans le domaine spatial, notamment au travers du développement de microsatellites.

LES GRANDS PROGRAMMES CHINOIS

Disposant d'une série de lanceurs éprouvés, la Chine est présente dans toute la gamme des activités spatiales. A côtés des programmes phares tels que Beidou (positionnement et navigation), le programme lunaire Chang'e ou le programme de vol habités (programmes Shenzhou et Tiangong), la Chine déploie une activité intense dans le domaine scientifique et dans le domaine des applications comme l'observation de la Terre ou les télécommunications. Dans ce dernier domaine, la Chine ambitionne de devenir un acteur important sur la scène mondiale, visant la conquête d'ici 2015 de 15 % du marché des lancements de satellites commerciaux et de 10 % du marché des satellites commerciaux.

POSITIONNEMENT ET NAVIGATION

Le déploiement de ce système, à l'étude depuis 1983, est envisagé avec une mise en place définitive vers 2020, selon un plan de développement en trois étapes, les deux premières ayant été achevées :

o de 2000 à 2003, un premier système, Beidou-1 (ou Beidou Satellite Navigation Experimental System ), à fort caractère expérimental, a été mis en place. Le système se base sur un principe de positionnement calculé à partir de deux satellites ; quatre satellites Beidou-1 ont été lancés ;

o à partir de 2007, un système de seconde génération, Beidou-2 (ou Compass) a été lancé par la Chine afin de fournir fin 2011 un service de navigation et de positionnement régional (Asie Pacifique) ; deux types de service sont proposés : grand public et restreint ; Le 27 décembre 2011, les autorités chinoises ont déclaré que le système était entré en phase opérationnelle probatoire ;

o de 2012 à 2020, le système Beidou-2 devrait être complété pour aboutir à une constellation de 35 satellites (27 en orbite moyenne, 5 en orbite géostationnaires et 3 en orbite géosynchrone inclinée) avec une couverture mondiale ; à ce jour seize satellites Beidou ont été lancés (six satellites lancés en 2012) et la précision de positionnement annoncée est de dix mètres sur la majeure partie du territoire chinois.

VOLS HABITÉS

o Programme Shenzhou

Le programme spatial Shenzhou est un projet chinois de capsule spatiale habitée dont le développement a été lancé le 1er avril 1992 par les autorités chinoises sous le nom de projet 921. La Chine choisit alors de s'appuyer sur une cabine spatiale de type Soyouz, développée en coopération avec la Russie. Les premiers travaux ont débuté le 1er janvier 1993, selon un plan de développement en trois phases :

1. le lancement sans équipage de premières versions de la capsule spatiale afin de procéder à l'envoi du premier taïkonaute en orbite par la Chine ;

2. la conduite de tests, de rendez-vous et d'amarrage en orbite et le développement et la mise en opération d'un laboratoire spatial de huit tonnes (Tiangong-1) ;

3. la mise en place d'une station spatiale orbitale chinoise de vingt tonnes à partir du laboratoire précédemment développé.

Quelques dates clefs

o novembre 1999 : lancement du vaisseau inhabité Shenzhou 1 ;

o octobre 2005 : lancement de Shenzhou 5 avec à son bord le premier taïkonaute YANG Liwei ;

o septembre 2008 : lancement de Shenzhou 7 et première sortie extra-véhiculaire ;

o novembre 2010 : lancement de Shenzhou 8 et amarrage automatique au laboratoire spatial Tiangong 1 ;

o 9 juin 2012 : lancement de Shenzhou 9 avec à son bord la première taïkonaute, LIU Yang et amarrage manuel au laboratoire Tiangong-1.

o Programme Tiangong

Le 29 septembre 2011 la Chine a lancé avec succès le module spatial Tiangong-1 , premier laboratoire spatial conçu par la Chine. Il a été fabriqué par la China Academy of Space Technology (CAST) et l'Institut de Technologies Spatiales de Shanghai qui dépendent de la China Aerospace Science and Technology Corporation (CASC).

D'une masse de 8,5 tonnes pour une longueur de 10,4m, d'un diamètre maximum de 3,35 m et d'une durée de vie nominale de deux années, c'est le plus grand et le plus lourd véhicule spatial conçu à ce jour par la Chine. Il est constitué de deux modules principaux : un module d'amarrage (dont le système est compatible avec celui utilisé sur la Station Spatiale Internationale) et un module de service dans lequel les équipements scientifiques sont installés. Placé sur une orbite basse d'environ 350 km d'altitude, Tiangong-1 peut réaliser des rendez-vous et des amarrages en orbite et servir de module de base pour une station spatiale habitée. Il est conçu pour accueillir au maximum trois taïkonautes dans un espace d'environ 15 m 3 .

La télécommande et les télécommunications avec le laboratoire spatial sont assurées par un réseau de communications constitué de deux satellites de relais de données, de seize stations sol en Chine et dans le monde, de trois navires et de deux centres de contrôle, à Pékin et à Xi'an.

Cette troisième station spatiale de l'histoire, après la station spatiale russe « Mir » et la station spatiale internationale « ISS » sera plus petite (60 tonnes) que les précédentes : 419 tonnes pour Mir et 137 tonnes pour l'ISS.

EXPLORATION LUNAIRE

Débutant en 2007 pour s'achever en 2030, le programme Chang'e comprend un plan de développement en trois phases :

1. le lancement de deux sondes d'observation lunaire, Chang'e 1 et 2, entre 2007 et 2010 afin de permettre la cartographie et la modélisation en trois dimensions de régions lunaires. Chang'e 1 a été lancé le 24 Octobre 2007 ; le lancement de Chang'e 2 a eu lieu le 1er octobre 2010 ; l'Etat chinois aurait investi pour cette première phase plus de 1,4 milliard de yuans ;

2. entre 2010 et 2017, l'envoi de deux véhicules automatiques à la surface de la Lune, dont Chang'e 3 en 2013, afin d'étudier, dans une zone restreinte, la possibilité d'un futur espace d'atterrissage et d'installation d'une base lunaire chinoise ;

3. une mission de collecte d'échantillons (rover) est également programmée d'ici 2020 afin de rapporter sur Terre plus de 2 kg d'échantillons lunaires ; la Chine estime enfin qu'une mission habitée pourra être mise en oeuvre entre 2025 et 2030 .

LES LANCEURS

Avec près de 170 lancements (9 échecs) à son actif, la série des lanceurs Longue Marche offre à la Chine un accès autonome et fiable à l'espace pour l'éventail complet de ses missions. Après 19 lancements en 2011 (1 échec), la Chine poursuit les lancements à un rythme élevé (21 lancements prévus en 2012). La Chine valorise son savoir-faire à l'export et elle ambitionne d'ici 2015 de capter 15 % du marché des lancements de satellites commerciaux.

La Chine prépare l'avenir en étendant sa gamme de lanceurs au travers du développement de trois lanceurs de nouvelle génération, Longue Marche 5, 6 et 7, destinés à accroître les performances de mise en orbite basse et géostationnaire.

LES BASES DE LANCEMENT

La Chine dispose actuellement de trois bases de lancement : Taiyuan (Shanxi), Jiuquan (Gansu), Xichang (Sichuan). Une quatrième base de lancement est en construction sur la pointe occidentale de l'île de Hainan à Wenchang. Celle-ci offrira de meilleures performances pour les lancements en orbite de transfert géostationnaire, non seulement du fait de sa position proche de l'équateur (19° de latitude), mais également du fait de l'acheminement du lanceur par voie maritime, ce qui relaxe les contraintes de diamètre des lanceurs actuels du fait d'un accès par voie terrestre.

SATELLITES DE TÉLÉCOMMUNICATION

La Chine développe ses propres satellites géostationnaires de télécommunications (plate-forme DFH-4) et s'approvisionne également à l'étranger, notamment en France auprès de Thalès Alenia Space. La société China Satellite Communications Co. Ltd . Dispose à ce jour d'une flottille d'une dizaine de satellites géostationnaires en orbite.

La Chine et l'export

C'est en mai 2007 que la Chine a livré pour la première fois à un pays tiers (le Nigéria) un satellite en orbite, le satellite Nigcomsat-1 (lancement d'un deuxième satellite en 2011). La Chine a ensuite signé avec le Venezuela (lancement en octobre 2009), avec le Pakistan (lancement en 2011). La Chine a également signé des contrats de fourniture de satellite de télécommunications en orbite avec le Laos (septembre 2009), la Biélorussie (septembre 2010) et la Bolivie (décembre 2010). La Chine ambitionne d'ici 2015 de capter 10 % du marché des satellites commerciaux.

TELEDETECTION

La Chine mène une intense activité dans ce domaine avec :

o les satellites Fengyun (météorologie, douze satellites lancés, sept actuellement en service) ;

o les satellites Haiyang (océanographie, 4 satellites lancés) ;

o les satellites Ziyuan (ressources terrestres) ;

o les satellites Tianhui (cartographie) ;

o les satellites Yaogan (observation optique et radar) ;

o les satellites CBERS ( China-Brazil Earth Resources Satellite ou Ziyuan), fruit d'une coopération sino-brésilienne nouée dans le cadre d'un accord bilatéral signé en 1988.

AUTRES DOMAINES

Parmi les autres missions spatiales peuvent être notées :

o la série Shijian (satellites d'expérimentation en orbite) ;

o les satellites de relais Tianlian (deux satellites en orbite) ;

o des microsatellites universitaires tels que les satellites Pixing ;

o le programme de fusées-sondes Méridian ( space weather monitoring project ).

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