B. DÉBAT JOINT SUR LES MIGRANTS

1. Le « bateau cercueil » : actions et réactions

Le 26 mars 2011, une barque chargée de 72 migrants quittait la Libye en guerre. Seuls neuf d'entre eux ont pu rejoindre en vie la terre ferme après être restés près de 15 jours au large des côtes italiennes. Personne n'a cependant porté secours à ce bateau, malgré les signaux de détresse enregistrés par le Centre italien de coordination de sauvetage maritime, qui l'a localisé. Un certain nombre de contacts directs entre ce bateau en détresse et d'autres navires ont apparemment eu lieu, y compris avec un hélicoptère militaire, qui a fourni des biscuits et de l'eau au bateau, mais n'est jamais revenu, avec deux bateaux de pêche, qui ont refusé tout deux de lui prêter assistance, et avec un gros vaisseau militaire tout proche du bateau, qui a ignoré ses signaux de détresse évidents. Un rapport du Conseil de l'Europe, publié à la fin mars 2012, pointait déjà de nombreuses erreurs et manquements. Plusieurs questions demeurent cependant sans réponse et Mme Tineke Strik (Pays-Bas - Soc) a tenu à les analyser au nom de la commission des migrations, réfugiés et des personnes déplacées, afin que soient désormais prises les mesures nécessaires pour qu'aucune vie humaine ne soit perdue en raison de lacunes juridiques, politiques ou de pratiques insuffisantes en matière de sauvetage en mer et de débarquement.

2. L'arrivée massive de migrants irréguliers sur les côtes italiennes suite aux tensions dans les pays du Sud de la Méditerranée

Ce rapport sur le « bateau cercueil » renvoie à une problématique plus large évoqué dans le second rapport de ce débat joint. M. Christopher Chope (Royaume-Uni - GDE) s'est ainsi intéressé à l'accroissement exponentiel des migrants se présentant sur les côtes italiennes et à la gestion de ces flux migratoires. Depuis le printemps 2011, l'Italie est en effet devenue une destination de transit à la suite du « printemps arabe ». Syriens, Érythréens, Somaliens, Égyptiens, etc. partent pour la plupart de la Lybie, arrivent en Italie pour ensuite s'établir dans un autre État membre de l'Union européenne. L'urgence s'installe et il faut désormais songer à des réponses structurelles à cet afflux massif. Pour cela, la solidarité européenne envers l'Italie, la Grèce et l'Espagne doit s'exercer avec plus de force qu'elle ne le fait actuellement.

Lors des débats, de nombreux orateurs ont souligné quelques contradictions entre les deux rapports, en particulier la distinction opérée par le second rapport entre immigration régulière et clandestins. M. Thierry Mariani (Français établis hors de France - UMP) , président de la commission des migrations, des réfugiés et des personnes déplacées , a préféré insister sur la complémentarité des deux rapports, qui renvoient tous deux à une révision du règlement de Dublin. Ce règlement détermine l'État membre de l'Union européenne responsable de l'examen d'une demande d'asile. Les deux rapports évoquent en effet chacun un aspect particulier du problème et ont d'ailleurs tous deux été approuvés par la commission.

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