C. LA MISSION « TRAVAIL ET EMPLOI » : DES BESOINS IMPORTANTS EN AUTORISATIONS D'ENGAGEMENT, PRINCIPALEMENT LIÉS AUX CONTRATS AIDÉS

La mission « Travail et emploi » fait l'objet d'une ouverture de crédits à hauteur de 483,8 millions d'euros en autorisations d'engagement (soit 27,9 % du total des autorisations d'engagement ouvertes par le présent décret d'avance) et de 20 millions d'euros en crédits de paiement (soit 1,6 % du total des crédits de paiement ouverts par le présent décret d'avance) sur le programme 102 « Accès et retour à l'emploi ».

Cette mesure est destinée au financement d'une enveloppe de 65 000 emplois aidés supplémentaires , dont 10 000 contrats d'insertion dans l'emploi (CUI-CIE), 10 000 contrats d'accompagnement dans l'emploi (CUI-CAE) et 45 000 emplois d'avenir, décidée en juin 2014.

L'écart entre le montant des ouvertures en AE et en CP résulte du caractère pluriannuel des contrats aidés . En effet, les AE sont ouvertes au moment de la signature des contrats tandis que les CP sont décaissés mois par mois, au fur et à mesure de leur exécution.

Votre rapporteur général déplore l'habitude prise depuis quelques années de dépasser systématiquement l'enveloppe budgétaire allouée aux contrats aidés, en raison de l'augmentation de leur nombre décidée en cours d'année.

Répartition et coût des contrats aidés supplémentaires en 2014

Flux de contrats prévus en LFI

Enveloppes complémentaires décidées en cours d'année

Surcoût brut induit

AE (en millions d'euros)

CP (en millions d'euros)

CIE

40 000

10 000

36

21

CAE

340 000

10 000

74

22

Emplois d'avenir

50 000

45 000

809

203

Total

430 000

65 000

919

246

Source : réponse au questionnaire de votre rapporteur général

Il convient de noter que les ouvertures visent également à abonder le fonds de solidarité afin de financer l'allocation de solidarité spécifique (ASS).

D. L'HÉBERGEMENT D'URGENCE : UNE SOUS-BUDGÉTISATION MANIFESTE

Le présent projet de décret d'avance fait apparaître une sous-budgétisation manifeste des dépenses d'hébergement d'urgence et confirme que ces dernières continuent de connaître une évolution très dynamique et peu soutenable : comme le confirme le tableau ci-après, près de 100 millions d'euros viendront à manquer d'ici la fin de l'année, y compris après prise en compte des ouvertures de crédits auxquelles procèdent le présent projet de décret d'avance et le projet de loi de finances rectificative pour 2014. Les dépenses d'hébergement d'urgence, estimées à 379,3 millions d'euros, excéderaient ainsi sensiblement les prévisions (321,9 millions d'euros en loi de finances initiale pour 2014) et se rapprocheraient de l'exécution 2013 (410,4 millions d'euros).

Évolution des crédits du programme 177 entre exécution 2013 et prévision d'exécution 2014, en euros

Activités

Exécution 2013

Crédits prévus en LFI 2014

Crédits ouverts 2014 (report, LFR et DA)

Prévision d'exécution 2014

AE

CP

AE=CP

AE

CP

AE

CP

Allocation et dépenses d'aide sociales

48 377 388

48 356 911

40 000 000

40 000 000

40 096 091

40 000 000

40 096 091

Action de prévention et accès aux droits

28 138 169

28 136 569

16 256 650

16 256 650

16 256 650

16 256 650

16 256 650

Veille sociale

102 369 722

102 444 722

88 688 000

87 798 000

87 798 000

87 798 000

87 798 000

Hébergement d'urgence

410 285 764

410 382 364

321 901 511

379 402 644

379 292 704

379 402 644

379 292 704

CHRS

609 116 763

609 456 692

622 961 110

622 961 110

622 980 106

622 961 110

622 980 106

Logement adapté

181 806 945

181 865 082

208 904 800

208 984 401

208 992 017

208 984 401

208 992 017

Conduite et animation des politiques de l'hébergement et de l'inclusion sociale

16 163 881

15 561 339

17 130 966

18 609 364

19 449 742

18 609 364

19 449 742

Rapatriés

18 384 435

1 351 596

Crédits non répartis

97 812 085

98 255 955

TOTAL

1 414 643 067

1 397 555 275

1 315 843 038

1 374 012 169

1 374 865 310

1 471 824 254

1 473 121 265

Source : réponse au questionnaire de votre rapporteur général

56 millions d'euros ont déjà été ouverts par décret d'avance en octobre . Il faut leur ajouter non seulement 54 millions d'euros dont l'ouverture est proposée par le présent projet de de décret d'avance mais aussi 43,8 millions d'euros au titre du projet de loi de finances rectificative, en cours d'examen par le Parlement, pour couvrir les dépenses d'aide de logement temporaire (ALT), les crédits correspondant ayant été redéployés en cours d'année (auto-assurance).

Plus globalement , le programme 177 « Prévention de l'exclusion et insertion des personnes vulnérables » devrait être très largement en sur-exécution (1,472 milliard d'euros en AE et 1,473 milliard d'euros en CP) au regard de la prévision initiale (1,316 milliard d'euros en autorisations d'engagement et crédits de paiement). Les dépenses constatées continuent de progresser considérablement par rapport à 2013 (1,415 milliard d'euros en autorisations d'engagement et 1,398 milliard d'euros en crédits de paiement).

Évolution des crédits du programme 177 « Prévention de l'exclusion et insertion des personnes vulnérables » entre 2008 et 2015

Note de lecture : l'exécution pour 2014 est une prévision d'exécution. Par ailleurs, il convient de noter que, jusqu'à la loi de finances initiale pour 2012, le programme 177 couvrait les dépenses liées à l'aide alimentaire qui représentait 22,8 millions d'euros en LFI 2012) transférée à compter de la LFI 2013 vers le programme 304 « Lutte contre la pauvreté : revenu de solidarité active et expérimentations sociales » qui relève de la mission « Solidarité, insertion et égalité des chances ».

Source : note de présentation de la mission « Égalité des territoires et logement » de notre collègue Philippe Dallier dans le cadre du projet de loi de finances pour 2015

La sur-exécution récurrente des dépenses du programme 177 souligne la nécessité de réformes d'ampleur sur les dispositifs concernés afin de maîtriser l'évolution des dépenses.

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