C. POURSUIVRE LES EFFORTS POUR LIMITER LE NOMBRE DE DÉPARTS PRÉMATURÉS

Françoise Gaudin a, au cours de la troisième table ronde, commenté les mesures mises en oeuvre par le ministère de la Défense pour améliorer la conciliation entre vie privée et vie professionnelle, mesures susceptibles en outre de contribuer à limiter les départs prématurés de femmes officiers ci-dessus évoqués. Elle a sur ce point relevé l'importance de dispositions susceptibles, dans une logique de conciliation des temps, de faire alterner périodes de repos et temps d'activité intense.

Sur ce point, divers témoignages ont fait état de l'attention portée à cette problématique par la Marine, dont le Plan mixité de 2009, prenant en compte la situation des couples et des familles , a tout particulièrement été cité par l'amiral Cullerre.

Parmi les évolutions souhaitées par les personnels figurent le fait de décaler les limites d'âge pour l'accès aux diplômes d'État-major et à l'École de Guerre. Il a été rappelé plus haut que ces formations, particulièrement sélectives, conditionnent l'accès aux responsabilités.

Un tel assouplissement de l'accès à ces cursus permettrait de tirer les conséquences des difficultés particulières de conciliation de la vie familiale et de la vie professionnelle, pour les femmes comme pour les hommes, notamment pour ceux qui ont pris un congé parental ou une disponibilité pour suivre leur conjoint. Cette disposition pourrait non seulement limiter le nombre de départs prématurés, plus particulièrement de femmes officiers constatant qu'elles n'ont pas l'avenir qu'elles auraient souhaité au sein des armées, mais aussi encourager le renforcement du vivier de femmes officiers destinées à exercer les plus hautes responsabilités au sein des armées .

Par ailleurs, le ministère de la Défense est attentif au développement de solutions d'accueil pour les jeunes enfants .

Certains témoignages ont également soulevé le problème de la prévisibilité des contraintes, et notamment des affectations lointaines telles que la participation à des OPEX ou à des manoeuvres. Le souhait d'une certaine maîtrise de ce calendrier a été évoqué par le commissaire en chef Dominique Moreau. Le capitaine de frégate Christine Ribbe a pour sa part noté que la principale difficulté pour la famille ne tenait pas aux départs pour des missions lointaines mais à « l'absence de visibilité » sur son programme, notamment quand il s'est agi d'enchaîner une période d'embarquement de quatre mois et une période d'entraînement de plusieurs jours, non programmée à l'avance et de ce fait plus déstabilisante pour les enfants que la longue séparation qui avait précédé.

Enfin, ce point n'a pas été évoqué par les témoins, mais peut-être serait-il envisageable de permettre le détachement sur des emplois civils, au sein du ministère de la Défense ou d'autres administrations, pendant les périodes de la vie de la famille qui rendent particulièrement difficiles certaines affectations ou qui exigent plus de disponibilité.

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