COOPÉRATION INTERNATIONALE AVEC LES PAYS TIERS

Enfin, dans une huitième préconisation, le Sénat a notamment appelé de ses voeux la construction d'un partenariat global avec les acteurs régionaux des parties du monde les plus sensibles.

Sur ce point il convient d'évoquer le sommet de la Valette qui a réuni les 11 et 12 novembre 2015 des représentants de l'Union européenne et un certain nombre de pays tiers.

Les représentants de l'Union se sont déclarés préoccupés par la forte augmentation des flux de réfugiés, de demandeurs d'asiles et de migrants en situation irrégulière dans l'Union européenne. Ils ont souhaité améliorer leur coopération avec les États africains en indiquant que la lutte contre la crise migratoire devait aussi prendre en compte la stabilité et la sécurité de l'Union, sur lesquelles pèsent actuellement les menaces du terrorisme.

L'ensemble des participants ont souhaité mettre en place un plan d'action qui essaye de concilier le développement et la sécurité.

La lutte contre le terrorisme, ont-ils souligné, passe aussi par la prévention de la migration irrégulière mais aussi par le renforcement de la coopération en matière de réintégration.

Le plan d'action préconise de renforcer la coopération entre les États membres, les institutions européennes et les États associés afin d'échanger leurs informations et d'identifier les réseaux de trafics de migrants. Il appelle aussi de ses voeux la sensibilisation du grand public sur la situation migratoire et ses risques. Dans le cadre de la politique de réintégration, les États se sont engagés à faciliter l'intégration sur le marché du travail lors du retour dans leur communauté locale.

Le plan a mis encore l'accent sur la responsabilité commune des pays d'origine, de transit et de destination dans la gestion des migrations.

On rappellera, enfin, que lors de son audition du 10 février 2016 devant la commission des affaires européennes et la commission des lois du Sénat, M. Gilles de Kerchove, coordinateur européen pour la lutte contre le terrorisme, a déclaré que « la crise migratoire et la toxicité du lien noué entre terrorisme et migrations constituent également des défis » . Il a relevé, parmi les facteurs susceptibles d'amplifier la menace terroriste, la multiplication des États « faillis » en soulignant que les organisations terroristes « aimaient les zones de non-droit » . Dans plusieurs pays du pourtour de la Méditerranée, la restructuration de l'appareil sécuritaire est devenue un impératif, a-t-il indiqué, et l'effort pour nouer des « partenariats de sécurité » avec la Turquie ou les États des Balkans occidentaux occupe une place très importante dans l'activité du coordinateur européen. On trouvera, en annexe, le compte rendu de l'audition de M. Gilles de Kerchove qui aborde bien d'autres sujets touchant au terrorisme.

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