III. LA MÉTROPOLE DU GRAND LYON : L'EXPÉRIMENTATION DU BUS SANS CHAUFFEUR

A. LES OBJECTIFS

La métropole du Grand Lyon a fait de la performance du service public des transports pour ses usagers une priorité. Engagée dans une politique pour promouvoir la mobilité alternative à la voiture en complétant le réseau de transport en commun par une offre adaptée au « dernier kilomètre », la métropole a choisi d'expérimenter un dispositif de bus sans chauffeur sur une partie de son territoire.

Confronté aux encombrements réguliers de la circulation, le quartier de Confluence, dans le II e arrondissement de Lyon, a donc été sélectionné pour cette expérimentation. Ses spécificités (emplois tertiaires, bureaux, commerces), engendraient une saturation automobile qui nécessitait une solution alternative et attractive de transport en commun.

B. LES MOYENS

Après avoir reçu les autorisations nécessaires 30 ( * ) , l'expérimentation du bus sans chauffeur a pu être menée depuis septembre 2016 par la métropole, en partenariat avec des acteurs privés 31 ( * ) . Concrètement, deux navettes autonomes baptisées « NAVLY » ont été déployées sur une distance d'1,3 kilomètre à une vitesse de pointe de 20 kilomètres/heure pour desservir cinq arrêts dans les zones d'activité et commerciales, dites « Des docks à la Confluence ». Ce service permet de transporter jusqu'à quinze personnes, gratuitement en semaine (de 8h15 à 18h45), dans une zone drainant plus de 3 000 emplois, qui n'était jusqu'à présent desservie que par une navette bus thermique assurant l'interconnexion avec le Tramway T1.

Du point de vue technique, l'espace public a dû être adapté pour s'assurer de la bonne mise en service du bus sans chauffeur 32 ( * ) : création de deux quais supplémentaires et réaménagement de trois autres, mise en place d'un marquage au sol spécifique et de totems de signalisation pour garantir la sécurité des usagers. Les bus ont également fait l'objet d'aménagements innovants : caméras de guidage, GPS 33 ( * ) , capteurs capables de détecter précisément et à distance l'ensemble des obstacles présents sur la voie publique grâce à des faisceaux laser.

C. LES RÉSULTATS

Le bilan est d'ores et déjà positif puisque, depuis septembre 2016, ce sont déjà plus de 9 000 kilomètres qui ont été parcourus par les deux navettes, à une vitesse moyenne de 15 kilomètres/heure. Elles accueillent quotidiennement plus de 150 personnes, avec des pointes à 350 personnes à l'heure du déjeuner. Au total, fin janvier 2017, près de 9 000 voyageurs ont déjà pu utiliser ce service. Devant ce succès, une extension le soir après 18h45 et les week-ends est envisagée, en vue de répondre cette fois aux demandes de déplacements liés aux loisirs et non plus uniquement professionnels.

Par ailleurs, ce mode de transport présente de nombreux avantages. En fonctionnant de façon autonome grâce à l'énergie électrique, il ne génère pas d'émissions de gaz à effet de serre. Sans chauffeur, il autorise une amplitude de service accrue, tout en limitant les charges d'exploitation. On notera d'ailleurs que la technologie a été largement développée par des acteurs économiques locaux.

Des tests sur des voies ouvertes à la circulation générale sont en cours, notamment pour régler certains aspects techniques préalables (gestion des priorités aux carrefours, aménagement d'une voie dédiée à un couloir de bus, etc.) imposés par des impératifs de sécurité sur le domaine public.

Pour approfondir : http://www.met.grandlyon.com/une-navette-sans-chauffeur/


* 30 Autorisation du ministère de l'Environnement, de l'Énergie et de la Mer pour permettre la circulation de véhicules sans chauffeur ; autorisation de l'Autorité organisatrice des transports urbains de l'agglomération lyonnaise (Sytral) pour exploiter une ligne régulière de transports de personnes sur son territoire ; autorisation de la métropole pour assurer la circulation des navettes sur le domaine public.

* 31 L'entreprise lyonnaise NAVYA spécialisée dans la technologie de guidage sans chauffeur et le groupe de transport KEOLIS.

* 32 Du point de vue de l'exploitation, l'autorisation ministérielle impose toutefois la présence à bord d'un opérateur pour expliquer aux usagers le dispositif et reprendre la main sur la conduite en cas de nécessité absolue.

* 33 Pour pallier les imprécisions du système GPS standard, une antenne relais a été installée pour couvrir le site et obtenir une précision centimétrique au positionnement et guidage de la navette.

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