V. LA VILLE DE NÎMES : LA SURVEILLANCE DES PRÉCIPITATIONS PAR COLLECTE NUMÉRIQUE D'INFORMATIONS MÉTÉOROLOGIQUES

A. LES OBJECTIFS

Suite à la crue de 2002, qui a causé la mort de vingt-deux personnes, la ville de Nîmes a pris toute la mesure du risque de multiplication des épisodes d'inondation consécutifs au changement climatique, en particulier dans les zones urbaines littorales très exposées aux dommages.

En 2005, la municipalité a donc décidé d'encourager l'anticipation et le contrôle en temps réel du niveau de ses cours d'eau grâce à un dispositif de collecte numérisée des informations météorologiques. Les autorités locales souhaitaient ainsi combler le manque d'informations sur les risques d'inondation pour être capable d'agir plus efficacement en situation d'urgence.

B. LES MOYENS

Le dispositif de surveillance des précipitations par collecte numérique d'informations météorologiques, baptisé « ESPADA » (Évaluation et suivi des pluies en agglomération pour devancer l'alerte), constitue une première en France. Il se décline en plusieurs phases : dans un premier temps, en partenariat avec Météo-France, la surveillance de l'évolution des précipitations et du ruissellement sur l'ensemble du territoire s'opère au moyen de trois instruments complémentaires : un outil d'observation et de prévision des pluies basé sur des données radar, un réseau de stations de mesures hydrométéorologiques (27 stations couplées à 9 pluviographes 84 ( * ) et 26 limnimètres 85 ( * ) ), et des caméras de surveillance positionnés en ville en des points stratégiques.

Les données collectées sont analysées afin d'évaluer l'intensité du risque d'inondation sur le territoire. Un système informatique mesure le débit des cadereaux des zones vulnérables urbaines et péri-urbaines (la garrigue, le piémont, la plaine allant du Boulevard Allendre jusqu'au Vistre). Si un débordement est observé ou prévu (ruissellement fort, crise, crise grave), un signal d'alarme progressif est émis en mentionnant la hauteur et la vitesse d'écoulement des cours d'eau. Cette analyse permet aux autorités locales de décider des actions à déployer dans le cadre du plan communal de sauvegarde. Ces décisions peuvent, par exemple, être de caractère préventif (information de la population) ou se matérialiser par une aide à la gestion de crise auprès de la population (automate d'appels téléphoniques).

C. LES RÉSULTATS

L'efficacité de ce dispositif a été avérée dès le début de son expérimentation. En effet, lors des inondations de septembre 2005, ce système, transposable à tout contexte de crues, a permis aux autorités locales d'anticiper la montée des eaux et de prendre les décisions adéquates. La prévention en amont opérée par les autorités locales s'est ainsi traduite par une meilleure protection des personnes et des biens.

Dès le début de l'année 2014, la municipalité a souhaité moderniser son dispositif pour le rendre plus efficace grâce à un système de réseau radio de collecte des données hydrométéorologiques. Un outil d'observation et de prévision de pluie à haute résolution spatiale a donc été développé pour améliorer les performances de prévision numérique du temps. Un logiciel permet de collecter des données toutes les cinq minutes et de suivre en temps réel l'évolution des précipitions qui sont surveillées depuis une « salle de crise ». À terme, la collectivité projette également de permettre au public d'accéder aux données collectées.

Pour approfondir : http://www.nimes.fr/index.php?id=622


* 84 Le pluviographe est un outil qui enregistre automatiquement la hauteur instantanée de précipitation grâce à un dispositif particulier (réservoir à flotteur, augets, etc.).

* 85 Équipement de mesure et d'enregistrement du niveau des eaux dans une zone spécifique. Cette évaluation est ensuite transformée en une estimation du débit d'écoulement.

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