LES LIENS INTERRÉGIONAUX

Mme Tatyana Lebedeva, Conseil de la Fédération de Russie

Nous sommes enfin arrivés au chapitre 6 et c'est sans doute le domaine le plus réjouissant de la coopération entre nos deux pays.

Parmi les 85 régions de notre pays, 80 entretiennent des relations commerciales avec la France. Et si certaines d'entre elles ont développé des liens très forts avec des entités régionales françaises, cela ne signifie pas, pour autant, que les autres régions ne développent aucun projet avec la France.

Si l'on interroge les Russes sur le regard que ceux-ci portent sur la France, la plupart d'entre eux parlent d'amitié et de partenariats. Tout devra donc être mis en oeuvre pour favoriser le développement de relations interrégionales entre nos deux pays, en veillant à faire vivre les accords déjà conclus.

A titre personnel, je représente ici la ville de Volgograd et je ne résiste pas à l'envie d'évoquer les liens étroits que le maire de notre ville a tissés avec la France. Il a ainsi récemment inauguré une exposition consacrée à la bataille de Stalingrad qui se tiendra d'abord à Dijon, puis à Montpellier et à Dunkerque.

Le Conseil de la Fédération de Russie et le Sénat pourraient également s'atteler à l'organisation d'un « forum des régions » qui permettrait une présentation réciproque des régions de nos deux pays. Tout ce qui touche à la jeunesse nous intéresse, en outre, au plus haut point et nous verrions d'un très bon oeil la conclusion de partenariats dans ce domaine, notamment avec nos homologues français.

Nous avons la volonté de donner un prolongement à la réunion sur la coopération décentralisée qui s'était tenue à Nice en 2012. À cet égard, il pourrait être envisagé d'organiser une grande rencontre interrégionale entre nos deux pays, qui se tiendrait dans une ville de Russie afin de faire mentir la réputation selon laquelle les Russes seraient des gens fermés, qui ne souriraient jamais.

M. Jean-Noël Guérini, Sénat

La coopération décentralisée entre la France et la Russie est un champ de notre relation qui mériterait d'être développé. En effet, au-delà d'une intensification des relations institutionnelles entre acteurs locaux, elle est aussi de nature à favoriser et à diversifier les occasions de contacts (jumelages, voyages, etc.) entre les peuples.

Bien sûr, des échanges suivis existent déjà entre collectivités russes et françaises et l'on ne peut que s'en réjouir.

Pourtant, force est d'admettre que la coopération décentralisée entre nos deux pays est loin d'épuiser son potentiel. Ainsi, il semblerait que moins de la moitié de la quarantaine de partenariats recensés entre collectivités françaises et russes seraient effectivement actifs. Les difficultés économiques et budgétaires de nos deux pays ainsi que la récente réforme régionale en France - qui a conduit à geler temporairement certains projets - ont sans doute contribué à cette situation.

S'ajoutent à cela la barrière de la langue et la différence des structures institutionnelles compétentes, d'un pays à l'autre. Ainsi, ces structures sont diverses et spécifiques aux différentes formes de coopération décentralisée en France (Délégation pour l'action extérieure des collectivités territoriales du Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, Commission nationale de la coopération décentralisée, l'association Cités Unies France...) alors qu'en Russie, c'est le Ministère de l'Economie qui est compétent. Il en résulte, de la part de la Russie, une forte appétence pour des coopérations dans le champ économique, alors que pour la France, la coopération décentralisée a vocation à s'intéresser aussi à des sujets « sociétaux » comme la jeunesse, l'éducation, les questions environnementales, la sauvegarde du patrimoine...Un élargissement de l'approche russe permettrait sûrement de dynamiser notre coopération décentralisée. De même, nous suggérons que, côté russe, elle ne concerne pas seulement les régions mais également les villes.

Une manière d'avancer serait de donner une suite - sans doute cette fois en Russie - aux assises franco-russes de la coopération décentralisée qui se sont tenues à Nice en 2012.

Par ailleurs, de préférence à l'organisation d'un « forum des régions » qui ne serait pas forcément très opérationnel, il nous semble qu'une réunion de la commission mixte de coopération décentralisée, prévue par l'accord de 2011 relatif au soutien à la coopération décentralisée - qui, soulignons-le, n'a jamais été programmée - pourrait s'avérer utile.

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