IV. L'EXPLOITATION DU NICKEL : UN SECTEUR STRATÉGIQUE

L'exploitation du nickel et d'autres métaux (chrome, cobalt, fer) en carrières à ciel ouvert par procédé mécanique (broyage) ou procédé hydro-métallurgique occupe une place centrale et stratégique dans l'économie locale .

Le nickel représente :

- 90 % des exportations de l'archipel ;

- 25 % des ressources mondiales et 9 % des réserves planétaires de nickel ;

- une production métallurgique de 1,1 milliard d'euros en 2018 , en hausse de 400 millions d'euros sur dix ans ;

- de multiples sites miniers et trois usines dont deux en province Sud (SLN-groupe Eramet et Vale) et une en province Nord (Koniambo Nickel SAS), selon une organisation conçue par les accords de Bercy de février 1998, chacune produisant près de 60 000 tonnes de minerais par an.

Le fort potentiel de ce secteur expose néanmoins l'archipel aux risques des variations du cours du nickel . À l'heure actuelle, une nouvelle dynamique haussière s'est enclenchée mais elle suit une période de décrochage brutal (2011-2016). L'émergence de producteurs à plus faibles coûts de production (Indonésie, Philippines, Brésil) accroît par ailleurs la pression sur la compétitivité de la production locale . À plus long terme et sous toute réserve, les perspectives demeurent favorables, avec une croissance anticipée du secteur des véhicules électriques et d'autres applications industrielles (appareils ménagers, chimie, bâtiment).

La maîtrise des externalités environnementales du nickel (émission de CO 2 , eau, paysages) est un champ d'actions et des solutions de revégétalisation , par exemple, sont développées pour traiter les sites anciennement exploités par l'utilisation des propriétés d'hyper-accumulation de nickel de certaines espèces de végétaux. Ces végétaux intéressent le monde de la recherche et de l'industrie pour dépolluer les sols et exploiter ensuite les métaux de la sève.

La Nouvelle-Calédonie est incluse dans le périmètre de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques mais non dans le périmètre du protocole de Kyoto. Toutefois, le territoire s'est engagé dans l' accord de Paris . Au-delà, la délégation a constaté une volonté de diversification de l'économie calédonienne et d'anticipation de « l'après-nickel » .

Source : Maison de la Nouvelle-Calédonie.

V. LE DÉVELOPPEMENT DES ÉNERGIES RENOUVELABLES

Les industries d'extraction du nickel et métallurgiques absorbent plus des deux tiers de l'électricité calédonienne et les besoins énergétiques de l'archipel sont très majoritairement couverts par des importations de charbon et de produits pétroliers (kérosène, fioul lourd).

Toutefois, les énergies renouvelables (ENR), en particulier le photovoltaïque , prennent de l'ampleur grâce aux progrès réalisés en matière de stockage d'énergie et le nombre de centrales éoliennes et photovoltaïques s'est fortement accru en l'espace de dix ans. L'Ademe intervient sur ce volet avec les provinces et l'Agence calédonienne de l'énergie (ACE).

Les autorités calédoniennes et les entreprises du secteur rencontrées par la délégation ont indiqué que l'objectif de 100 % d'énergies renouvelables pour la distribution publique d'électricité (qui représente environ un tiers de la consommation totale du territoire) en 2030 fixé par le schéma de transition énergétique de la Nouvelle-Calédonie (STENC) devrait être atteint avant cette échéance .

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