L'ESSENTIEL

1. L'ENSEIGNEMENT MORAL ET CIVIQUE : UN ENSEIGNEMENT CENTRAL DANS LA FORMATION DU FUTUR CITOYEN, À REDÉFINIR DE MANIÈRE PLUS PRÉCISE AUTOUR DE PRIORITÉS CLAIRES

hebdomadaires en moyenne au cours de la scolarité

Recommandations :

- Recentrer le contenu et les objectifs de l'EMC sur des priorités claires, et plus particulièrement le fonctionnement des institutions

- Stabiliser le socle législatif

- Étendre à l'EMC l'évaluation des acquis de 6 e et 2 nde , afin de mieux connaître le niveau des élèves

- Généraliser des rencontres entre élèves et élus dans les classes ou dans les institutions

- Intégrer une question d'EMC aux concours de recrutement des professeurs d'histoire et de géographie (CAPES et agrégations) afin de renforcer la formation initiale des futurs enseignants ; prévoir dans le cadre de la formation continue une formation pour les professeurs des autres disciplines chargés d'enseigner l'EMC.

modifications de la définition législative de l'EMC (article
L. 312-15 du code de l'éducation) depuis 2017

- Un enseignement « strapontin »

- Des programmes pléthoriques

Un socle législatif qui ne mentionne pas le fonctionnement des institutions

- Des enseignants insuffisamment formés

- Une ignorance du fonctionnement des institutions par les futurs électeurs

« L'éducation est au coeur du projet démocratique » (Dominique Schnapper) ;

« Il s'agit de recentrer et de simplifier cet enseignement pour qu'il s'ancre davantage dans le socle de connaissances des élèves »
(Stéphane Piednoir, président de la mission d'information
)

2. LE SERVICE NATIONAL UNIVERSEL : DES OBJECTIFS FLOUS, UN DISPOSITIF DÉPLOYÉ À MARCHE FORCÉE, DES ORIENTATIONS À DÉFINIR

budget estimatif pour une généralisation à toute une classe d'âge

- La phase 1 (séjour de cohésion) : des objectifs ambitieux jamais atteints en raison de la crise sanitaire

- La phase 2 (mission d'intérêt général), parent pauvre du déploiement du SNU

- Des interrogations fortes sur la capacité logistique à augmenter le nombre de jeunes accueillis (hébergement, encadrement, nombre de MIG)

- Des arbitrages de fond (découverte de l'engagement associatif ou héritage du service national ; volontariat ou obligation) à trancher d'urgence.

Recommandation :

- Préciser le socle juridique du SNU après un débat parlementaire pour lever les incertitudes relatives au choix de l'obligation ou du maintien du volontariat.

Le rôle du SNU : « semer les graines de l'engagement bénévole » (S. El Haïry)
ou « élément de refondation du pacte si essentiel entre les armées et la Nation »
(E. Macron, conférence de presse du 17 mars 2022) ?

3. LA JDC, UN RENDEZ-VOUS OBLIGATOIRE ENTRE LES JEUNES FRANÇAISES ET LES JEUNES FRANÇAIS, LEURS ARMÉES ET LA GENDARMERIE

dédiées aux questions de défense et de sécurité pendant la JDC

- Un programme trop dense

- Un socle législatif modifié 12 fois depuis 2000

Recommandation :

- Recentrer le programme de la JDC sur les enjeux de la défense et de la sécurité, le repérage des jeunes en difficulté et la présentation des différentes formes d'engagement (service civique, sécurité civile, réserves...).

« appelés » en 2021 (95 % d'une classe d'âge)

- Un héritage du service national

- Un outil de repérage des jeunes en difficulté à préserver

- Une institution qui serait remise en cause si le service national universel (SNU) devenait obligatoire

« La jeunesse est par l'essence et la nature même de nos armées au coeur de notre ministère. Aujourd'hui ce lien est très différent et doit continuer d'être adapté en permanence » (Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée auprès de la ministre des armées, chargée de la mémoire et des anciens combattants)

4. LE DEVOIR DE MÉMOIRE : UNE ÉCOLE DE CULTURE CITOYENNE, UN ENJEU POUR LES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES

Une question : comment préserver une mémoire vivante avec la disparition progressive des témoins des deux guerres mondiales ?

Un enjeu pour les communes : accompagner l'inéluctable mutation des commémorations

Recommandations :

- Donner un rôle actif aux jeunes dans les cérémonies mémorielles (porte-drapeaux, dépôt de gerbes, lecture de textes ...)

- Organiser les cérémonies locales sur le temps scolaire, quand c'est possible, et y associer les élèves.

« Nous avons remarqué que les journées de commémoration rencontraient davantage de succès lorsqu'une classe y participait. Nous ne pouvons que nous réjouir de la présence de jeunes à ce type d'événements »

(Henri Cabanel, rapporteur de la mission d'information)

5. LE SERVICE CIVIQUE : UNE INITIATIVE SÉNATORIALE DE 2010 PLÉBISCITÉE PAR LES JEUNES

volontaires depuis 2011

- Une politique publique à l'efficacité reconnue

- Une expérience d'engagement plus qu'un plan B.

- Des volontaires aux profils divers

- Un outil à faire connaître dès le lycée.

Deux défis :

- Accompagner son développement par des moyens en cohérence

- Mieux valoriser le service civique dans le parcours des jeunes (études, expériences professionnelles

Recommandations :

- Pérenniser les moyens nécessaires au financement des 240 000 missions actuellement programmées

- Augmenter la durée de formation civique et citoyenne des volontaires pour amplifier la dimension citoyenne du service civique

- Intégrer systématiquement le service civique aux politiques en faveur de la ruralité pour favoriser son développement dans ces territoires.

« Le service civique m'a appris l'engagement. J'y ai appris qu'il s'agissait de donner
son temps et de s'investir dans son travail. J'ai ensuite commencé à faire du bénévolat dans des structures sportives» ; « Pour moi le service civique a été un réel tournant dans ma vie. » (Témoignages de volontaires)

« Il faut mieux faire connaître le service civique qui peut, parallèlement à l'expérience concrète de l'engagement au service de la collectivité, s'inscrire dans un parcours universitaire très réussi ou constituer une année de césure utile » (Béatrice Angrand, Présidente de l'Agence du service civique)

« Ce qui fonctionne avec le service civique, c'est de mettre les jeunes en position d'être acteurs, de se sentir utiles à la société » (Marie Trellu-Kane, présidente d'Unis-cités)

6. L'ENGAGEMENT ASSOCIATIF, UNE DYNAMIQUE À PRÉSERVER

des jeunes sont déjà bénévoles ou envisagent de l'être

- Une forte vitalité associative : 1,5 million d'associations mobilisant entre 16 et 20 millions de bénévoles

- Une jeunesse française engagée, mais selon de nouvelles formes (un engagement en faveur d'une cause plutôt que d'une structure)

- De nouvelles formes de gouvernance

Deux défis à relever pour les associations :

- S'adapter à un engagement aujourd'hui plus flexible, court et réversible

- Faciliter l'accueil de nouveaux bénévoles, conditions du maintien du dynamisme associatif

Recommandation :

- Adapter les formulaires administratifs aux nouvelles pratiques de gouvernance des associations (responsabilités exercées en binômes ou partagées dans le temps).

« Redynamiser la culture citoyenne, c'est aussi permettre à des jeunes de s'engager dans cette école de la citoyenneté que sont les associations » (Haut conseil à la vie associative)

« La jeunesse est diverse, tout comme le sont les associations et, partant, les modes d'engagement se sont largement diversifiés ces vingt dernières années » (France bénévolat)

7. FAIRE DES JEUNES DES ACTEURS À PART ENTIÈRE DE LA VIE LOCALE : UNE NÉCESSITÉ POUR LA DÉMOCRATIE

- De nombreuses initiatives des collectivités territoriales, à tous les échelons, pour encourager l'engagement des jeunes

- Une bonne pratique à généraliser : les journées citoyennes, vecteur de lien intergénérationnel

- Les conseils d'enfants et de jeunes : une véritable école de la citoyenneté, un vivier de citoyens engagés

- Élus locaux étudiants : des difficultés pour mener de front études et mandat

Recommandations :

- Créer un statut de l'élu étudiant pour faciliter la conciliation d'études avec l'exercice d'un mandat municipal, départemental et régional

- Encourager l'accès des jeunes élus aux responsabilités

- Associer les conseils de jeunes à la vie locale en leur confiant de vrais projets.

« Nous ne voulons pas être un outil politique pour faire joli ! »

(Témoignage d'un membre de conseil des jeunes)

« Nous ne sommes pas l'avenir, nous sommes le présent » (Un jeune élu)

8. UNE FORTE ABSTENTION CHEZ LES JEUNES

d'abstention chez les 18-24 ans au 2 nd tour de l'élection présidentielle en 2022 :

Moyenne nationale de l'abstention : plus de 28 %

L'abstention décroît avec l'âge : 20 % chez les 60-69 ans, 15 % chez les plus de 70 ans.

Recommandations :

- Prévoir avant chaque scrutin une campagne d'information « grand public », sur tous supports (réseaux sociaux, applications,...) pour mieux informer les jeunes

- Généraliser la double procuration

- Dématérialiser l'envoi des professions de foi des candidats pour les électeurs qui le demandent

- Expérimenter le vote électronique dans certains territoires lors d'élections locales.

des non-inscrits ont moins de 35 ans : l'élection est une contrainte pour ceux qui étudient loin du domicile familial

des 18-24 ans déclarent avoir beaucoup d'intérêt pour l'élection présidentielle. Moyenne nationale : 42 % (source : CEVIPOF)

- un vote « intermittent » en fonction des élections

« Quelle que soit l'élection, les jeunes sont toujours plus abstentionnistes, environ dix points de plus en moyenne que le niveau d'abstention mesuré dans l'ensemble du corps électoral » (Anne Muxel, sociologue)

« Cette élection qui structure la vie politique et la Ve République n'est (...) plus perçue comme le moment important de la vie politique, alors même que les jeunes de 18 à 24 ans participeront pour la première fois à une élection présidentielle, ce qui devrait susciter de la motivation et de l'intérêt » (Martial Foucault, directeur du CEVIPOF)

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