D. STRUCTURER L'OFFRE NATIONALE DE RÉNOVATION

Pour réussir la rénovation, il est nécessaire de structurer une véritable filière française.

Il y a tout d'abord un enjeu de formation, puisqu'on estime à 200 000 le nombre de professionnels qui doivent être formés, de l'ouvrier à l'architecte. Ce sont de nouvelles technologies, de nouveaux équipements, mais aussi de nouveaux matériaux qu'il faut apprendre à poser et utiliser, y compris biosourcés ou des techniques propres aux bâtiments anciens et patrimoniaux (n° 18).

Il convient ensuite de soutenir les filières industrielles et de matériaux français. C'est vrai pour les équipements et matériaux traditionnels dont il faut favoriser la relocalisation (n° 19) ou le développement en France, notamment en s'appuyant sur un « CarbonScore » et des obligations de déclaration environnementale. L'objectif du SGPE de porter de 350 000 à 1,3 million la production nationale de pompes à chaleur d'ici 2030, avec une valeur ajoutée à 90 % française et la création ou consolidation de 60 000 emplois, doit être soutenu.

L'effort doit aussi porter sur la filière des matériaux biosourcés (n° 20) qui présentent de très nombreuses qualités, du stockage du carbone au confort d'été. Il convient pour l'essentiel de bonifier les aides, de les insérer aux commandes publiques et de les accompagner pour faciliter leur certification (à gauche bloc de béton de chanvre, Biosys-Vicat).

Il est ensuite proposé de développer la filière de la géothermie et les réseaux de chaleur (n° 21 et 22). Des obstacles réglementaires doivent être levés et les crédits du fonds Chaleur de l'Ademe doivent être doublés et portés à 1 milliard d'euros dès 2024.

Enfin, une filière de la rénovation du bâti ancien reste à créer pour le protéger de la banalisation et de la destruction (n° 23). Il faut encourager la prise de conscience, le recensement de ce petit patrimoine et adapter les gestes de rénovation pour préserver son esthétique et ses qualités. Cela passera aussi par un développement de la formation, des outils de financement spécifiques élargis, à travers notamment la Fondation du patrimoine, et un cadre réglementaire enfin clarifié, le décret de la loi Climat et résilience en la matière étant toujours attendu.