N° 192
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 2025-2026
Enregistré à la Présidence du Sénat le 9 décembre 2025
RAPPORT D'INFORMATION
FAIT
au nom de la délégation aux droits des
femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les
femmes (1) sur le colloque sur la
montée en puissance
des mouvements et
réseaux
masculinistes dans le
monde,
Par Mmes Annick BILLON, Béatrice GOSSELIN, Laurence
ROSSIGNOL
et Dominique VÉRIEN,
Sénatrices
(1) Cette délégation est
composée de : Mme Dominique Vérien,
présidente ; Mmes Annick Billon, Evelyne
Corbière Naminzo, Laure Darcos, Béatrice Gosselin,
M. Marc Laménie, Mmes Marie Mercier, Marie-Pierre Monier,
Guylène Pantel, Marie-Laure Phinera-Horth, Laurence Rossignol, Elsa
Schalck, Anne Souyris, vice-présidents ; Mmes Marie-Do
Aeschlimann, Agnès Evren, Jocelyne Antoine, secrétaires
; MM. Jean-Michel Arnaud, Hussein Bourgi, Mmes Colombe Brossel, Samantha
Cazebonne, M. Gilbert Favreau, Mme Véronique Guillotin, M.
Loïc Hervé, Mmes Micheline Jacques, Lauriane Josende, Else
Joseph, Annie Le Houerou, Marie-Claude Lermytte, Brigitte Micouleau, Raymonde
Poncet Monge, Olivia Richard, Marie-Pierre Richer, M. Laurent Somon,
Mmes Sylvie Valente Le Hir, Marie-Claude Varaillas, M. Adel Ziane.
Avant-propos
À l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes qui a lieu tous les ans le 25 novembre, la délégation aux droits des femmes du Sénat a organisé, le 27 novembre 2025, un colloque consacré à la montée en puissance des mouvements et réseaux masculinistes dans le monde.
La délégation considère, en effet, que les mouvements masculinistes constituent aujourd'hui l'un des moteurs du « backlash », c'est-à-dire du retour en arrière, qui fragilise et remet en question des acquis essentiels pour les droits des femmes.
L'objectif du colloque du 27 novembre était de comprendre, à travers deux tables rondes, un phénomène dont l'ampleur, la structuration et les effets sur nos sociétés sont encore trop souvent sous-estimés. Loin d'être une réaction marginale ou anecdotique, le masculinisme constitue aujourd'hui l'un des vecteurs les plus actifs du backlash mondial contre les droits des femmes. Il s'exprime à travers des réseaux mouvants, numériques et transnationaux, aux caractères variés mais dont les idées convergent parfois, et peuvent, dans certaines de leurs expressions les plus extrêmes, conduire à des dérives violentes voire terroristes.
À travers des analyses historiques, sociologiques, journalistiques, mais aussi associatives et institutionnelles, ce colloque a permis de mettre en lumière trois grands enjeux :
- la compréhension des racines et des modalités d'expression des mouvements masculinistes ;
- l'identification des mécanismes qui favorisent leur diffusion et leur renforcement, notamment dans l'espace numérique ;
- et enfin, la détermination des outils dont disposent les pouvoirs publics, les acteurs associatifs et, plus largement, la société civile pour répondre à ces discours et en limiter les effets.
La première table ronde avait pour objectif de dresser un panorama des multiples expressions du masculinisme. Elle a permis de revenir sur l'origine du terme « masculinisme », de l'inscrire dans un continuum de mouvements hétérogènes mais qui ont en commun l'opposition aux droits des femmes. Le masculinisme est en effet une réalité plurielle, constituant pour certains influenceurs un business très lucratif. Les jeunes publics sont désormais particulièrement exposés, en raison de l'essor massif du masculinisme sur les plateformes numériques, où l'on constate aujourd'hui que « tous les chemins mènent au masculinisme ».
La seconde table ronde visait à réfléchir aux stratégies et mesures mises en oeuvre pour répondre aux mouvements masculinistes et les combattre. Elle a souligné la diffusion croissante de ces discours à l'échelle mondiale, et leur influence sur un public varié, en particulier sur les plus jeunes. La table ronde a aussi abordé le risque de radicalisation idéologique qui peut conduire à des passages à l'acte violents, comme l'a montré le projet d'attentat terroriste déjoué en France en juillet 2025.
Face à cela, plusieurs pistes d'action ont émergé telles que le renforcement de l'éducation à l'égalité dès le plus jeune âge ou encore l'exigence pour les plateformes d'une plus grande responsabilité et d'une modération plus rigoureuse.
Ce colloque a mis en évidence la nécessité d'une vigilance accrue, d'une action davantage coordonnée, notamment au niveau européen, et d'une réponse politique structurée. Le masculinisme, dans ses multiples expressions, s'inscrit désormais comme un enjeu démocratique majeur. Le comprendre pour mieux le combattre est une condition indispensable pour préserver les acquis obtenus au fil de décennies de luttes féministes et pour garantir que l'égalité entre les femmes et les hommes demeure un principe intangible de nos sociétés.
Enfin, ce colloque et la publication de ses actes marquent également le lancement de travaux au long cours de la délégation sur la montée des mouvements masculinistes, en France notamment, puisqu'un rapport sur ce sujet sera publié au cours de la présente session.
PROGRAMME
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PROPOS INTRODUCTIF |
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Dominique VÉRIEN, présidente |
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I. ORIGINES ET DIFFÉRENTES EXPRESSIONS CONTEMPORAINES DES MOUVEMENTS MASCULINISTES À TRAVERS LE MONDE |
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Table ronde animée par
Laurence ROSSIGNOL |
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Intervention de Christine
BARD |
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Intervention de Cécile
SIMMONS |
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Intervention de Pierre
GAULT |
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Intervention de Jeanne
HEFEZ |
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Échanges avec la salle
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II. STRATÉGIES ET MESURES MISES EN oeUVRE POUR RÉPONDRE AUX MOUVEMENTS MASCULINISTES ET LES COMBATTRE |
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Table ronde animée par
Annick BILLON |
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Intervention de Shanley
CLÉMOT MCLAREN (en visioconférence) |
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Intervention de Lucie
DANIEL |
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Intervention d'Alice
KOIRON |
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Échanges avec la salle











