C. AIDE À LA RÉHABILITATION

Proposition E 630

(Procédure écrite du 28 mai 1996)

Ce texte concerne l'aide à la réhabilitation et à la reconstruction en ex-Yougoslavie. Il vise à doter d'une base juridique une partie des lignes budgétaires consacrées à cette aide, dont le montant s'élève à 92 millions d'écus pour 1996. Il s'agit de lignes budgétaires spécifiques distinctes des programmes d'aide humanitaire (ECHO) et d'aide aux pays d'Europe centrale et orientale (PHARE).

La proposition de règlement E 630 tend donc à définir la nature des aides consenties, leurs objectifs et leurs critères d'attribution, les programmes et actions de coopération susceptibles d'en bénéficier, ainsi que les procédures décisionnelles applicables en vue de leur mise en oeuvre.

Les programmes et actions de coopération susceptibles de bénéficier de ces aides porteront sur les domaines suivants :

- la consolidation de la société civile et le renforcement des organismes non gouvernementaux, ainsi que des institutions culturelles et des établissements d'enseignement ;

- la reconstruction des infrastructures et autres équipements individuels ou collectifs touchés par la guerre ;

- le retour des réfugiés ;

- l'insertion ou la réinsertion dans la vie professionnelle des réfugiés, des personnes déplacées et des anciens combattants ;

- la préparation du dispositif de production pour la relance de l'économie ;

- le développement du secteur privé, notamment des entreprises de petite taille, et la promotion des investissements ;

- les projets de coopération régionale.

Ces programmes seront sélectionnés en fonction de leur urgence respective, de leur impact sur le retour de réfugiés et de personnes déplacées, ainsi que sur leur volonté de faire participer les parties à des projets communs en vue de leur réconciliation.

L'octroi et la poursuite de ces aides seront subordonnés au respect, notamment, des conditions politiques et économiques établies dans les accords de paix signés à Paris le 14 décembre 1995 et, en particulier, au respect des droits de l'homme.

Il est prévu que les mesures d'exécution de ce règlement seront prises par la Commission européenne assistée d'un comité consultatif composé d'un représentant de chaque Etat membre. Il convient de rappeler que l'avis d'un comité de ce type ne lie pas la Commission, cette formule lui permettant de disposer des compétences les plus larges possibles.

Si cette proposition de règlement E 630 est globalement acceptable, la procédure décisionnelle retenue ne paraît pas adaptée. En effet, les mesures à prendre en matière d'aide à la reconstruction de l'ex-Yougoslavie semblent trop importantes pour être laissées à la discrétion de la Commission européenne.

La France, comme la plupart des Etats membres, a demandé à ce que le comité consultatif soit remplacé par un comité de gestion au sein duquel les représentants des Etats membres disposent d'un réel pouvoir de contrôle. Compte tenu de la position très ferme de la majorité des Etats membres sur ce point, un comité de gestion sera très probablement institué.

La délégation a donc décidé de ne pas intervenir sur la proposition E 630.

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