2. Une économie plus dépendante des transferts publics

En l'absence d'une véritable prise de relais par le secteur privé industriel, l' évolution du produit intérieur brut observée entre 1989 et 1994 a encore accentué les caractéristiques profondes de l'économie de la Nouvelle-Calédonie :

- prédominance du secteur des services marchands et surtout non marchands dont la part cumulée dans le PIB passe entre 1993 et 1994 de 76,01 % à 76,63 %, alors qu'elle était de 63,02 % en 1988 ;

- progression ininterrompue du rôle du secteur public aussi bien par les salaires directs qu'il verse que par les commandes qu'il passe aux entreprises : dans ces conditions, les handicaps structurels décrits plus haut (2. du présent B) ne peuvent que s'accroître :

- faiblesse d'un tissu productif local qui reste peu diversifié ;

- poids négligeable de l'agriculture marchande qui conserve cependant une fonction essentielle pour l'emploi et l'aménagement du territoire. Il convient en effet de considérer que le mode de prise en compte des productions dans les comptes économiques ne permet pas de valoriser l'ensemble des cultures vivrières non échangées sur le marché.

Ventilation du PIB de 1989 à 1994

 

1989

1990

1991

1992

1993

1994

Agriculture

1,78 %

2,01 %

1,88 %

1,82 %

1,95 %

1,89 %

Mines

9,93 %

3,61 %

3,97 %

3,00 %

2,56 %

2,30 %

Métallurgie

13,71 %

6,76 %

7,47 %

5,04 %

4,91 %

5,11 %

Industries et activités productives (1)

11,27 %

14,55 %

14,40 %

14,40 %

14,57 %

14,07 %

Services marchands
dont commerce

40,87 %
21,93 %

47,21 %
22,99 %

46,29 %
22,24 %

48,98 %
23,68 %

48,46 %
22,78 %

50,02 %
22,98 %

Services non marchands (administrations publiques et employés de maisons)


22,45 %


25,86 %


26,00 %


26,76 %


27,55 %


26,61 %

Ensemble des branches

100 %

100 %

100 %

100 %

100 %

100 %

 

253.475 MFCFP

13.941 MFF

250.427 MFCFP

13.773 MFF

272.235 MFCFP

14.973 MFF

281.427 MFCFP

15.478 MFF

290.609 MFCFP

15.983 MFF

306.748 MFCFP

16.871 MFF

(1) Non métallurgiques

Source ITSEE

Cette analyse est confirmée par l' étude spécifique de la dépense publique , avant prise en compte de son mode de répartition dans le produit intérieur brut calédonien. Non seulement le poids de cette dépense s'est stabilisé à un niveau élevé, mais l'apport de l'Etat français apparaît de plus en plus déterminant .

L'importance des dépenses publiques :

Pendant les années soixante, les dépenses publiques représentaient environ 30 % du produit intérieur brut. Le rapport augmente progressivement à partir de 1970 : 36 % en 1972, le seuil des 40 % est franchi en 1978, puis 50 % en 1981, 60 % en 1985 et 78 % du PIB en 1993. L'accélération est manifeste dans les années 1980.

Néanmoins, ces données incluent des transferts entre administrations. Les données nettes sont donc plus significatives. Elles suivent une progression identique.

 

1970

1980

1985

1990

1993

1994

Dépenses publiques nettes par rapport au PIB


31 %


40 %


50 %


52 %


57 %


53 %

Source : Trésorerie-paierie générale de Nouvelle-Calédonie

La diminution relative en 1994 tient à la croissance soutenue du PIB, + 3,5 % en francs constants, dont le secteur productif est responsable à 90 %.

L'importance de l'Etat :

Décomposition de la dépense publique
par rapport au PIB
Comparaison avec la métropole (1993)

Nouvelle-Calédonie

Métropole

Total des dépenses publiques (données brutes)

78 %

56 %

Dont Etat

25 %

22 %

Dont autres collectivités publiques

53 %

34 %

Source : Trésorerie-paierie générale de Nouvelle-Calédonie

La place de l'Etat en Nouvelle-Calédonie semble voisine de celle de l'Etat en métropole. Néanmoins, à la différence de la métropole, les dépenses de l'Etat sont des dépenses nettes, car la fiscalité est de compétence territoriale. Les 25 % du PIB fournis par l'Etat équivalent donc à un transfert sans contrepartie, et il est indifférent de parler de l'Etat ou de la métropole à propos des transferts.

Cette part a progressé de 67 % en 35 ans, passant de 25 % à 33 % des ressources des collectivités publiques.

Les autres ressources sont constituées par la fiscalité (23 %), les ressources propres (15 %) et les transferts autres que ceux de l'Etat (28 %), c'est-à-dire essentiellement ceux du territoire vers les provinces et les communes.

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