B. LA NOUVELLE OCM : UNE RÉFORME INDISPENSABLE

Les autorités communautaires pouvaient s'appuyer sur plusieurs logiques pour réformer cette réglementation communautaire. La plus radicale aurait été d'envisager une réforme profonde dans le sens d'une mise en place de droits à produire ou de quotas, à l'instar des autres productions. A l'examen, cette voie a été écartée en raison des difficultés de mise en oeuvre, de l'incertitude sur l'application effective de cette maîtrise de la production dans différents États, de la difficulté d'attribution initiale de ces droits à produire, puis de leur transmission. Une telle politique aurait d'ailleurs risqué d'entraver la dynamique indispensable pour " suivre " le marché, surtout à un moment où la concurrence de l'extérieur se renforce.

Un système de libéralisme encadré a été préféré , fondé sur un marché fixant le prix payé au producteur et déterminant ses revenus, mais tempéré par une réglementation garantissant sa transparence et empêchant des déséquilibres excessifs.

Votre Haute Assemblée avait adopté sur la proposition de votre commission , au mois d'avril 1996, une résolution sur la proposition de règlement du Conseil portant Organisation Commune des Marchés dans le secteur des fruits et légumes 4( * ) . Cette résolution, tout en considérant comme pertinente dans ses principes la réforme de l'OCM, demandait au Gouvernement d'intervenir lors des négociations européennes pour que les modalités de cette réforme soient aménagées.

Le groupe de travail a pu constater que certaines de ces propositions ont été retenues dans la négociation finale sur l'OCM.

1. Les objectifs visés

Le Commissaire européen à l'agriculture, M. Franz Fischler, a résumé ainsi les quatre objectifs essentiels de la proposition de réforme :

- améliorer l'efficacité et la qualité de la production, à l'avantage aussi bien des producteurs que des consommateurs ;

- amener les producteurs à faire mieux correspondre leur offre à la demande et réduire progressivement les quantités de produits retirés et détruits en rendant aux mécanismes d'intervention leur caractère de " filet de sécurité " et non pas de débouché ;

- stopper l'augmentation des coûts et mieux utiliser les crédits disponibles. Le coût de l'OCM resterait à peu près inchangé et se situerait autour d'1,6 milliard d'écus par an, mais les crédits seraient destinés davantage à l'amélioration des structures et à la promotion de la qualité des produits qu'au retrait des excédents ;

- appliquer correctement les accords du cycle d'Uruguay concernant la diminution progressive des droits de douane à l'importation.

C'est sur la base de ces objectifs que la nouvelle OCM a été réformée.

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