d) L'attitude du Parlement européen

L'approbation par le Conseil européen d'Edimbourg des principales thèses de la Commission européenne n'a pas suffi à apaiser les inquiétudes du Parlement européen, qui s'est élevé contre l'engagement de la Commission européenne de retirer certains projets de réglementation. La Commission de l'environnement du Parlement européen a ainsi protesté contre le retrait de textes concernant des domaines tels que " la réduction de la pollution de l'eau provoquée par les moulins ", " l'harmonisation des lois sur les émissions sonores des véhicules sur rails ", " un programme illustrant comment l'action en matière d'environnement peut contribuer à créer des emplois " (6( * )). En séance plénière, le Parlement européen s'est prononcé contre le retrait ou la révision des projets concernant " l'étiquetage des chaussures ", un " socle de règles minimales sur la publicité comparative ", " le relèvement des franchises sur le carburant dans les réservoirs des camions... " (6( * )) .

La position du Parlement européen paraît avant tout commandée par la crainte que la mise en oeuvre du principe de subsidiarité ne conduise à une limitation des compétences communautaires ou du moins ne soit un frein à leur extension.

On peut constater par ailleurs que le Parlement européen n'a pas tenu, jusqu'à présent, les débats annuels sur la subsidiarité à partir des rapports de la Commission européenne, qu'il avait pourtant tenu à faire figurer dans l' " accord interinstitutionnel " de 1993. Il ne semble pas que l'obligation de motiver les amendements au regard du principe de subsidiarité ait été davantage suivie d'effet.

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Il apparaît ainsi, au total, que l'application du principe de subsidiarité n'a tenu, après le Conseil européen d'Edimbourg, qu'une place réduite dans les débats communautaires et que, en pratique, elle s'est transformée en un exercice d'amélioration de la législation communautaire, sans doute fort utile en lui-même, mais n'ayant pour l'essentiel qu'un rapport assez lointain avec l'exigence de subsidiarité ; encore cet exercice a-t-il suffi pour faire encourir à la Commission les critiques du Parlement européen, défenseur traditionnel d'une " interprétation dynamique " des compétences communautaires.

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