3. En assurant le soutien financier de l'État

Trois dispositions sont préconisées pour garantir l'accompagnement financier de la dynamisation postale des territoires par l'État : le maintien des contreparties actuellement accordées à La Poste en raison de ses contraintes d'aménagement du territoire, le versement d'une subvention équilibrant le solde des charges restant à La Poste, l'affectation à un Fonds géré de manière paritaire par les élus et l'État d'une part substantielle de la taxe professionnelle réglée par France Télécom.

a) Le maintien des actuelles contreparties à l'aménagement postal du territoire

Cela a déjà été mentionné 182( * ) , le 3° de l'article 23 de la loi de juillet 1990 institue, en faveur de La Poste, un abattement sur les impositions directes locales que l'État continue pour l'essentiel à percevoir, au motif que l'opérateur était antérieurement une administration.

Ce dispositif précise : " Les bases d'imposition de La Poste font l'objet d'un abattement égal à 85 % de leur montant, en raison des contraintes de desserte de l'ensemble du territoire national et de participation à l'aménagement du territoire qui s'imposent à cet exploitant. L'abattement ne donne pas lieu à compensation par l'État. "

Dans la perspective ouverte par le présent rapport, il ne conviendrait donc pas que -comme ce fut le cas pour l'avantage dont bénéficiait La Poste pour la taxe sur les salaires-, cet abattement se trouve supprimé ou diminué au détour d'une loi de Finances. Il doit impérativement être maintenu .

b) Le versement d'une subvention d'équilibre

Cependant l'avantage fiscal qui vient d'être rappelé ne compense pas en totalité -c'est peu dire- la charge supportée par La Poste au titre de ses missions territoriales. Nul besoin de s'appesantir longtemps sur le sujet : il a été exposé de manière détaillée dans le cadre du présent rapport 183( * ) .

Certes, les propositions avancées précédemment devraient permettre de réduire cette charge tout en assurant une meilleure animation du territoire par le réseau postal.

Mais, d'une part, cette réduction ne saurait aboutir à ce que le solde soit inférieur ou égal au montant de l'avantage sus-décrit (1,3 milliard de francs en 1995) et, en outre, elle ne peut être que progressive car toute l'évolution prônée ne peut s'envisager que dans la concertation.

Dans ces conditions, la préservation de la compétitivité économique de La Poste ne peut qu'imposer le versement d'une subvention compensant la différence entre les charges d'aménagement du territoire de l'opérateur et l'avantage financier dont il dispose.

Telle est la préconisation du présent rapport.

La difficulté que peut poser sa mise en oeuvre en l'état actuel des contraintes budgétaires illustre, si besoin en était, la difficulté pour La Poste et pour la Nation de persévérer dans la voie actuelle et le danger de ne pas voir à quelle impasse elle mène.

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