c) Une liberté nouvelle : la définition locale des réponses

Avec les schémas départementaux de service public et les agences postales communales, les élus locaux disposent dès maintenant des moyens de décliner localement la politique de dynamisation postale du territoire que le présent rapport propose de définir dans une future loi d'orientation postale.

Dans cette perspective, les élus locaux disposeraient d'une triple prérogative :

Tout d'abord, ils pourraient influer sur les arbitrages de la loi en matière territoriale au travers, d'une part, des préconisations des schémas départementaux en cours d'élaboration et, d'autre part, de leurs représentants au Parlement.

Ensuite, c'est à eux qu'incomberait la responsabilité de mettre en oeuvre dans les départements et les communes les orientations de la loi en les adaptant aux réalités locales . Dans ce cadre, la logique du dispositif proposé, conduit à considérer que les incidences financières de ces décisions seront assumées par La Poste quand elles relèveront du service universel postal et par l'Etat lorsqu'elles correspondront aux normes d'aménagement postal des territoires établies par la loi .

Enfin, rien n'empêcherait les élus locaux de retenir, pour les territoires qu'ils représentent, des normes plus ambitieuses que celles définies par le législateur . Leur serait ainsi reconnu, en matière d'aménagement du territoire, le droit à l'application d'un principe de subsidiarité propre à la France . Cependant dans cette hypothèse, les surplus de dépense qui pourraient en résulter auraient logiquement à être financés localement puisque cela excéderait les limites de la solidarité nationale instituée par le Parlement.

Cependant, la facilité qui consiste pour l'État à se défausser sur les collectivités locales des dépenses de solidarité collective qu'il n'entend plus assurer ne saurait, en l'espèce, être acceptée. Les normes de solidarité territoriale figurant dans la loi devront respecter un niveau élevé d'exigence. Surtout si en allant au delà de ces normes les collectivités locales étaient conduites à assumer le coût de fonctionnement de mesures plus ambitieuses, il ne s'agirait pas qu'elles supportent seules les investissements initiaux qui pourraient en résulter.

Il conviendrait, par ailleurs, que se résorbe l'anomalie, née avec la loi de juillet 1990, de la confiscation par l'État du produit de la taxe professionnelle acquittée par France Télécom. L'État ne peut indéfiniment transférer des responsabilités aux collectivités territoriales en continuant à détourner les ressources auxquelles elles ont droit.

Le Fonds de développement local dont l'instauration sera proposée ci-après devrait permettre de répondre simultanément à cette double exigence : soutenir les projets de modernisation postale en zone rurale et redonner aux élus locaux un droit d'emploi des recettes de la taxe professionnelle acquittée par France Télécom.

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