2. Le projet de loi relatif à la poste (1997)

Après deux ans et demi d'application de la loi du 1er janvier 1995, aucun parti ne revient sur l'objectif poursuivi, même si des réserves ont été émises, sur son application proprement dite, sur l'étendue du monopole postal, sur l'organisation territoriale de la poste et sur le bilan de la stricte séparation juridique entre l'activité courrier et les services financiers.

En outre, des interrogations demeurent sur les modalités de financement des retraites des fonctionnaires.

Le projet de loi relatif à la poste suscite un débat sur la définition du service universel que les pouvoirs publics souhaitent voir assuré dans l'ensemble de l'Allemagne, d'une part, et sur l'étendue du périmètre du monopole qui sera attribué à la Deutsche Post AG afin qu'elle assume la charge des retraites des fonctionnaires, d'autre part.

a) La définition et le financement du service universel sont inspirés d'une philosophie libérale

Selon le projet de loi présenté par le Gouvernement du Chancelier Kohl, actuellement soumis à l'examen des Assemblées, le service postal de base (" grundverzogung ") sera fixé par l'autorité réglementaire en fonction des besoins observés dans le pays.

La terminologie utilisée par le texte même du projet de loi qui n'évoque pas un " service universel " ou " universal Dienst " mais un " service de base ", exprime les réticences des pouvoirs publics à prendre, au nom de l'État, l'engagement de compenser aux opérateurs les charges du service qui leur serait imposé. Le projet est inspiré d'une philosophie résolument libérale selon laquelle la concurrence entre les opérateurs privés peut satisfaire, par le seul jeu du marché, les besoins des citoyens et répondre aux obligations fixées en termes de couverture de base. C'est pourquoi il prévoit que les pouvoirs publics ne pourront astreindre un des détenteurs d'une licence postale à assumer les obligations de service public que s'il survient une situation d'urgence (" notfal ") du fait de la carence de l'initiative privée. Dans ce cas, le gouvernement fédéral imposera à un opérateur assurant une couverture nationale en termes de service postal, l'obligation d'effectuer les prestations de base au profit des usagers. En l'état actuel du système postal allemand, seule la Deutsche Post AG, opérateur historique implanté dans toute l'Allemagne, sera en mesure de faire face à une telle obligation.

Le projet de loi prévoit également que tous les opérateurs qui disposeront d'une licence postale et qui réaliseront plus d'un million de deutsche marks de chiffre d'affaires devront contribuer à un fonds de compensation destiné à financer le surcoût occasionné par le maintien du service de base. Les détracteurs de ce système soulignent sa complexité et notent que la Deutsche Post AG sera obligée de contribuer au fonds de compensation dans un premier temps, alors même qu'elle en sera, selon toutes probabilités, le principal bénéficiaire si le service de base n'est pas assuré par le seul jeu de l'initiative privée, dans un second temps.

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