C. LA RECONNAISSANCE D'UNE IDENTITÉ RELIGIEUSE, MAIS SOUS CONTRÔLE D'ÉTAT

1. L'islam, une référence identitaire

L'islam constitue la référence identitaire " obligée " dans laquelle les élites actuelles puisent leur légitimité . Ce renouveau religieux permet aussi de combler le vide idéologique laissé par la disparition de l'URSS.

Les dirigeants -tel Islam Karimov- ont prêté serment sur le Coran. En outre, le pouvoir participe au financement des mosquées. La loi turkmène réserve une place centrale à l'islam : le palais présidentiel a été inauguré avec la bénédiction d'un dignitaire musulman.

Mais, tout en reconnaissant l'importance du fait islamique en Asie centrale, le pouvoir politique entend le contrôler.

2. Une gestion prudente du facteur islamique

La laïcité est affirmée explicitement par les Constitutions du Turkménistan et du Kazakhstan. Quant à la Constitution ouzbèke, elle ne mentionne pas l'islam et les partis islamistes sont, en principe, interdits dans le pays.

Les autorités, pour encadrer le réveil de l'islam, ont souhaité l'organiser sur des bases nationales. La " Direction Spirituelle d'Asie centrale " créée par Staline en 1943 a été supprimée, chaque pays ayant élu ou nommé un mufti national indépendant du " mufti de Tachkent ". A partir de 1993, ces " muftiyyas " ont été contrôlées dans chaque Etat par une direction des Affaires spirituelles, rattachée directement au Conseil des Ministres ou à la Présidence de la République. Il ne subsiste plus aucune instance supranationale de l'islam en Asie centrale, le clergé national étant placé sous le contrôle des Etats.

A l'intérieur des pays, notamment au Kazakhstan et en Ouzbékistan, le fondamentalisme est sévèrement réprimé. A l'extérieur, l'évolution de la situation en Afghanistan, en Iran, en Turquie et au Pakistan fait l'objet d'un suivi attentif.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page