2. Une forte opposition des organisations professionnelles agricoles Européennes

Plusieurs organisations professionnelles agricoles Européennes ont exprimé de fortes critiques à l'encontre des propositions de la Commission Européenne. Il s'agit du Comité des organisations professionnelles agricoles (COPA), du Comité général de la coopération agricole (COGECA), de la Coordination paysanne Européenne (CPE) et du Comité Européen des jeunes agriculteurs (CEJA).

Pour l'ensemble de ces organisations, l'Agenda 2000 ne contient pas d'élément vraiment porteur permettant de défendre et d'améliorer un modèle agricole Européen fondé sur un juste équilibre entre les exploitants, les productions et les territoires.

a) Une absence de " modèle agricole d'avenir " pour le COPA

Le COPA réaffirme le " rôle multifonctionnel " de l'agriculture, autour des fonctions de production, d'aménagement du territoire et de son rôle social. Ce tryptique, est, selon le COPA, le seul moyen d'assurer un équilibre acceptable entre les forces contradictoires auxquelles est soumis ce secteur : libéralisation accrue des échanges et évolutions technologiques d'un côté, sécurité des denrées alimentaires, protection de l'environnement, bien être animal, valorisation de l'espace naturel et cohésion sociale de l'autre.

Le COPA regrette l'absence, avant que le détail des propositions de réforme de la Commission Européenne ne soit examiné, de véritables débats de fond sur la place de l'agriculture dans notre société.

Il relève cinq difficultés essentielles dans les propositions de la Commission : la " durabilité " des aides directes ; le risque de " renationalisation rampante " de la PAC ; la complexité administrative, surtout dans le secteur laitier ; la nécessité d'une réflexion plus approfondie sur la modulation des aides et l'" éco-conditionnalité ", cette dernière ne devant en tout cas pas se concrétiser par des sanctions, mais par des " incitations " ; enfin le " manque de précisions " sur le sort qui sera réservé aux aides directes lors des prochaines négociations de l'Organisation mondiale du commerce.

En outre, le COPA estime que ces propositions devraient aboutir à une baisse des revenus agricoles, comprise entre 5,5 et 6,5 milliards d'écus.

En conclusion, le COPA reproche au volet agricole du Paquet Santer de ne pas esquisser les premiers traits d'un véritable modèle agricole Européen.

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