C. LA DÉFINITION D'UNE STRATÉGIE EN MATIÈRE DE MAISONS DE RETRAITE ET D'ÉCOLES DE RÉÉDUCATION PROFESSIONNELLE
1. Les maisons de retraite
Le
rapport sur la situation des maisons de retraite de l'ONAC remis au
secrétaire d'Etat aux anciens combattants le 30 mars 1999 dresse un
état des lieux exhaustif des maisons de retraite et distingue cinq types
d'établissements :
-
les établissements sans " problème de fond "
pour lesquels l'intégration dans les dispositifs de droit commun doit
être réalisée dans les meilleurs délais afin
d'assurer leur équilibre de fonctionnement (Boulogne, Vence,
Beaurecueil) ;
-
les établissements connaissant des difficultés relatives
auxquelles il pourra être remédié par le transfert de tout
ou partie des sommes engagées initialement pour Thiais par l'ARPAH
19(
*
)
(Barbazan et
Montmorency) ;
-
les établissements pour lesquels l'effort d'investissement et de
mise aux normes " habitabilité " est important
et
où tout doit être mis en oeuvre pour rechercher des partenariats
complémentaires (le Theil de Bretagne, Anse, Saint-Gobain).
-
les établissements qui se trouvent confrontés à de
sévères problèmes
(Boulleville, Carignan et Ville
Lebrun) ;
-
enfin Thiais
, dont la reconstruction est différée de
deux ans pour des raisons d'ordre juridique et dont les modalités de
financement sont à reconsidérer.
A partir des informations contenues dans ce rapport, le conseil
d'administration de l'ONAC a arrêté la fermeture de Ville Lebrun
et de Boulleville.
Toutefois, à la lecture du rapport précité, la
situation des maisons de retraite de Carignan, du Theil de Bretagne, d'Anse, de
Saint-Gobain et de Thiais apparaît également critique.
En ce qui concerne Carignan
, le groupe de travail estime les coûts de
rénovation de l'établissement
" exhorbitants "
20(
*
)
.
Ils sont évalués entre 12 et 24 millions de francs. En
outre, pour que l'établissement devienne rentable, il faudrait que sa
capacité d'accueil passe de 46 à 68 lits, ce qui
entraînerait un coût supplémentaire de 24 millions de francs.
En conséquence, le Conseil général et la DDASS des
Ardennes n'envisagent l'avenir de l'établissement que dans le cadre d'un
partenariat fort avec l'établissement de la Croix rouge mitoyen. Cela
impliquerait une restructuration complète des établissements et
de leur fonctionnement.
Votre rapporteur espère que cette dernière solution pourra
aboutir. Toutefois, s'il apparaît qu'elle n'est pas réalisable, il
faudra prendre rapidement les mesures nécessaires pour déplacer
les pensionnaires et replacer le personnel.
En ce qui concerne le Theil de Bretagne
, cette maison de retraite fait
l'objet depuis janvier 1994 d'avis défavorables de la commission de
sécurité à la poursuite de l'exploitation, dans l'attente
de la réalisation d'importants travaux de sécurité. Elle
fait partie des maisons de retraite concernées par le plan de travaux
financés par le secrétaire d'Etat aux anciens combattants et
4,2 millions de francs devraient lui être consacrés. Pour
l'instant cependant, seuls 518.950 francs ont été
engagés.
En outre, les bâtiments existants devraient être mis en
conformité, ce qui représente un coût de 17,5 millions de
francs. Par ailleurs, le Theil de Bretagne ne dispose que de 59 lits. Pour
que cette maison de retraite soit rentable, il faudrait faire passer la
capacité d'accueil à 75 lits. Cette restructuration coûte
20,2 millions de francs. Même si le conseil général
d'Ille-et-Vilaine est prêt à participer à hauteur de 4,78
millions de francs, le coût total de l'opération dépasse
largement les moyens financiers de l'Office.
Votre rapporteur estime donc que si l'absence de partenaires financiers se
confirmait, cette maison de retraite serait condamnée à la
fermeture.
En ce qui concerne Anse
, le groupe de travail constate une
inadéquation de l'établissement avec les normes
d'habitabilité exigées et estime à
30 millions de
francs le coût de la réhabilitation complète de
l'établissement et de son intégration dans le droit commun
.
Il fait également remarquer qu'une participation financière du
Conseil général n'est guère envisageable compte tenu des
importantes capacités d'accueil du département du Rhône,
sauf, peut-être, si l'établissement accueillait des pensionnaires
socialement inadaptés ou médicalement désorientés.
Votre rapporteur estime que cette piste ne doit pas être
négligée. Toutefois, une solution doit être prise
rapidement.
En ce qui concerne Saint Gobain
, les travaux de sécurité
sont pris en charge au terme de la convention signée entre le
secrétaire d'Etat aux anciens combattants et l'Office national des
anciens combattants. Ils ne sont pas encore totalement réalisés
mais plus de la moitié des sommes prévues (soit 3 millions
de francs sur 6,3 millions de francs au total) ont été
engagées.
Toutefois, la capacité d'accueil de
l'établissement doit être augmentée de 10 lits pour que ce
dernier soit rentable
. Il faudrait alors investir plus de 19 millions
de francs. Même si le département de l'Aisne est prêt
à participer au coût de l'opération, celui-ci reste
élevé.
Le rôle de l'association pour la réadaptation des personnes âgées handicapées (ARPAH) dans la rénovation des maisons de retraite de l'ONAC
Cette
association a été créée en 1982 pour mener à
bien les opérations de construction de la maison de retraite de Boulogne
Billancourt. Cette association regroupe les associations d'anciens combattants
qui disposent de revenus importants, comme l'Union des blessés de la
face et du thorax (UBFT- " Gueules cassées ") et la
fédération " Maginot " auxquelles se sont
ajoutées l'association des " Ailes brisées ", l'Entente
Franco-allemande et l'AGPM.
La subvention de ces associations s'est élevée à
22,6 millions de francs. L'ONAC a participé au financement de ce
projet à hauteur de 10,08 millions de francs et le ministère
de la défense à hauteur de 4,5 millions de francs. En outre,
l'UBFT et la CNAVTS ont accordé un prêt de 12,2 millions de
francs.
Le coût total de la construction et de l'aménagement de la maison
de retraite de Boulogne, reconstruite entre 1985 et 1987 par l'ARPAH, a
été de 48,4 millions de francs. Conformément à
l'article 1
er
du bail à construction, l'Office assure la
gestion et l'entretien de la maison de retraite jusqu'en 2002, date à
laquelle il en reçoit la propriété pleine et
entière. Toutefois, l'ONAC doit régler à l'ARPAH un loyer
jusqu'au 1
er
mai 1997, qui représente les remboursements des
deux prêts.
En 1992, cette association a décidé d'élargir son champ
d'intervention à l'ensemble des établissements de l'ONAC. Ainsi,
une convention particulière a été signée entre
l'ARPAH et l'ONAC, couvrant la période 1993-1996 et définissant
la participation de l'ARPAH aux opérations de rénovation et de
modernisation que l'ONAC voulait entreprendre pour ses établissements
dans le cadre d'un plan quadriennal d'investissement.
La convention, élaborée en 1993, établissait un plan de
financement de 35 millions de francs sur 4 ans. 9 millions de francs
ont été consacrés à la maison de retraite de
Barbazan, qui ont permis de remplacer la toiture, de rénover le
4
ème
étage et de créer un ascenseur central.
Le programme de rénovation n'ayant pas entraîné une
consommation de tous les crédits, 17 millions de francs restaient
disponibles. Le conseil de l'ARPAH a alors décidé d'utiliser une
partie de ces crédits à la rénovation totale d'un
établissement. Il fut alors prévu de consacrer 12 millions
de francs à la maisons de retraite de Thiais, les 5 millions de
francs restant devant financer une partie des travaux de sécurité
de la maison d'Anse.
Une deuxième tranche de 26 millions de francs fut planifiée
pour Thiais et un projet fut arrêté. Le coût total de
l'opération est évalué à 42 millions de
francs. Or, alors même que 1,7 million de francs avait
déjà été engagé, que l'architecte avait
été choisi et que le permis de construire avait été
demandé, les travaux ont dû être arrêtés en
raison d'un mauvais montage juridique de l'opération. En effet, l'ARPAH
ne peut être maître d'ouvrage pour la reconstruction de la maison
de retraite de Thiais. La procédure doit en conséquence
être reprise du début et la participation financière de
l'ARPAH doit être versée sous forme de fonds de concours.
En ce qui concerne Thiais
, le groupe de travail se contente de constater
que la reconstruction est différée de deux ans. Celle-ci devait
être financée par l'ARPAH. Dans la mesure où le montage
financier est à revoir, le groupe de travail propose l'utilisation des
sommes jusqu'à présent gelées pour la reconstruction de
Thiais afin d'effectuer les travaux d'habitabilité de Montmorency et de
Barbazan. Votre rapporteur est favorable à une telle initiative.
Le constat dressé par le groupe de travail sur la situation des maisons
de retraite appelle de la part de votre rapporteur, les remarques suivantes.
D'une part, les décisions concernant le devenir des cinq maisons de
retraites décrites précédemment doivent intervenir
rapidement
, même si toutes les alternatives doivent être au
préalable examinées avec soin, et ce pour deux raisons. D'abord,
tant que l'ONAC ne connaîtra pas la composition définitive de
son parc, aucun programme d'investissement ne pourra être
arrêté
. Cette erreur a déjà été
commise lors de la signature de la convention entre le secrétariat
d'Etat aux anciens combattants et l'Office national des anciens combattants
pour la réalisation des travaux de sécurité en 1996 et a
conduit à une sous-utilisation des crédits. Si elle était
répétée, elle pourrait compromettre l'avenir des maisons
de retraite de l'ONAC. En outre,
l'absence de décision crée
chez le personnel des maisons de retraite un sentiment d'incertitude qui
pèse sur leurs relations avec les pensionnaires
.
D'autre part, la fermeture des maisons de retraite ne doit pas être
considérée comme un échec, mais comme l'adaptation de la
mission de l'ONAC à l'évolution de la société.
Comme le fait remarquer le rapport du groupe de travail
21(
*
)
, "
les maisons de retraite de
l'ONAC sont l'héritage d'une époque. Résultant
d'initiatives souvent locales et provenant parfois de dons et de legs, les
anciens " foyers " étaient destinés à
éviter les conditions précaires et anonymes des hospices aux plus
démunis des anciens combattants et des veuves de guerre ; ils
constituaient alors un réel progrès par la qualité de
l'accueil qu'ils réservaient aux ressortissants les plus
isolés
".
Or, aujourd'hui, la situation a évolué.
La plupart des maisons
de retraite de l'ONAC ne répondent plus aux normes de
sécurité et d'habitabilité actuelles.
Ainsi, à
Carignan, les chambres ne mesurent que 8 à 13 m² et sont
dépourvues de sanitaires. A Anse, la taille des chambres est
également insuffisante, tandis que les toilettes et les douches sont
inadaptées aux personnes âgées. En outre, le prix de
journée est parfois élevé en raison de la non prise en
charge par l'assurance maladie de la médicalisation des maisons de
retraite.
Au contraire, les établissements publics ou privés ont fortement
amélioré les conditions d'accueil et le confort des personnes
âgées.
Aujourd'hui, la mission de l'ONAC est double. D'une part, il assure, par le
biais de l'action sociale individuelle, les frais de séjour des
ressortissants âgés démunis. D'autre part, il offre, par le
biais des maisons de retraite qu'il gère, un environnement de
fraternité d'armes aux ressortissants. Toutefois, cette mission doit
être relativisée dans la mesure où près de 18 %
des personnes âgées dans les maisons de retraite de l'ONAC ne sont
pas ressortissants de l'Office.
Or, ces missions peuvent continuer à être exécutées
sans que l'ONAC soit impliqué dans la gestion directe des maisons de
retraite.
L'Office passe traditionnellement des conventions avec des
établissements qui prennent en charge ses ressortissants
âgés. Cette stratégie pourrait donc être
accentuée, notamment à travers la recherche de partenariats qui
permettraient d'offrir davantage de places aux ressortissants de l'ONAC dans
l'ensemble des établissements publics et privés répartis
sur tout le territoire français.
L'ONAC a suivi cette politique pour assurer le relogement de ses ressortissants
dans d'autres maisons de retraite, suite à la fermeture de Ville Lebrun,
Boulleville et Villiers-le-Sec.
Ainsi, pour faire face à la cessation d'activité de
Villiers-le-Sec, une convention a été signée avec le
centre hospitalier de Bayeux qui prévoit le reclassement des
résidents de Villiers-le-Sec et une réservation prioritaire de
40 places pour les ressortissants de l'Office.
Une convention identique a été signée avec le centre
gériatrique de Risle à Pont-Audemer pour faire face à la
fermeture de Boulleville.
Quant aux mesures prises pour reloger les résidents de Ville-le-Brun,
elles consistent en la signature d'une convention avec la fondation Paul Bellan
qui possède une maison de retraite dans les Yvelines. Dix personnes
âgées ont ainsi pu être placées.
Par ailleurs, l'ONAC devrait signer une autre convention avec le centre
hospitalier de Plaisir-Grignon afin de reloger 30 autres
résidents.
2. Les écoles de rééducation professionnelle
Le
débat sur le maintien des écoles de rééducation
professionnelle dans le pôle de compétences de l'Office est
lié à la quasi-disparition de ressortissants de l'ONAC parmi les
effectifs des écoles.
Toutefois, certaines évolutions
récentes devraient renforcer la légitimité des
écoles.
La professionnalisation des armées devrait engendrer de fortes demandes
de reconversion des militaires de carrière afin de pouvoir se
réintégrer dans le marché du travail à la fin de
leurs années de service.
Le marché des formations professionnelles est très
concurrentiel. Toutefois, l'intégration du secrétariat d'Etat aux
anciens combattants au ministère de la défense devrait faciliter
l'échange d'informations entre les écoles de
rééducation professionnelle d'une part et la sous-direction de
l'accompagnement professionnel et de la reconversion d'autre part. Si les
formations proposées correspondent aux attentes des militaires, le
ministère de la défense aura intérêt à
inciter ces derniers à s'adresser en priorité aux écoles
gérées par l'ONAC.
Cette action de promotion des écoles doit être menée au
niveau local. Toutefois, il est indispensable que non seulement les
responsables de l'ONAC au niveau central, mais également le
secrétaire d'Etat chargé des anciens interviennent auprès
du ministre de la défense afin que les écoles deviennent les
partenaires privilégiés du service chargé de la
réinsertion des militaires.
En ce qui concerne l'école de Béziers
, votre rapporteur
craint que, faute de crédits supplémentaires, la DRASS soit dans
l'incapacité d'accorder les agréments demandés. Pour
autant, la fermeture de l'école constituerait un réel
gâchis compte tenu de la modernité de ses équipements et de
la qualité des enseignements professés.
C'est pourquoi votre rapporteur souhaite que tout soit mis en oeuvre pour
que l'école de Béziers soit consacrée à la
réinsertion professionnelle des militaires.
Il reste toutefois à résoudre la question de l'utilisation des
quelques 105 millions de francs qui sont inscrits sur un compte d'attente
auprès de l'agent comptable de l'ONAC en vue de leur affectation
finale.
Au cours de la période 1990-1993, une partie des 20 millions de
francs versés chaque année à l'ONAC et en provenance du
fonds social européen était destinée à la
délégation pour la formation professionnelle pour le financement
des rémunérations des stagiaires. L'ONAC prélevait donc la
somme correspondante et la reversait à la délégation pour
la formation professionnelle.
En 1994, lors de la renégociation du programme d'action quinquennal du
fonds social européen, cette règle a été
modifiée. Désormais, l'ONAC était habilité à
garder l'ensemble de la subvention qui lui était versée.
Toutefois, en raison de l'importance de la somme versée en 1995
(58,9 millions de francs contre 20 millions de francs en moyenne pour la
période précédente), certains responsables de l'ONAC se
sont demandés si ce dernier ne continuait pas à recevoir des
sommes qui devaient revenir à la délégation pour la
formation professionnelle. La moitié des crédits a donc
été mise en réserve auprès de l'agent comptable en
vue d'un éventuel transfert vers la délégation.
L'incertitude sur la qualité de bénéficiaire exclusif de
l'Office des sommes attribuées par le fonds social européen a
été levée par un courrier du ministre de l'emploi et de la
solidarité
22(
*
)
en date du
24 novembre 1998, qui indique que les sommes versées à l'ONAC
dans le cadre du programme européen Objectif 3 mesure 17 pour la
période 1994-1999 étaient destinées aux frais de
fonctionnement liés aux actions de formation.
Pourtant, la mise en
réserve de 50 % des sommes attribuées à l'ONAC (soit
environ 25 millions de francs par an) est maintenu.
Comme l'a rappelé votre rapporteur auparavant, les DDASS continuent de
tenir compte des recettes tirées du fonds social européen pour
fixer leur participation financière, en contravention avec la
réglementation européenne. Un contrôle de l'affectation des
crédits du fonds par la Cour des comptes européenne pourrait
conduire à la demande, de la part de la Commission européenne, du
remboursement des crédits versés à l'ONAC.
Ce dernier estime que la demande de remboursement ne lui serait pas
adressée puisque les dépenses qu'il a engagées sont
éligibles à la subvention du fonds social européen. Dans
la mesure où les crédits mis en réserve lui étaient
destinés, il souhaiterait pouvoir les utiliser pour renforcer son action
d'insertion professionnelle auprès des handicapés.
Toutefois, l'Office craint que l'emploi desdits crédits conduise les
DDASS à revoir à la baisse leur participation financière.
Cette opération deviendrait alors un jeu à somme nulle pour
l'ONAC puisqu'il perdrait les recettes tirées de la contribution des
DDASS.
Le ministère de l'économie et des finances constate que, quel que
soit le service vers lequel la commission européenne se tournerait
(l'ONAC ou le ministère de l'emploi et de la solidarité), l'Etat
français pourrait être amené à devoir rembourser des
sommes importantes : 300 millions de francs ont été
distribués par le fonds social européen sur la période
1994-1999.
C'est la raison pour laquelle il n'est pas favorable à
une utilisation des quelque 105 millions de francs de réserve
amassés par l'ONAC tant que le risque d'un éventuel remboursement
ne sera pas définitivement écarté.
Quant aux DDASS, elles ont intérêt à ce que les sommes
mises en réserve soient utilisées par les écoles de
rééducation pour financer leurs missions traditionnelles afin de
pouvoir en tenir compte dans la fixation de leur participation
financière.
A cet égard, l'achèvement du plan d'action quinquennal du fonds
social européen sur la période 1994-1999 risque de poser un
sérieux problème financier aux DDASS. Jusqu'à 1999, les
écoles de rééducation professionnelle ont
bénéficié de 30 millions de francs de la part du
fonds social européen.
Selon les informations recueillies par votre rapporteur, les actions en
faveur des personnes handicapées ne feraient plus partie des
dépenses éligibles pour obtenir une subvention de l'Union
européenne.
Toutefois, 20 millions de francs devraient être versés aux
écoles de rééducation professionnelle en 2000. Cela
représente une diminution des recettes que les DDASS devront compenser.
Concrètement, leur participation financière devrait augmenter de
7 à 8 % pour couvrir la totalité des pertes de ressources
des écoles. Or, les enveloppes budgétaires de ces
dernières pour 2000 ne devraient progresser que de 0,5 %.
En l'absence de crédits supplémentaires de la part du
ministère de l'emploi et de la solidarité, les DDASS seront dans
l'incapacité de faire face aux conséquences financières de
la diminution et, a fortiori, de l'extinction de la subvention du fonds social
européen.
L'utilisation d'une partie des sommes mises en réserve par l'ONAC
pour faciliter cette période de transition apparaît comme une
solution raisonnable. Toutefois, le financement à long terme des
écoles de rééducation professionnelle, si le
désengagement du fonds social européen était
confirmé, ne pourra être assuré que si le ministère
de l'emploi et de la solidarité accepte de renforcer sa participation
financière, notamment en augmentant le montant des crédits
à la disposition des DDASS ou en finançant des actions
spécifiques développées en collaboration avec les
écoles de rééducation professionnelle.