IV. CONTRIBUTION DE MME MARIE-CLAUDE BEAUDEAU AU NOM DU GROUPE CRC
La
France vit toujours sous le régime de la loi ultra libérale de
1986. La dernière chance de l'audiovisuel public français
réside dans son remplacement par une loi nouvelle reconnaissant un
secteur public créatif et non de simple gestion. Ce que ne
reconnaît pas le rapport qui ne souhaite pas entraver le
développement du secteur privé.
La France consacre à l'audiovisuel la moitié des crédits
accordés en Angleterre, le tiers en Allemagne. Notre pays est le seul en
Europe à avoir vendu une chaîne publique, TF1 au groupe Bouygues.
Aujourd'hui, du fait de financements publics insuffisants, Antenne 2,
à son tour, risque de disparaître, ouvrant la porte aux
privatisations et créant une situation unique en Europe.
Un financement de l'ordre de 1 % du PIB permettrait alors de
rétablir la responsabilité publique face à la constitution
de " grands groupes " mêlant audiovisuel,
téléphonie, informatique, Internet.
AOL ne vient-il pas de racheter TIMES WARNER ?
L'enjeu pour ces " grands groupes ", constitués à
l'échelon mondial, est dans la possession des réseaux permettant
le contrôle des contenus. Sur ce terrain des contenus, le rapport
présenté est insuffisant, à l'image d'ailleurs de nombre
de nos partenaires européens. Ce n'est pas l'AUDIMAT qui doit guider
l'audiovisuel public, mais bien plus la place accordée au spectateur
ayant des besoins culturels à honorer.
Enfin, deux derniers éléments ne sont vraiment pas pris en
compte : la nécessité de la démocratisation du CSA et
la création d'un fonds de garantie européen pour la
création audiovisuelle, une politique européenne
d'investissements pour la production de programmes audiovisuels ou de logiciels.