CHAPITRE V -

...DANS UNE INTÉGRATION RÉGIONALE QUI REPRÉSENTE D'ORES ET DÉJÀ LE QUATRIÈME PÔLE ÉCONOMIQUE DU MONDE

Créé le 26 mars 1991, par le Traité d'Assomption, le MERCOSUR associe l'Argentine, le Brésil, le Paraguay et l'Uruguay.

Ce nouveau marché commun s'est assigné des objectifs comparables à ceux du marché commun européen  : libre circulation des biens, des services, des capitaux et de la main d'oeuvre, suppression des droits de douane et mise en place d'un tarif extérieur commun.

Une union douanière est entrée en vigueur le 1 er janvier 1995.

Le 25 juin 1996, un accord de libre échange a été signé entre le MERCOSUR et le Chili, avec pour effet la réduction à hauteur de 40 % des tarifs douaniers et pour objectif leur disparition à l'issue d'une période de huit ans si l'on excepte quelques produits agricoles sensibles. Le Chili bénéficie depuis du statut d'associé privilégié du MERCOSUR. Par ailleurs, on relève qu'un accord d'association a été conclu, en 1997, avec la Bolivie.

L'ensemble économique constitué par le MERCOSUR regroupe plus de 200 millions d'habitants, soit environ 45 % de la population totale de l'Amérique latine.

Le MERCOSUR figure au quatrième rang dans le monde en termes de produit intérieur brut derrière l'Alena (marché commun nord américain), l'Union européenne et le Japon, mais devant l'ASEAN (marché commun des pays du sud-est asiatique).

De 1990 à 1998, les échanges commerciaux entre les pays membres du MERCOSUR ont été multipliés par six en passant de 3 à plus de 21 milliards de dollars. Désormais, le Brésil représente environ 30 % des exportations argentines tandis que l'Argentine absorbe environ 10 % des exportations brésiliennes. On relève que de janvier à novembre 1998, l'Argentine a dégagé un excédent de 1,1 milliard de dollars dans son commerce bilatéral avec le Brésil ( le montant de ces échanges avec son voisin est passé de 2 à 15 milliards de dollars entre 1990 et 1997).

L'Argentine exporte la moitié de sa production automobile (450.000 véhicules) chez son grand voisin qui absorbe aussi respectivement 95 % et 86 % de ses exportations de riz et de lait.

Les pays du MERCOSUR poursuivent une négociation -souvent ardue- avec l'Union européenne avec un objectif de rapprochement commercial et de coopération plus étroite.

Très soucieux d'une plus grand ouverture du marché européen, notamment pour leurs produits agricoles, les pays membres du MERCOSUR bénéficient en priorité des 14 milliards de dollars (1997) d'investissements directs européens en Amérique latine.

Les exportations de l'Union européenne vers la région sont passées, quant à elles, de 21 milliards de dollars en 1990 à 61 milliards de dollars en 1997 (les exportations latino-américaines ont progressé, quant à elles, de 30 à 37 milliards de dollars durant la même période).

Le MERCOSUR constitue pour la France un partenaire privilégié sur le plan du commerce extérieur et des investissements. 50 % du commerce extérieur français avec l'Amérique latine est en effet réalisé avec cette union économique (28 % avec le Brésil et 14 % avec l'Argentine).

On relève que ces parts de marché demeurent encore insuffisantes au niveau global : 4,9 % du marché de l'Argentine et 2,8 % du marché du Brésil (contre, certes, 1,7 % de parts de marché du Mexique).

Signalons encore que le Brésil constitue aujourd'hui la première destination pour les investissements directs français hors OCDE.

La récession qui a frappé le Brésil et l'Argentine à la suite de la crise monétaire n'a pas été sans conséquences sur le commerce bilatéral entre les deux pays. En début d'année 1999, on enregistrait ainsi une baisse de l'ordre de 25 % des flux commerciaux entre les deux partenaires.

La compétitivité renforcée du Real brésilien à la suite de la dévaluation (environ 35 %) a contraint les Argentins à prendre des mesures antidumping ainsi que de décider la mise en place de quotas d'importations, comme dans le secteur du textile.

Les difficultés actuelles -qu'il convient de ne pas sous-estimer- devraient être surmontées dès lors que le Brésil, en particulier, semble engagé dans une " sortie de crise " plus rapide que prévu.

Le MERCOSUR constitue -même virtuellement- un exemple d'intégration économique auquel devraient se joindre les autres pays de l'Amérique latine. Il représente la seule solution alternative à l'intégration dans un grand marché de libre échange dominé par les Etats-Unis.

Pour l'heure, soulignons que l'Union européenne représente, pour les pays du MERCOSUR, le premier partenaire commercial et le premier investisseur étranger.

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