M. le président. Quel est l'avis de la commission ?
M. Emmanuel Capus, rapporteur spécial. Par cet amendement, il est proposé de tripler les crédits alloués à la contractualisation pour l'insertion et l'emploi, auquel le présent PLF prévoit déjà de consacrer 123 millions d'euros d'autorisations d'engagement et 144 millions d'euros de crédits de paiement.
L'avis est défavorable.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Pierre Farandou, ministre. Les chiffres sont en effet un peu vertigineux ! La multiplication des crédits par trois, qui emporterait une rallonge de 255 millions d'euros de crédits de paiement et de 267 millions d'euros d'autorisations d'engagement, n'est pas accessible.
L'enveloppe de 116 millions d'euros actuellement prévue pour 2026, à répartir entre les conseils départementaux des territoires concernés, est supérieure à l'enveloppe pour 2025. En dépit des circonstances difficiles, les crédits progressent donc, et il est de plus prévu d'allouer, le cas échéant, des crédits supplémentaires aux huit conseils départementaux qui n'ont pas engagé la démarche de contractualisation en 2025. Nous aurons donc la capacité d'accueillir ces départements s'ils le souhaitent.
Les crédits inscrits dans le présent PLF permettront de financer la poursuite de la trajectoire engagée et de financer un peu plus de 250 000 nouveaux parcours d'accompagnement intensif.
Le Gouvernement est du reste convaincu que les départements, comme toutes les mailles de proximité, ont un rôle essentiel à jouer en matière d'insertion et de retour vers l'emploi. C'est tout le sens de la solidarité active attachée au bénéfice du RSA.
Si nous accompagnons donc lucidement la mise en œuvre de cette réforme en rehaussant les crédits par rapport à leur niveau de l'année dernière, les sommes demandées par les auteurs de cet amendement sont inaccessibles.
L'avis est défavorable.
M. le président. Je suis saisi de quinze amendements faisant l'objet d'une discussion commune.
Les trois premiers sont identiques.
L'amendement n° II-435 rectifié bis est présenté par M. Chasseing, Mme Lermytte, MM. V. Louault, Laménie, Pellevat, A. Marc, Brault et Wattebled, Mme L. Darcos, MM. Chevalier et Dhersin, Mme Guidez, MM. Bonhomme et Lévrier, Mme Nadille, M. Menonville, Mme Perrot, M. H. Leroy, Mme N. Delattre, M. Levi, Mmes Jacquemet et de Cidrac et MM. Pointereau, Houpert et Paul.
L'amendement n° II-1208 est présenté par Mmes Poncet Monge, Senée et Souyris, MM. Benarroche, G. Blanc et Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Ollivier, M. Salmon et Mme M. Vogel.
L'amendement n° II-1405 rectifié bis est présenté par MM. Uzenat, Temal et Bourgi, Mme S. Robert, M. Michau, Mmes Canalès et Poumirol, M. Pla, Mme G. Jourda, MM. Gillé, Tissot et Redon-Sarrazy, Mmes Artigalas, Linkenheld et Bélim, M. Mérillou, Mme Conconne et MM. Chaillou et Cozic.
Ces trois amendements sont ainsi libellés :
Modifier ainsi les crédits des programmes :
(En euros) |
||||
Programmes |
Autorisations d'engagement |
Crédits de paiement |
||
|
+ |
- |
+ |
- |
Accès et retour à l'emploi |
244 000 000 |
|
244 000 000 |
|
Accompagnement des mutations économiques et développement de l'emploi |
|
|
|
|
Amélioration de la qualité de l'emploi et des relations du travail |
|
|
|
|
Soutien des ministères sociaux dont titre 2 |
|
244 000 000 |
|
244 000 000 |
TOTAL |
244 000 000 |
244 000 000 |
244 000 000 |
244 000 000 |
SOLDE |
0 |
0 |
||
L'amendement n° II-435 rectifié bis n'est pas soutenu.
La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge, pour présenter l'amendement n° II-1208.
Mme Raymonde Poncet Monge. Depuis deux ans, le Gouvernement, qui cherche des leviers budgétaires, réduit les crédits alloués à l'insertion, marquant une inflexion dans le déploiement du pacte d'ambition pour l'insertion par l'activité économique.
Ces baisses déstabilisent des structures efficientes, dont les modèles économiques restaient toutefois fragiles ou du moins pas totalement matures, car elles étaient encore en phase de montée en charge, et cela sans étude d'impact territorial ou différencié selon le type de structure.
Alors que la conjoncture de l'emploi se retourne, les publics accompagnés par ces structures, souvent très peu qualifiés, entravés par de nombreux freins à l'emploi, jeunes, précaires et majoritairement en dessous du seuil de pauvreté, seront les premiers affectés.
L'efficacité de l'accompagnement vers le retour à l'emploi – près de deux tiers des bénéficiaires de ce dispositif retrouvent une activité professionnelle – se traduit de plus par des coûts évités.
La baisse des crédits prévue emporterait de graves conséquences, puisque 60 000 parcours d'insertion seraient supprimés.
Ces structures étant fréquemment le seul moteur d'insertion dans de nombreux territoires, notamment ruraux, en cas de défaillance, leur activité n'est souvent pas reprise, créant des zones blanches de l'insertion par l'économie.
M. le président. La parole est à M. Simon Uzenat, pour présenter l'amendement n° II-1405 rectifié bis.
M. Simon Uzenat. Défendu.
M. le président. L'amendement n° II-1292 rectifié, présenté par M. Canévet, Mme N. Goulet et MM. Longeot, Menonville, Delahaye, Folliot, Cambier et Maurey, est ainsi libellé :
Modifier ainsi les crédits des programmes :
(En euros) |
||||
Programmes |
Autorisations d'engagement |
Crédits de paiement |
||
|
+ |
- |
+ |
- |
Accès et retour à l'emploi |
244 000 000 |
|
244 000 000 |
|
Accompagnement des mutations économiques et développement de l'emploi |
|
244 000 000 |
|
244 000 000 |
Amélioration de la qualité de l'emploi et des relations du travail |
|
|
|
|
Soutien des ministères sociaux dont titre 2 |
|
|
|
|
TOTAL |
244 000 000 |
244 000 000 |
244 000 000 |
244 000 000 |
SOLDE |
0 |
0 |
||
La parole est à Mme Nathalie Goulet.
Mme Nathalie Goulet. Défendu.
M. le président. Les sept amendements suivants sont identiques.
L'amendement n° II-66 rectifié bis est présenté par Mmes Guidez et Sollogoub, MM. Bonhomme et Dhersin, Mmes Vermeillet, Aeschlimann, Antoine, Bellamy, Doineau, Richer, Jacquemet, de La Provôté, Billon, Saint-Pé et Gacquerre, M. Chevalier, Mmes Lermytte et Housseau, MM. Menonville et Levi, Mme Devésa, M. L. Hervé, Mme Bourguignon, M. Duffourg, Mmes Romagny et de Cidrac et M. Haye.
L'amendement n° II-156 rectifié bis est présenté par MM. Verzelen, A. Marc et Brault.
L'amendement n° II-177 rectifié bis est présenté par Mme N. Delattre, MM. Guiol, Grosvalet, Masset et Bilhac, Mme Briante Guillemont, M. Cabanel, Mme M. Carrère, MM. Daubet, Fialaire et Gold, Mmes Guillotin et Jouve, M. Laouedj, Mme Pantel et M. Roux.
L'amendement n° II-235 rectifié ter est présenté par MM. Henno, J.M. Arnaud et Courtial et Mmes Patru et Perrot.
L'amendement n° II-753 est présenté par M. Pointereau.
L'amendement n° II-1237 rectifié ter est présenté par MM. Fouassin, Lemoyne, Patriat, Iacovelli et Lévrier, Mme Nadille, MM. Théophile, Buis et Buval, Mmes Cazebonne, Duranton et Havet, MM. Kulimoetoke, Mohamed Soilihi et Patient, Mme Phinera-Horth, MM. Rambaud et Rohfritsch, Mme Schillinger et les membres du groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants.
L'amendement n° II-1341 rectifié est présenté par Mme Lubin, MM. Mérillou et Michau, Mme Féret, MM. Fichet et Devinaz, Mme G. Jourda, MM. Kerrouche, Bourgi et Uzenat, Mmes Conconne et Monier, M. Ziane, Mme Narassiguin, M. P. Joly, Mmes Le Houerou et Canalès, M. Jomier, Mmes Rossignol et Poumirol, M. Kanner, Mme Bonnefoy, M. Fagnen, Mme Linkenheld et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain.
Ces sept amendements sont ainsi libellés :
Modifier ainsi les crédits des programmes :
(En euros) |
||||
Programmes |
Autorisations d'engagement |
Crédits de paiement |
||
|
+ |
- |
+ |
- |
Accès et retour à l'emploi |
237 000 000 |
|
237 000 000 |
|
Accompagnement des mutations économiques et développement de l'emploi |
|
|
|
|
Amélioration de la qualité de l'emploi et des relations du travail |
|
|
|
|
Soutien des ministères sociaux dont titre 2 |
|
237 000 000 |
|
237 000 000 |
TOTAL |
237 000 000 |
237 000 000 |
237 000 000 |
237 000 000 |
SOLDE |
0 |
0 |
||
La parole est à Mme Nadia Sollogoub, pour présenter l'amendement n° II-66 rectifié bis.
Mme Nadia Sollogoub. Cet amendement de notre collègue Jocelyne Guidez vise à préserver le budget alloué à l'insertion par l'activité économique au niveau voté en loi de finances pour 2024, en intégrant la hausse du Smic, ce qui le porterait à 237 millions d'euros de plus que le niveau envisagé par le PLF pour 2026.
Cette hausse vise à répondre aux besoins des structures de l'insertion par l'activité économique, notamment en matière de recrutement, et, surtout, aux besoins des salariés qu'elles accompagnent.
Tout euro investi dans les SIAE rapporte au moins 1,50 euro, du fait de la baisse des aides sociales et de la hausse des recettes fiscales liées aux retours vers l'emploi qu'elles rendent possibles.
Pour assurer sa recevabilité financière, cette proposition est gagée. Il serait toutefois bienvenu que M. le ministre lève le gage.
M. le président. L'amendement n° II-156 rectifié bis n'est pas soutenu.
La parole est à Mme Véronique Guillotin, pour présenter l'amendement n° II-177 rectifié bis.
Mme Véronique Guillotin. Défendu.
M. le président. La parole est à Mme Anne-Sophie Patru, pour présenter l'amendement n° II-235 rectifié ter.
Mme Anne-Sophie Patru. Défendu.
M. le président. L'amendement n° II-753 n'est pas soutenu.
La parole est à M. Stéphane Fouassin, pour présenter l'amendement n° II-1237 rectifié bis.
M. Stéphane Fouassin. Je souhaite rendre cet amendement identique à l'amendement n° II-1273, de sorte qu'il vise à augmenter les crédits non pas de 237 millions d'euros, mais de 139 millions d'euros.
M. le président. Je suis donc saisi de l'amendement n° II-1237 rectifié ter, dont le libellé est identique à celui de l'amendement n° II-1273.
L'amendement n° II-1341 rectifié, présenté par Mme Lubin, MM. Mérillou et Michau, Mme Féret, MM. Fichet et Devinaz, Mme G. Jourda, MM. Kerrouche, Bourgi et Uzenat, Mmes Conconne et Monier, M. Ziane, Mme Narassiguin, M. P. Joly, Mmes Le Houerou et Canalès, M. Jomier, Mmes Rossignol et Poumirol, M. Kanner, Mme Bonnefoy, M. Fagnen, Mme Linkenheld et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :
Modifier ainsi les crédits des programmes :
(En euros) |
||||
Programmes |
Autorisations d'engagement |
Crédits de paiement |
||
|
+ |
- |
+ |
- |
Accès et retour à l'emploi |
237 000 000 |
|
237 000 000 |
|
Accompagnement des mutations économiques et développement de l'emploi |
|
|
|
|
Amélioration de la qualité de l'emploi et des relations du travail |
|
|
|
|
Soutien des ministères sociaux dont titre 2 |
|
237 000 000 |
|
237 000 000 |
TOTAL |
237 000 000 |
237 000 000 |
237 000 000 |
237 000 000 |
SOLDE |
0 |
0 |
||
La parole est à Mme Monique Lubin.
Mme Monique Lubin. Cet amendement vise à préserver le budget consacré à l'insertion par l'activité économique au niveau voté en loi de finances initiale pour 2024, en y intégrant la hausse du Smic. Cela représente 237 millions d'euros de plus que les crédits prévus dans le projet de loi de finances pour 2026.
Cette hausse n'est pas un confort ; elle répond à des besoins réels, à la fois pour les structures d'insertion et, surtout, pour les salariés qu'elle accompagne. Chaque année, plus de 300 000 personnes éloignées de l'emploi s'engagent dans un parcours d'insertion et près des deux tiers retrouvent un emploi.
L'IAE est l'une des politiques les plus efficaces que nous ayons sur le plan humain, mais aussi sur le plan budgétaire. Chaque euro investi dans les SIAE rapporte au moins 1,50 euro grâce à la baisse des prestations sociales et aux recettes fiscales générées par le retour à l'emploi.
La réduction de crédits proposée dans le projet de loi de finances pour 2026 aurait des conséquences massives : 60 000 parcours d'insertion supprimés, soit l'équivalent de 20 000 ETP conventionnés. À l'heure où nous affirmons que le retour à l'emploi est une priorité nationale, il serait incohérent de priver l'IAE des moyens nécessaires.
M. le président. L'amendement n° II-436 rectifié bis n'est pas soutenu.
L'amendement n° II-1273, présenté par Mme Puissat, au nom de la commission des affaires sociales, est ainsi libellé :
Modifier ainsi les crédits des programmes :
(En euros) |
||||
Programmes |
Autorisations d'engagement |
Crédits de paiement |
||
|
+ |
- |
+ |
- |
Accès et retour à l'emploi |
139 000 000 |
|
139 000 000 |
|
Accompagnement des mutations économiques et développement de l'emploi |
|
139 000 000 |
|
139 000 000 |
Amélioration de la qualité de l'emploi et des relations du travail |
|
|
|
|
Soutien des ministères sociaux dont titre 2 |
|
|
|
|
TOTAL |
139 000 000 |
139 000 000 |
139 000 000 |
139 000 000 |
SOLDE |
0 |
0 |
||
La parole est à Mme le rapporteur pour avis.
Mme Frédérique Puissat, rapporteure pour avis. La commission souhaite ajouter 139 millions d'euros de crédits pour les SIAE, somme qui a été négociée avec les deux fédérations nationales représentant le secteur.
M. le président. L'amendement n° II-1387 rectifié bis, présenté par Mme Lubin, MM. Gillé et Kerrouche, Mme Bélim, MM. Darras et Michau, Mme Féret, MM. M. Vallet et Féraud, Mme Monier, M. Raynal, Mme Briquet, MM. P. Joly, Montaugé, Mérillou, M. Weber, Fichet et Redon-Sarrazy, Mme Conconne, M. Marie, Mmes Linkenheld et Le Houerou, M. Kanner, Mme Canalès, M. Jomier, Mmes Rossignol, Poumirol et Bonnefoy, MM. Fagnen, Uzenat et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :
Modifier ainsi les crédits des programmes :
(En euros) |
||||
Programmes |
Autorisations d'engagement |
Crédits de paiement |
||
|
+ |
- |
+ |
- |
Accès et retour à l'emploi |
139 000 000 |
|
139 000 000 |
|
Accompagnement des mutations économiques et développement de l'emploi |
|
|
|
|
Amélioration de la qualité de l'emploi et des relations du travail |
|
|
|
|
Soutien des ministères sociaux dont titre 2 |
|
139 000 000 |
|
139 000 000 |
TOTAL |
139 000 000 |
139 000 000 |
139 000 000 |
139 000 000 |
SOLDE |
0 |
0 |
||
La parole est à Mme Monique Lubin.
Mme Monique Lubin. Nous proposons la même chose, mais pas avec les mêmes moyens. En effet, nous ne sommes pas d'accord pour mettre fin au PIC.
M. le président. L'amendement n° II-1358 rectifié, présenté par Mme Lubin, MM. Kerrouche, P. Joly et Michau, Mmes Féret, Le Houerou, Canalès et Conconne, MM. Fichet et Jomier, Mmes Rossignol et Poumirol, M. Kanner, Mmes Bonnefoy, Linkenheld et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :
Modifier ainsi les crédits des programmes :
(En euros) |
||||
Programmes |
Autorisations d'engagement |
Crédits de paiement |
||
|
+ |
- |
+ |
- |
Accès et retour à l'emploi |
65 000 000 |
|
65 000 000 |
|
Accompagnement des mutations économiques et développement de l'emploi |
|
|
|
|
Amélioration de la qualité de l'emploi et des relations du travail |
|
|
|
|
Soutien des ministères sociaux dont titre 2 |
|
65 000 000 |
|
65 000 000 |
TOTAL |
65 000 000 |
65 000 000 |
65 000 000 |
65 000 000 |
SOLDE |
0 |
0 |
||
La parole est à Mme Monique Lubin.
Mme Monique Lubin. Cet amendement vise, comme précédemment, à rétablir le budget de l'insertion par l'activité économique à son niveau de 2024.
M. le président. Quel est l'avis de la commission ?
M. Emmanuel Capus, rapporteur spécial. Plusieurs amendements visent à rétablir les crédits de l'insertion par l'activité économique. Il est vrai que ces crédits diminuent considérablement cette année. Nous avons été sensibles à l'argumentation développée par l'ensemble d'entre vous sur le fait que cette baisse était trop brutale et risquait d'avoir des conséquences extrêmement importantes sur l'emploi dans les structures d'insertion par l'activité économique.
C'est la raison pour laquelle, en lien avec Frédérique Puissat, une réflexion a été menée dans le cadre de la commission des affaires sociales. Dans son amendement, la rapporteure pour avis propose une augmentation des crédits de 139 millions d'euros et, dans un autre amendement, le groupe socialiste prévoit un montant identique, mais avec un gage différent.
Par conséquent, la commission des finances demande le retrait de tous les amendements au profit de l'amendement n° II-1273 de Mme Puissat. En effet, nous sommes convaincus de l'intérêt des SIAE
Elle s'en remet donc à la sagesse du Sénat sur cet amendement n° II-1273.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Pierre Farandou, ministre. Encore une fois, le Gouvernement soutient la politique de l'insertion par l'activité économique, car elle est adaptée au traitement des personnes les plus éloignées du travail. Or notre obsession, c'est le retour vers le travail. Nous savons que, pour certaines personnes, il faut des dispositifs adaptés, dans le cadre de fondations ou d'associations qui ont de l'expérience et qui savent mener cette tâche difficile et délicate. Le nombre de personnes concernées est important, puisque nous parlons de 300 000 personnes ; c'est donc une politique qui a une ambition forte.
Le pacte d'ambition pour l'insertion par l'activité économique a permis d'augmenter de 80 % le financement de ces structures entre 2018 et 2024, soit un quasi-doublement, puisque les crédits sont passés de 820 millions d'euros à 1,474 milliard. En 2025, alors que nous étions déjà – plusieurs d'entre vous l'ont mentionné – sur une pente descendante, le ministère a conservé un haut niveau de financement avec un ajustement très mineur des sommes consacrées à l'insertion par l'activité économique.
J'ai conscience de l'importance de l'effort que nous demandons cette année, mais il faut le mettre en regard de l'engagement fort qui a été le nôtre, durant les années précédentes, sur cette politique.
En outre, je vous rappelle que, en proportion, lorsque l'on compare les crédits prévus en 2026 à ceux de 2018, ils augmentent de 54 %. Qui pourrait dire que le Gouvernement ne consacre pas de moyens à cette politique ? Les chiffres montrent le contraire, sur quelques années.
Les crédits à hauteur de 1,3 milliard d'euros que nous avons inscrits dans le texte permettront, selon nous, de financer les postes de salariés en insertion et de poursuivre les expérimentations lancées dans le cadre du pacte des solidarités, ainsi que le programme d'insertion par le travail indépendant.
Selon nos analyses, les économies que demande le Gouvernement ne remettent pas en cause la priorité qu'il s'est fixée d'insérer durablement dans l'emploi les personnes qui sont les plus éloignées du marché du travail, car elles sont confrontées à des difficultés sociales et professionnelles importantes.
Mes services sont pleinement mobilisés aux côtés du secteur pour poursuivre en 2026 un pilotage des crédits en faveur des structures dont l'accompagnement vers l'emploi est le plus qualitatif, c'est-à-dire celles qui forment leurs salariés ou qui renforcent les passerelles vers les entreprises et l'emploi durable.
Mesdames, messieurs les sénateurs, j'ai bien noté que vous proposiez des seuils différents et je reconnais que l'amendement de Mme Puissat, ainsi que celui de Mme Lubin, qui vise un montant de 139 millions d'euros est ajusté avec l'amendement de gage que vous avez voté. Toutefois, comme j'ai émis un avis défavorable sur cet amendement, par cohérence, je ne peux pas non plus être favorable à celui-ci.
Le Gouvernement a donc émis un avis défavorable sur tous les amendements qui ont été défendus.
M. le président. La parole est à Mme Corinne Féret, pour explication de vote.
Mme Corinne Féret. Monsieur le ministre, une fois de plus, vous n'entendez pas ce que les sénateurs, issus de toutes les travées de l'hémicycle, proposent pour parvenir à un compromis, à travers des amendements communs qu'ils ont rédigés et défendus ensemble. Non, vous ne l'entendez pas.
En outre, vous dites que des efforts ont été faits, mais dans mon département comme partout ailleurs, les organisations nous alertent : en 2026, les coupes budgétaires de 14 % pour l'IAE équivaudront à la suppression de 20 000 ETP et de près de 60 000 parcours IAE.
Je terminerai en vous lisant le témoignage de la présidente d'une importante structure d'insertion par l'activité économique de mon département : « Je ne comprendrai jamais que l'on veuille faire des économies sur le dos des personnes en difficulté et que l'on ne mesure pas les impacts de ces décisions. »
M. le président. La parole est à Mme Monique Lubin, pour explication de vote.
Mme Monique Lubin. Monsieur le ministre, vous ne semblez pas connaître les structures d'insertion par l'activité économique et je vous invite à leur rendre visite. En effet, nous y accueillons des personnes très éloignées de l'emploi, qui n'ont souvent pas de moyens de locomotion, qui n'ont pas de formation et qui cumulent les difficultés. Or nous les sortons du RSA et des minima sociaux.
Je dis « nous » parce que je préside l'une de ces associations d'insertion depuis plus de vingt ans. Nous faisons un véritable travail de dentelle. Ce sont des gens à qui nous redonnons l'envie de vivre, et je n'exagère pas.
Les atteintes que vous souhaitez porter à ces structures sont particulièrement graves. En effet, vous demandez aux gens de retrouver un emploi et vous les accusez souvent – en réalité, ce n'est pas « vous » personnellement, monsieur le ministre, mais beaucoup de nos collègues ici le font – de se contenter de rester dans la précarité. Mais, dans le même temps, vous proposez de sabrer les dispositifs d'insertion qui fonctionnent. Au bout de votre logique, il y a des êtres humains ; je vous demande de ne pas l'oublier.
M. le président. La parole est à M. Thomas Dossus, pour explication de vote.
M. Thomas Dossus. Nous souhaitons modifier notre amendement n° II-1208 pour le rendre identique à l'amendement n° II-1273. Il faut, en effet, respecter le compromis qui a été trouvé ici, au Sénat.
J'ajoute que je ne comprends pas la posture du ministre, ce soir, car nous essayons simplement de limiter la casse, qui est assez dramatique dans le cadre de cette mission. Cela a été décrit par plusieurs de nos collègues dont les territoires sont concernés, car les structures y sont mises en danger par cette vision purement comptable.
Monsieur le ministre, votre vision est presque plus rigide que celle des différents ministres qui étaient au banc lors de l'examen de la première partie de ce projet de loi de finances ; nous ne comprenons donc pas votre attitude ce soir.
M. le président. Je suis donc saisi d'un amendement n° II-1208 rectifié, dont le libellé est identique à celui de l'amendement n° II-1273.
La parole est à Mme Nathalie Goulet, pour explication de vote.
Mme Nathalie Goulet. Je souhaite rectifier l'amendement n° II-1292 rectifié de M. Canévet pour le rendre identique à l'amendement n° II-1273.
M. le président. Je suis donc saisi de l'amendement n° II-1292 rectifié bis, dont le libellé est identique à celui de l'amendement n° II-1273.
La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge, pour explication de vote.
Mme Raymonde Poncet Monge. Si nous avons demandé à rendre notre amendement n° II-1208 identique au II-1273, c'est que nous croyons sur parole la rapporteure pour avis de la commission des affaires sociales, qui assure que ce qu'elle propose est en accord avec le Coorace et la Fédération des entreprises d'insertion. Nous ne faisons ni plus ni moins que ce que souhaitent les structures concernées.
M. le président. La parole est à Mme Nadia Sollogoub, pour explication de vote.
Mme Nadia Sollogoub. Je voudrais modifier l'amendement II-66 rectifié bis de Mme Guidez, pour le rendre identique à l'amendement n° II-1273.
M. le président. Je suis donc saisi d'un amendement n° II-66 rectifié ter, dont le libellé est identique à celui de l'amendement n° II-1273.
La parole est à M. Grégory Blanc, pour explication de vote.
M. Grégory Blanc. Sur un amendement comme celui qu'a défendu la rapporteure pour avis, il est important que le Gouvernement lève le gage, et j'expliquerai simplement pourquoi.
Il y a quelques années, que nous soyons d'accord ou non – je ne l'étais pas, non plus que les collègues qui siègent à côté de moi –, nous pouvions tout à fait entendre l'argument selon lequel il fallait développer la politique de l'offre parce que le pays connaissait une faiblesse en matière de production. Il a donc été décidé de mettre le paquet sur la baisse de la fiscalité. Parallèlement, à cause de la crise du covid-19, beaucoup d'argent a été injecté dans l'apprentissage.
Nous sommes aujourd'hui dans une situation où il faut continuer de soutenir la production des entreprises, mais sans doute avec d'autres leviers que celui de la fiscalité auquel nous avons recouru dans le passé.
En tout état de cause, compte tenu du retournement économique, nous avons besoin de soutenir d'autres publics dans le cadre du développement des compétences, notamment les personnes qui doivent se reconvertir.
Par conséquent, en refusant de soutenir l'IAE et en ne soutenant pas suffisamment les contrats de professionnalisation, autrement dit en concentrant les crédits uniquement sur l'apprentissage, nous ne pourrons pas accomplir le travail social dont le pays a besoin pour un certain nombre de publics.
M. le président. Je mets aux voix l'amendement n° II-1405 rectifié bis.
(L'amendement n'est pas adopté.)
M. le président. Je mets aux voix les amendements identiques nos II-177 rectifié bis, II-235 rectifié ter et II-1341 rectifié.
(Les amendements ne sont pas adoptés.)
M. le président. Je mets aux voix les amendements identiques nos II-1273, II-1237 rectifié ter, II-66 rectifié ter, II-1208 rectifié et II-1292 rectifié bis.
(Les amendements sont adoptés.)
M. le président. En conséquence, les amendements nos II-1387 rectifié bis et II-1358 rectifié n'ont plus d'objet.
Je suis saisi de onze amendements faisant l'objet d'une discussion commune.
L'amendement n° II-1400 rectifié bis, présenté par MM. Uzenat, Temal et Bourgi, Mme S. Robert, M. Michau, Mmes Canalès et Poumirol, M. Pla, Mme G. Jourda, MM. Gillé, Tissot et Redon-Sarrazy, Mmes Artigalas, Linkenheld et Bélim, M. Mérillou, Mme Conconne et MM. Chaillou et Cozic, est ainsi libellé :
Modifier ainsi les crédits des programmes :
(En euros) |
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Programmes |
Autorisations d'engagement |
Crédits de paiement |
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+ |
- |
+ |
- |
Accès et retour à l'emploi |
60 000 000 |
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60 000 000 |
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Accompagnement des mutations économiques et développement de l'emploi |
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Amélioration de la qualité de l'emploi et des relations du travail |
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Soutien des ministères sociaux dont titre 2 |
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60 000 000 |
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60 000 000 |
TOTAL |
60 000 000 |
60 000 000 |
60 000 000 |
60 000 000 |
SOLDE |
0 |
0 |
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La parole est à M. Simon Uzenat.