Appartenance politique :
Groupe du Centre National des Indépendants et Paysans
État civil :
Né le 4 juillet 1904
Décédé le 6 septembre 1981
Profession :
Vétérinaire
Département :
Côte-d'Or

Elu le 8 décembre 1946
Elu du 7 novembre 1948 au 19 juin 1955 ( Fin de mandat )

Réélu le 19 juin 1955
Fin de mandat le 26 avril 1959 (Elu(e) sénateur de la cinquième République)

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

DUCHET (Roger)

Né le 4 juillet 1904 à Lyon (Rhône)

Décédé le 6 septembre 1981 à Paris

Conseiller de la République, puis Sénateur du Rhône de 1946 à 1958

Secrétaire d'Etat aux Travaux publics, aux Transports et au Tourisme du 11 août au 4 octobre 1951

Ministre des Postes, télégraphes et téléphones du 4 octobre 1951 au 28 juin 1953

Ministre de la Reconstruction et du Logement du 23 février 1955 au 1er février 1956

Après des études secondaires à Mâcon, Roger Duchet suit les cours de l'école vétérinaire de Lyon, dont il sort diplômé en 1928. Candidat aux élections municipales de Beaune, en 1932, il est élu conseiller municipal, puis maire de cette cité : à 28 ans, c'est le plus jeune maire de France.

Cette précocité, alliée à un goût insatiable pour l'action, marque sa carrière politique : sur la lancée de son élection à la mairie de Beaune, il accède en 1937 au conseil général de la Côte d'Or, pour y représenter le canton de Beaune-Sud. Il y préside la Commission des finances.

Gestionnaire dynamique et efficace, il modernise sa ville, réorganise les services publics : création d'une vaste école, de jardins d'enfants, d'une colonie de vacances, développement des cantines scolaires, et d'un restaurant d'entraide pour adultes et enfants.

Il redonne également vie aux foires-expositions, et aux fêtes viticoles, et accède, en 1936, à la présidence de la société d'agriculture et d'élevage de Beaune, puis à celle du comité de viticulture de la Côte d'Or.

Il préside les syndicats d'élevage de la région de Beaune depuis 1930, le syndicat d'initiative de cette région depuis 1936, et l'association des maires des cantons de Beaune Nord et Sud depuis 1938.

Mobilisé en 1939, comme lieutenant-vétérinaire, il est fait prisonnier, puis libéré à la fin de 1940.

A la Libération, il est facilement réélu maire, puis conseiller général de Beaune ; aussi se présente-t-il au Conseil de la République le 8 décembre 1946 dans la Côte d'Or, sous l'étiquette Républicain indépendant : avec 405 voix sur 739 exprimés, il remporte le seul siège à pourvoir.

Il est réélu le 7 novembre 1948, en seconde position de la liste indépendante et du RPF, qui remporte les deux sièges à pourvoir.

Au Conseil de la République, il contribue à la fondation du groupe des Républicains indépendants, et siège à la Commission des finances, et à celle de la presse.

Il s'exprime sur les grands textes économiques et politiques : défense de la République, protection de la liberté du travail, prélèvement de lutte contre l'inflation (1947), aménagements fiscaux (1948), liberté du commerce de l'essence (1950), réarmement (1951).

Il s'intéresse également à la situation du cinéma, et dépose en mai 1947 une proposition de résolution sur la crise du cinéma français, discutée en décembre suivant, puis il est le rapporteur de la Commission de la presse sur le projet de loi instituant une aide temporaire à l'industrie cinématographique (décembre 1948).

Son poids politique n'a cessé de croître depuis la fondation, par ses soins, du Centre National des Indépendants, en 1948, qui rassemble initialement 60 parlementaires des deux assemblées.

Il se consacre activement à l'organisation du CNI, organisant des journées d'études, et suscitant la création de centres départementaux; en 1950, ce sont 4 200 maires qui se réclament de cette étiquette. Roger Duchet fonde alors l'hebdomadaire France indépendante, puis contribue à la fusion du CNI avec le PRL. Aux élections législatives de juin 1951, 60 listes se réclament du CNI, qui obtiennent une centaine d'élus, se réclamant soit des Républicains Indépendants, soit du groupe des Indépendants et Paysans.

Cette montée en puissance du mouvement des indépendants conduit Roger Duchet à figurer dans le deuxième cabinet Pléven, comme Secrétaire d'Etat aux Travaux publics, d'août à octobre 1951, puis comme Ministre des PTT, fonction qu'il conserve sous les cabinets Faure, Pinay et Mayer, jusqu'en juin 1953.

Dans le même temps, il renforce le CNIP, en créant en septembre 1953 les jeunesses indépendantes et paysannes ; il participe également à la constitution du Mouvement National des Elus Locaux. Au mois de juin 1954, il accueille au CNIP les parlementaires de l'Action Républicaine et Sociale, désorientés par la dissolution du RPF décidée par le général de Gaulle.

Il constitue alors au sein du CNIP des commissions spécialisées, met sur pied une conférence parlementaire à laquelle participent députés, sénateurs et conseillers de l'Union française, puis réunit à la fin de l'année 1954 le premier congrès national des Indépendants.

C'est comme membre du cabinet Edgar Faure, chargé des PTT, qu'il se présente aux élections du 19 juin 1955 au Conseil de la République, en tête de la liste d'union des Indépendants et Paysans, dont les deux sortants sont réélus.

Les 2 et 3 juin 1958, il se prononce pour les pleins pouvoirs, et pour la révision constitutionnelle.

Il est réélu sénateur de la Côte d'Or le 26 avril 1959.

Ve République

DUCHET (Roger, Benoît)

Né le 4 juillet 1904 à Lyon (Rhône).

Décédé le 6 septembre 1981 à Paris.

Conseiller de la République, puis sénateur de la Côte-d'Or de 1946 à 1971.

Secrétaire d'Etat aux Travaux publics, aux Transports et au Tourisme du 11 août au 4 octobre 1951

Ministre des Postes, télégraphes et téléphones du 4 octobre 1951 au 28 juin 1953

Ministre de la Reconstruction et du Logement du 23 février 1955 au 1er février 1956

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1940-1958, tome III, p. 403-404).

Membre de l'Union pour le salut et le renouveau de l'Algérie française (USRAF) depuis sa création en avril 1956, Roger Duchet accueille avec circonspection le retour au pouvoir du général de Gaulle en juin 1958. Il y voit toutefois une chance pour la France de se maintenir en Afrique du Nord. Le 19 septembre 1958, il fonde le Rassemblement pour l'Algérie française avec Georges Bidault, Pascal Arrighi et Jean-Baptiste Biaggi.

C'est sans difficulté qu'il est réélu sénateur sous l'étiquette du Centre national des indépendants et paysans (CNIP) le 26 avril 1959, quelques semaines après que les électeurs de Beaune lui ont renouvelé leur confiance comme premier magistrat. Son intérêt pour les questions d'Outre-mer lui permet d'être élu membre du Sénat de la Communauté le 8 juillet 1959.

Roger Duchet se montre très peu actif au Palais du Luxembourg sous la Ve République. Il n'y intervient qu'à deux reprises, les 25 juin et 27 octobre 1959, sur des questions intéressant l'Afrique du Nord. La politique poursuivie par le nouveau régime après le discours du général de Gaulle sur l'autodétermination de l'Algérie (16 septembre 1959) ne tarde pas à heurter ses convictions.

Le sénateur de la Côte-d'Or demeure persuadé qu'une France réduite à la seule Métropole serait condamnée aux seconds rôles dans le concert des nations. Les débuts de la Ve République le voient critiquer vigoureusement les prises de position des « catholiques de gauche » dans l'affaire algérienne : mais c'est en vain qu'il espère un désaveu des journalistes de La Croix ou de Témoignage chrétien par le Vatican. Roger Duchet choisit de s'abstenir lors du vote autorisant le Gouvernement à prendre certaines mesures relatives au maintien de l'ordre en Algérie le 3 février 1960, au lendemain de la semaine des barricades. Il participe au colloque de Vincennes qu'organise Jacques Soustelle en juin 1960, et qui réunit le « gratin » de l'Algérie française : Georges Bidault, André Morice, Bernard Cornut-Gentille, Alfred Coste-Floret, Robert Lacoste ou Jean-Paul David.

Le CNIP ne donne pas de consigne de vote au référendum de janvier 1961, mais il ne condamne pas le putsch des généraux en avril 1961 : ses personnalités se partagent entre « Croisés de l'Algérie française », comme Roger Duchet ou le député Alain de Lacoste-Lareymondie, et modérés, à l'instar de Camille Laurens. Lorsque Roger Duchet démissionne du secrétariat général du Centre national des indépendants et paysans en mai 1961, c'est d'ailleurs Camille Laurens qui lui succède à ce poste. Marginalisé au sein du parti qu'il avait fondé sous la IVe République, Roger Duchet n'en continue pas moins d'animer le journal France indépendante : il ne quitte définitivement le CNIP qu'en février 1965.

Les talents de « faiseur de ministères » du sénateur de la Côte-d'Or trouvent difficilement à s'exercer sous la Ve République. Son mariage tardif avec l'actrice Andrée Debar pousse en outre Roger Duchet à consacrer plus de temps à ses activités de producteur de cinéma. La compagnie Euro-France Films, qui lui appartient, produit plusieurs longs métrages dans les années 1960 et 1970. Il s'agit d'oeuvres françaises, comme Le gentleman de Cocody de Christian-Jaque (1965) ou Monsieur Papa de Philippe Monnier (1977), mais aussi de coproductions internationales, à l'image de Cosa nostra (1972) : ce long métrage, réalisé par Terence Young, compte Charles Bronson et Lino Ventura au générique.

Roger Duchet est réélu sénateur de la Côte-d'Or en septembre 1962 : arrivée en tête au premier tour, sa liste doit faire face au second à la candidature de l'ancien ministre Marcel Roclore. Ce dernier, démissionnaire du CNIP, bénéficie du soutien du MRP, des socialistes, des radicaux mais aussi des gaullistes, qui souhaitent faire battre Roger Duchet, éminence grise de la IVe République et champion de l'Algérie française. Le maire de Beaune ne l'emporte sur le fil que grâce au soutien paradoxal du chanoine Kir, maire de Dijon, par 523 voix contre 507 à Marcel Roclore, alors député de la Côte-d'Or et président du Conseil général.

Après avoir brièvement siégé à la commission des affaires sociales en mai-juin 1959, Roger Duchet avait retrouvé la commission des affaires étrangères ; il en reste membre jusqu'en octobre 1964, date à laquelle il rejoint la commission des affaires culturelles.

Il semble cependant que le sénateur de la Côte-d'Or ait presque complètement cessé de fréquenter le Palais du Luxembourg après 1965. Il ne prend plus part aux votes à la Chambre haute à partir de cette date. Des questions aussi importantes que la réforme des régimes matrimoniaux (11 mai 1965) ou l'autorisation de la contraception par la loi Neuwirth (5 décembre 1967) sont tranchées sans qu'il assiste aux débats ni ne participe aux scrutins.

Maire de Beaune depuis 1932, Roger Duchet perd en outre beaucoup de soutiens dans « sa » ville après 1959, à mesure que ses apparitions s'y font épisodiques. A quelques jours seulement de la clôture des listes pour les élections municipales de mars 1965, l'ancien ministre de la IVe République retire sa candidature : c'est l'Indépendant Lucien Perriaux qui lui succède finalement à la mairie. Absent désormais de ses terres d'élection comme du Sénat, Roger Duchet est malicieusement qualifié de sénateur in partibus par certains journalistes dans la seconde moitié des années 1960.

S'il délaisse les affaires locales et les débats parlementaires, Roger Duchet n'abandonne pas pour autant la politique nationale. Après avoir définitivement rompu avec les Indépendants, il crée en 1965 l'Union pour le progrès. Ce centre d'étude politique ambitionne de devenir l'aile libérale de la majorité et se rapproche d'Edgar Faure, qui devient ministre de l'Agriculture en 1966. Ayant évité de se compromettre dans le combat clandestin en faveur de l'Algérie française, Roger Duchet s'est en effet rallié progressivement au général de Gaulle et a appelé à voter en sa faveur aux élections présidentielles de décembre 1965. Entre 1965 et 1969, il critique à maintes reprises l'attitude de Valéry Giscard d'Estaing et des Républicains indépendants, auxquels il reproche leur manque de loyauté à l'égard de l'exécutif. En 1969, l'ancien ministre de la IVe République invite ses amis de l'Union pour le progrès à soutenir la candidature de Georges Pompidou à l'Elysée.

Roger Duchet prend ses distances par rapport à la vie politique active en renonçant à solliciter le renouvellement de son mandat sénatorial le 26 septembre 1971. Il sort de son silence pour soutenir Valéry Giscard d'Estaing dès le premier tour de l'élection présidentielle en 1974.

Un an plus tard, il publie ses souvenirs de la IVe République sous le titre La République épinglée. Plus qu'un récit à proprement parler, il s'agit d'une série de portraits souvent cruels, où rien n'est tu de la vanité de certains responsables politiques. Les observateurs estiment à l'époque que la plume de l'ancien ministre est trempée d'amertume.

Roger Duchet s'éteint à Paris, quelques mois après l'élection de François Mitterrand à la présidence de la République. Le sénateur de la Côte-d'Or et le député de la Nièvre avaient siégé ensemble au Conseil des ministres dans le premier gouvernement d'Edgar Faure, entre janvier et mars 1952.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Roger DUCHET

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