Appartenance politique :
Groupe des Indépendants d'Action Républicaine et Sociale (Ratt.RI)
État civil :
Né le 2 mai 1893
Décédé le 26 juillet 1971
Profession :
Avocat
Département :
Bouches-du-Rhône
IVème République

Ancien sénateur de la IVe République

Elu le 7 novembre 1948
Fin de mandat le 19 juin 1955 (Non réélu(e))

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

LIEUTAUD (Emilien)

Né le 2 mai 1893 à Marseille (Bouches-du-Rhône)

Décédé le 26 juillet 1971 à Bec-Thomas (Eure)

Sénateur des Bouches-du-Rhône de 1948 à 1955.

Emilien Lieutaud naît à Marseille le 2 mai 1893. Il y fait son droit, et, dès 1912, à peine licencié, s'inscrit au barreau de Marseille. Il a alors 19 ans.

Deux ans plus tard, la guerre éclate. Emilien Lieutaud sait que son âge le désigne pour partir défendre la patrie. Il accomplit bravement son devoir en tant que canonnier et traverse ainsi la tourmente des événements de la guerre, les vains assauts contre les Turcs dans le détroit des Dardanelles, l'Orient et le retour sur le front de France.

Il revient grièvement blessé, mutilé à 45 %, mais avec le grade de sous-lieutenant d'artillerie, le statut de sous lieutenant honoraire, la Médaille serbe pour bravoure, et la Croix de guerre 1914 1918 avec palme. Il est, en outre, fait chevalier de la Légion d'honneur.

De retour à la vie civile, Emilien Lieutaud quitte le barreau pour le commerce et l'industrie : il devient administrateur de sociétés, puis président du conseil de direction des établissements C. Berger & Cie.

En 1939, la guerre tant redoutée éclate à nouveau. Malgré la défaite de la France, enté rinée par l'armistice signé en juin 1940, Emilien Lieutaud ne renonce pas à ses convictions. Il répond présent à l'appel de Charles de Gaulle, et s'engage dans la résistance dès l'automne : il fait ainsi partie de la toute première équipe de « Fous et de croyants », en entreprenant seul la création d'un réseau de résistance sur Marseille. Il publie et diffuse notamment les premières feuilles qu'on peut considérer comme les ancêtres de la presse clandestine de cette région.

Emilien Lieutaud est arrêté, et inculpé d'attentat à la sûreté intérieure et extérieure de l'Etat en 1941, mais il reprend son action en participant activement aux mouvements « Cochet », « Liberté » et « Combat ». Il s'y occupe des renseignements et de la presse clandestine. Son action lui vaudra après la guerre la rosette de la Résistance.

Ses fils lui font également honneur pendant la guerre, puisque l'un appartient aux Forces Françaises Libres (FFL) et à la division Leclerc, un autre à la 1re armée, et le troisième est titulaire du certificat national des Forces Françaises de l'intérieur (FFI).

A la libération, il fonde La France de Marseille et du Sud Est, organe gaulliste dès le premier jour qui prend une part déterminante à la campagne électorale de 1947. Le journal participe de fait à la victoire du Rassemblement pour la France (RPF) à la mairie de Marseille.

Le 7 novembre 1948, Emilien Lieutaud se présente aux élections au Conseil de la République, sur la liste d'Union Républicaine pour le Rassemblement du Peuple Français, qui fait sienne la formule : « Le progrès, c'est l'ordre en mouvement », et est élu.

A son arrivée au Palais du Luxembourg, il est nommé à la commission des finances, à la commission de la presse, de la radio et du cinéma, et fait partie de la sous-commission chargée de suivre et d'apprécier la gestion des entreprises industrielles nationalisées et des sociétés d'économie mixte.

Le nombre de ses interventions est impressionnant. En effet, Emilien Lieutaud ne laisse pas passer une occasion d'éclaircir ou de demander des précisions sur les points qui lui paraissent importants, quelle que soit la discussion. Il intervient donc sur des sujets très divers : la procédure de vote du budget général, les publications destinées à la jeunesse, l'allocation temporaire aux personnes âgées, l'aide aux victimes des inondations dans le Midi, la création éventuelle d'un fonds de développement de l'industrie cinématographique, les pouvoirs spéciaux à accorder ou non au gouvernement, etc.

Emilien Lieutaud effectue également de très nombreux rapports au nom des différentes commissions dont il est membre. Il ne se passe pas une session, de son élection à la fin de son mandat, sans qu'il ne présente au moins un rapport. En 1949, par exemple, il présente trois rapports : l'un sur les publications destinées à la jeunesse, un deuxième sur un abattement global opéré sur le budget de la justice, et un troisième sur une subvention accordée à l'Union internationale des avocats. La même année, il pose une question orale au ministre du travail et de la sécurité sociale sur l'acquisition éventuelle par la sécurité sociale d'un immeuble d'habitation à Marseille.

Enfin, Emilien Lieutaud dépose de nombreuses propositions de lois : sur l'organisation d'une exposition de l'Union française à Marseille en 1950 et, sur la réorganisation, la modernisation et l'extension des hôpitaux de l'assistance publique de Marseille en 1953.

Emilien Lieutaud est battu aux élections du 19 juin 1955. Il quitte alors la vie politique et meurt le 26 juillet 1971 à l'âge de 78 ans.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Emilien LIEUTAUD

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