LE FRAGILE RETOUR A L’EQUILIBRE DE LA SECURITE SOCIALE

Les raisons du redressement apparent des comptes

Les comptes de la Sécurité sociale connaissent un redressement en 1999 avec un déficit annoncé de 4 milliards de francs, et un excédent prévu pour 2000 de 6 milliards de francs. Ceci résulte :

- de la hausse des prélèvements, avec une croissance des recettes de près de 5%, résultat de la conjoncture économique et des 11 impositions nouvelles décidées en matière sociale depuis 1997  (cf. fiche ad.hoc)

- et de l’excédent de la branche vieillesse (4,4 milliards de francs en 1999, 6,5 milliards de francs en 2000) dû à l’âge des retraités actuels et des actifs d’aujourd’hui.

Un redressement fragile

Ces comptes restent sujets à fortes incertitudes. Il faut savoir que :

- un point de dépenses maladie coûte 5 milliards de francs, alors que chaque année depuis 1997 l’objectif d’évolution a été dépassé ;

- un point de revalorisation des pensions coûte 3,4 milliards de francs, et les pressions seront fortes quant à l’utilisation des excédents de la branche vieillesse.

De plus, ce redressement apparent n’est nullement le résultat d’une réforme structurelle :

- les dépenses d’assurance maladie ont augmenté de 60 milliards de francs depuis 1997 ;

- le retard pris pour la réforme comptable de la Sécurité sociale jette l’incertitude sur 15 milliards de francs de recettes pour 1999 ;

- aucune mesure n’a encore été prise pour faire face à la bombe à retardement des retraites.

Or le Gouvernement a déjà tiré les conséquences du redressement puisqu’il a annoncé pour 2000 près de 10 milliards de prélèvements sur la Sécurité sociale :

- 5,5 milliards de francs pour financer les 35 heures ;

- plus de 4 milliards de francs pour revaloriser certaines prestations au delà du maintien du pouvoir d’achat.