L'ANALYSE DES ENTREPRISES

M. René LOPEZ,
Président D'ALCATEL-CANADA

I. LES PERFORMANCES D'ALCATEL-CANADA

A. PRÉSENTATION D'ALCATEL-CANADA

Au Canada, le groupe Alcatel-Alsthom développe ses activités dans trois domaines essentiels : l'énergie, les transports et les télécommunications. Il réalise un chiffre d'affaires moyen, au Canada, de 1,3 milliard de dollars par an. Il compte 3 200 employés, situés pour moitié au Québec et pour moitié dans le reste du Canada. Il se situe en seconde position sur le marché, derrière le géant General Electric, mais devant ABB et Siemens, ses principaux concurrents. Ses principaux clients sont Hydro-Québec, Ontario-Hydro, BCA-Hydro, l'énergie atomique du Canada, les compagnies de chemin de fer, Canadian National et Canadian Pacific, Bombardier, les ingénieurs-conseils oeuvrant sur la scène internationale, les compagnies de téléphone, etc.

Alcatel-Canada est une filiale Alcatel-Alsthom se concentrant dans le domaine des télécommunications. Elle réalise un chiffre d'affaires de 925 millions de dollars. Elle oeuvre dans les domaines de la fabrication des câbles d'énergie et de télécommunication, des systèmes de transmission de données (synchrones/asynchrones) et des systèmes complets d'automatismes pour les transports urbains ou les usines de production papetière.

B. LES FACTEURS DU SUCCÈS

Ses succès reposent sur les facilités d'opérations existantes au Canada, ainsi que sur le « maillage » exceptionnel entre les fournisseurs, les universités, les centres de recherches nationaux et ceux des grands clients. Cette symbiose nous permet de réaliser des produits et des services répondant aux besoins nord-américains. A titre d'exemple, une unité haute technologie située à La Prairie, dans la banlieue de Montréal, se classe au premier rang au sein du groupe Alcatel-Alsthom mondial pour le dépôt de brevets internationaux par employé.

Les programmes de formation permettent au Canada de disposer d'une main-d'oeuvre qualifiée et adaptée au besoin de flexibilité que requiert l'économie mondiale en général et l'ALENA en particulier. La main-d'oeuvre est fidèle, le taux de roulement est très faible. Ce facteur est très important pour les programmes de recherche et développement nécessitant plusieurs années de travaux sur un sujet.

Dans le passé, les syndicats étaient traditionnellement intransigeants. Le gouvernement les a responsabilisés, surtout au Québec, grâce à une fiscalité leur permettant de générer leurs propres fonds de développement : aujourd'hui, les syndicats constituent des partenaires aidant les dirigeants d'entreprise à réaliser de grandes transformations et à accroître leurs performances dans l'économie émergente de l'information et des services. A titre d'exemple, l'entreprise d'Alcatel-câble, à Montréal est devenue l'entreprise la plus performante de tout le groupe Alcatel-câble mondial.

La fiscalité adaptée à la recherche-développement, tout en respectant les règles d'interdiction de subventions directes, permet de développer des produits compétitifs et de mieux couvrir les marchés. Ainsi, un ingénieur coûte 35 % moins cher au Canada qu'aux États-Unis. Un dollar investi en recherche-développement coûte 53 cents. Un dollar investi au Canada, particulièrement au Québec, est remboursé à plus de 60 %. Ces conditions font que dans certaines usines, le niveau de qualité des produits et leur coût de production permettent de les exporter vers le Mexique et les États-Unis dans une proportion pouvant atteindre 70 %.

Page mise à jour le

Partager cette page