D. ENTRETIEN À LA CHAMBRE DES REPRÉSENTANTS (13 OCTOBRE 2015)

La délégation sénatoriale a été reçue par M. Abadula Gemeda Dago, Président, accompagné de M. Tesfaye, Président de la commission des Affaires étrangères, Sécurité et défense, et de M. Mohamed Yusuf, Vice-président du groupe d'amitié Éthiopie-France.

Après s'être félicité de la qualité des relations bilatérales entre les deux pays, le Président Abadulla Gemeda Dago, qui vient d'être reconduit à la tête de la Chambre des Représentants, a souhaité que soit renforcé le rôle du Parlement dans le cadre de la construction d'une démocratie juste et équitable. La meilleure façon de renforcer le Parlement est de rehausser le niveau des qualifications du secrétariat administratif qui en est le moteur. Les fonctionnaires sont en effet à la base du travail parlementaire.

Il a souligné la jeunesse du régime éthiopien (5 e législature seulement) et le besoin pour l'Éthiopie d'apprendre de démocraties anciennes comme la nôtre. Il a indiqué que le nouveau Parlement devrait renforcer son contrôle du travail gouvernemental et des institutions.

Il a été convenu d'intensifier la coopération interparlementaire, notamment en permettant à des fonctionnaires du Parlement éthiopien de bénéficier de formations au Parlement français. L'expression des besoins du Parlement éthiopien pourra être faite par l'intermédiaire de l'ambassade de France à Addis-Abeba.

S. E. Mme Brigitte Collet, Ambassadeur de France, et la délégation sénatoriale accueillies par le Président de la Chambres des Représentants d'Ethiopie et plusieurs de ses membres

S'agissant du fonctionnement du fédéralisme en Éthiopie et notamment du mécanisme de construction budgétaire, M. Yusuf a indiqué que le Conseil de la Fédération préparait un budget, transmis pour examen à la Commission des Finances et du Budget de la Chambre des Représentants, laquelle présente ensuite un rapport discuté en séance publique. Cette commission budgétaire prend en compte le besoin des régions. Les ressources allouées aux États fédérés -outre les ressources propres prévues par la Constitution- sont fixées par le ministère des Finances au prorata du poids de chaque région.

Les parlementaires éthiopiens ont par ailleurs insisté sur la nécessité pour le régime fédéral de maintenir, dans la diversité, une forte unité. Le système actuel est la bonne réponse aux problèmes qui ont conduit à la guerre civile, car il permet à toutes les nationalités d'avoir des droits égaux dans le pays. Le Président de la Chambre des Représentants a déclaré : « Nous trouvons notre unité dans cette diversité ».

Interrogé sur le multipartisme, le Président a indiqué que, par rapport à la coalition gouvernementale Front Démocratique et Révolutionnaire du peuple Éthiopien (EPRDF), les partis d'opposition, dont le nombre est d'une soixantaine, ne constituaient pas à ce stade une alternative de gouvernement. Le Président a dit espérer que l'opposition (totalement absente du Parlement depuis les dernières élections législatives de mai 2015) se renforce.

Pour mémoire, lors des dernières élections, les candidats de l'opposition ont obtenu 10 % des suffrages mais 36 % à Addis-Abeba.

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