3. L'objectif du passage à l'euro : 2010

Le dérapage du déficit public et l'ampleur de l'endettement pèsent sur l'objectif du passage à l'euro, qui constitue le nouveau défi auquel la Hongrie est confrontée après son intégration dans l'Union européenne.

Lors de leur adhésion, les nouveaux Etats membres se sont engagés à tout mettre en oeuvre pour adopter l'euro à terme, lorsqu'ils satisferont aux critères de convergence définis dans le traité de Maastricht du 7 septembre 1992 : un degré élevé de stabilité des prix, une situation saine des finances publiques (le déficit public ne doit pas excéder 3 % du PIB et la dette publique ne doit pas excéder 60 % du PIB), des taux de change stables, ainsi que des taux d'intérêt à long terme convergents avec ceux de la zone euro. Pour être qualifiés, les Etats membres doivent démontrer leur capacité à respecter ces critères, pendant au moins deux ans, au sein du Mécanisme de change européen, ou MCE II. Chaque Etat candidat détermine la date à laquelle il sera prêt à intégrer le MCE II.

L'objectif de l'adoption de l'euro fait consensus au sein de la classe politique hongroise . En effet, la Hongrie a un grand intérêt à rejoindre le plus rapidement possible la zone euro, afin de bénéficier d'une réduction de ses coûts de transaction, d'une stabilisation des prix intérieurs, d'un encouragement à la remise en ordre de ses politiques budgétaires et fiscales, ainsi que d'avantages commerciaux. Elle permettrait d'éviter une crise de change et de renforcer la confiance des investisseurs dans l'économie du pays.

Une première date butoir avait été annoncée par les autorités hongroises, qui prévoyaient l'entrée dans le MCE II dès l'adhésion, en 2004. La dégradation des finances publiques a amené le Gouvernement à reculer l'échéance et à fixer l' horizon de 2008, pour rejoindre le MCE II, et de 2010, pour entrer dans la zone euro . Dans cette perspective, les autorités avaient tablé sur une réduction annuelle du déficit de 0,5  %, partant d'une prévision de 4,5 % en 2004, ce qui devait aboutir à un déficit de 3 % en 2007 et de 2,5 % en 2008.

Or le dérapage du déficit public, dont le taux dépasse les critères de convergence, ainsi que l'ampleur de l'endettement public proche de la limite autorisée de 60 % pourraient compromettre le calendrier fixé par M. GYURCSANY. Le récent remaniement ministériel traduit l'inquiétude des autorités hongroises et leur volonté de garder le cap.

La réforme du pacte de stabilité et de croissance, décidée en mars 2005 par les ministres des finances de l'Union, pourrait permettre à la Hongrie de respecter plus facilement ces critères grâce à la possibilité qui lui serait donnée d'exclure du calcul des dépenses publiques les coûts liés à la réforme du système de retraites. La Hongrie pourrait alors ramener son déficit budgétaire en dessous du seuil des 3 % d'ici à 2007.

Cependant, le budget de l'Etat devra supporter le poids des grands chantiers qui s'imposent à la Hongrie pour remédier aux déséquilibres structurels qui sont autant de freins au développement économique du pays et à sa compétitivité au sein de l'Union européenne.

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