B. LES RECRUTEMENTS :

1. Les Militaires Techniciens de l'Air

La professionnalisation de l'Armée de l'Air a impliqué la création d'une nouvelle catégorie de personnel militaire, les Militaires Techniciens de l'Air (MTA), afin de pourvoir au remplacement des 30.449 appelés de 1996.

Destinés aux emplois de premier niveau dans les domaines d'activité précisés par l'état-major de l'Armée de l'Air, les MTA sont recrutés sur la base d'un niveau scolaire adapté aux fonctions à assumer dans les emplois de premier niveau (de niveau troisième à bac professionnel) et essentiellement dans la population géographiquement proche de la base de leur affectation.

Les MTA reçoivent une double formation : militaire, durant les six semaines passées au centre de formation des militaires techniciens de l'air (CFMTA), implanté à Saintes et sanctionnées par la délivrance du certificat militaire élémentaire (CME) ; professionnelle, lors de deux périodes d'une à trois semaines, en fonction des différentes spécialités d'emploi. A l'issue de cette formation, une instruction spécifique est dispensée pendant deux mois au sein de l'unité d'emploi.

En raison de l'expérience acquise pendant les trois premières années de la mise en place de ce dispositif, les phases de la progression professionnelle des MTA ont été redéfinies et leur domaine d'intervention élargi, ce qui renforce nettement leur autonomie professionnelle. En outre, un candidat MTA peut être affecté dans une autre base que celle de son recrutement, en cas de poste spécifique à pourvoir. La mutation par nécessité de service déroge au principe selon lequel ces nouveaux personnels ne sauraient faire l'objet d'une mutation extérieure à leur base d'emploi.

Le transfert, jusqu'à 2002, de 400 droits budgétaires de sous-officiers au profit des MTA résulte également de l'expérience de la professionnalisation au sein de l'Armée de l'Air.

La rémunération minimale nette (comprenant la solde de base et l'indemnité de charges militaires au taux logé) d'un MTA varie de 6.655 à 8.136 francs selon les grades. En 2001, 1.466 MTA devraient être recrutés, même s'il faut souligner que le nombre de candidatures semble enregistrer cette année un léger fléchissement.

Le tableau suivant précise la répartition par spécialité des MTA :

Répartition par spécialité des MTA

Spécialité

Répartition au 24 juillet 2000

Sécurité cabine

57

Mise en oeuvre avion

217

Agent de télécommunication

149

Mécanicien armement

112

Electrotechnicien

148

Mécanicien véhicules

105

Conducteur routier

1 130

Mécanicien atelier

38

Pompier

1 115

Magasinier

480

Agent d'opérations

340

Standardiste

209

Fusilier commando

2 791

Conducteur de chien

497

Agent de surveillance

220

Opérateur défense sol-air

140

Agent d'accueil

79

Entretien des installations

597

Agent bureautique

1 178

Agent de restauration

1 920

Auxiliaire sanitaire

167

Musicien

140

Sapeur du génie

618

Total MTA

12 447

Le Général Jean-Pierre Job, chef d'état-major de l'Armée de l'Air, a précisé devant notre Commission les difficultés rencontrées en matière de recrutement, en raison, notamment, du retour de la croissance économique et de la relative baisse d'attractivité par rapport aux offres des entreprises civiles. Certains emplois, tels que ceux de conducteur routier et agent de restauration, semblent susciter moins de candidats.

Aussi, les MTA, dont la formation initiale permet d'étendre les possibilités d'avancement au-delà du grade de caporal-chef à l'issue de cinq années de service, peuvent accéder à la filière de promotion interne au corps des sous-officiers. Les MTA pourront également se présenter aux épreuves de sélection externe de recrutement d'élèves officiers ou, à l'issue de leur quatrième année de service, à l'épreuve de sélection interne de l'Ecole de Rochefort ou de Saintes.

Cependant, la reconversion ultérieure demeure l'un des critères essentiels du recrutement des MTA, qui peuvent bénéficier de mesures réglementaires parmi lesquelles l'accompagnement personnalisé durant leur contrat de quatre ans pour élaborer leur projet professionnel susceptible d'assurer leur réinsertion dans le secteur civil. Les bases aériennes disposent ainsi d'une structure spécifique, agissant de concert avec les différents acteurs régionaux et locaux de l'insertion et de l'emploi.

2. Les volontaires du service national :

La réforme du service national a institué un volontariat dans les armées ouvert aux nationaux âgés de 18 à 26 ans, pour une durée de douze mois renouvelable quatre fois sur demande agréée et relevant du règlement de discipline générale. Les emplois accessibles à ces volontaires consistent principalement en l'exécution de tâches constituant une première expérience professionnelle.

En 2002, l'Armée de l'Air accueillera 2.225 volontaires dans ses rangs, parmi lesquels 324 au sein de la gendarmerie de l'air. Cependant, 200 postes de volontaires de haut niveau (VHN) seront créés pour assurer le remplacement des scientifiques du contingent.

Le tableau suivant présente les spécialités ouvertes aux volontaires :

Spécialités ouvertes aux volontaires

VOLONTAIRES SERVICE NATIONAL

Mécanique avion, générale, véhicule

Equipement

Manutention

Entretien et Infrastructure

Restauration

Gendarme Adjoint

VOLONTAIRES HAUT NIVEAU

Linguiste

Communication - journalisme

Informaticien

Ingénieur aéronautique

Juriste - Financier

Enseignant

Le nombre de postes de volontaires ouverts au titre de l'année 2001 est porté à 999.

3. Les civils

La création de 1.825 emplois de personnel civil est prévue par la loi de programmation relative à l'Armée de l'Air et permettront d'atteindre le nombre de 6.731 personnels en 2002. Destinés à occuper des postes dans les organismes de soutien ainsi que dans l'administration centrale, les civils appartiennent soit aux catégories de fonctionnaires et assimilés ou sont ouvriers d'Etat. Dans le premier cas, ils exercent leurs fonctions dans les domaines des finances, de la comptabilité, de l'informatique, de la gestion des ressources humaines, du secteur juridique, du contentieux, ou encore de la formation et de la communication.

Le personnel civil de la défense recouvre plusieurs catégories : les fonctionnaires recrutés par concours soit externe ou interne, conformément à la gradation reconnue pour l'ensemble de la fonction publique ; ainsi que les ouvriers d'Etat, dont le recrutement s'opère sur la base d'un Certificat d'aptitude professionnelle (CAP) ou d'un Brevet d'Etudes professionnelles (BEP) et s'effectue par un essai professionnel en cas de vacance de poste dans un établissement.

Le personnel civil de l'Armée de l'Air a ainsi vocation à servir dans tous les établissements du ministère, quelle que soit l'armée ou la direction. Le ministère a, par ailleurs, mis en place une formation continue du personnel civil, englobant les actions de formation liées à la promotion sociale ainsi qu'à l'acquisition de nouvelles connaissances assurant une meilleure adaptation aux postes de travail.

L'année 2001 sera marquée par le gage de postes budgétaires de personnels civils vacants, concernant 120 postes de fonctionnaires et de 92 postes d'ouvriers d'Etat, afin d'assurer le financement du recours à l'externalisation de certaines fonctions ne relevant pas spécifiquement des activités militaires opérationnelles (nettoyage, entretiens des installations, maintenance de certains matériels techniques).

La conjoncture actuelle, avec près de 10 % des postes ouverts inoccupés depuis l'application de la loi de programmation, est marquée par une absence chronique du personnel dirimant quant au fonctionnement des bases aériennes.

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