CHAPITRE 1ER -

SITUATION DES INDUSTRIES AGRO-ALIMENTAIRES

I. LES RÉSULTATS DES INDUSTRIES AGRO-ALIMENTAIRES
EN 2000

A. L'ÉVOLUTION DE LA PRODUCTION

Selon les chiffres publiés par l'INSEE, la production en volume des industries agro-alimentaires n'a augmenté que de 0,6 % en 2000 , alors qu'elle avait progressé de 1,4 % l'année précédente. Ce résultat moyen est aussi à comparer avec la croissance relativement soutenue de la production des autres industries.

Alors que les produits de la chocolaterie et de la pâtisserie, ainsi que, dans une moindre mesure, les produits laitiers, le pain et les conserves, « tirent » la croissance de la production agro-alimentaire, la faible progression de l'industrie des viandes, de la production sucrière, ainsi que le retournement subi par certaines boissons, contribuent à la freiner.

Représentant, avec 199,5 milliards de Francs (30,41 milliards d'euros), 26,6 % de la valeur de la production de l'ensemble des industries agro-alimentaires, la production de l'industrie des viandes connaît en 2000 une stagnation (+ 0,2 %), en partie imputable à la nouvelle crise de confiance liée à l'ESB qui touche la viande bovine à partir du mois d'octobre 2000. La production de volaille progresse toutefois de manière plus marquée, pour répondre à la demande intérieur et à la reprise des exportations de poulets. La production de produits à base de viande se ralentit parallèlement à l'essoufflement de la consommation.

Deuxième production en valeur (15 % de la production des IAA), la production de l'industrie laitière se redresse (+ 1,6 %) grâce au soutien de la consommation intérieure et des exportations. La reprise de la croissance concerne particulièrement la production de beurre, grâce à une demande soutenue de la pâtisserie, et la fabrication de fromage. La croissance de la production de yaourts et desserts lactés se maintient, alors que celle de lait et de crème de lait reste encore déprimée. Les produits laitiers représentent une production en valeur de 112,2 milliards de francs (17,10 milliards d'euros) .

D'une valeur de 96,8 milliards de francs (14,76 milliards d'euros) (12,9 % de la production des IAA), la production de l'industrie des boissons enregistre un recul de 2,8 %. Cette diminution concerne tout d'abord la production de vin, dont la chute est brutale après la récolte exceptionnelle de 1999. Cependant, la production des autres boissons connaît, elle aussi, un ralentissement, pour la première fois depuis 1996.

Contribuant à hauteur de 11% à la production des IAA , les produits de boulangerie et de pâtisserie continuent de progresser (+ 1,8 %), la croissance de la production étant toutefois plus marquée s'agissant des produits fraîchement fabriqués.

En augmentation de 1,1 %, la production du secteur de l'alimentation animale a représenté 81,4 milliards de francs (12,41 milliards d'euros) pour l'année 2000, soit 7,7 % de la production des IAA. La production d'aliments pour animaux de ferme se stabilise, alors que celle d'aliments pour animaux de compagnie voit sa progression ralentir.

La production de conserves et de jus de fruits et légumes augmente de 2,7 % , pour atteindre une valeur de 53,5 milliards de francs (8,16 milliards d'euros).

D'une valeur de 12,8 milliards de francs (1,95 milliard d'euros), la production d'huiles et de corps gras se stabilise (+ 0,6 %) .

L'industrie sucrière compte au nombre des secteurs en fort repli, puisque sa production a reculé de 5,2 %, en raison d'une réduction des surfaces cultivées et d'une baisse des rendements. La production sucrière représente 21,8 milliards de francs (3,32 milliards d'euros) en 2000, soit environ 3 % de la production de l'ensemble des industries agro-alimentaires.

La baisse de la production de tabac (5,8 milliards de francs soit 0,88 milliard d'euros) s'accélère : elle enregistre un recul de 8,9 % contre 2,6 % l'année dernière.

Enfin, la croissance de l'ensemble de produits regroupés par l'INSEE sous la catégorie « divers »- chocolat, préparations pour boissons, aliments pour enfants, potages et desserts de conserve - se poursuit (+ 4,1 %).

B. L'EVOLUTION DE LA CONSOMMATION DES MENAGES

Durant l'année 2000, la consommation des ménages en produits agro-alimentaires progresse de 0,6 %, un rythme quasiment identique à celui observé en 1999 (0,5 %).

Trois types de produits voient leur consommation augmenter de manière marquée : les conserves et jus de fruits (+ 1,9 %), les produits de la catégorie « divers » (+ 1,8 %), au premier rang desquels le chocolat, et les produits laitiers (+ 1,3 %) , même si pour ceux-ci, la consommation a connu des évolutions différentes selon les produits : soutenue pour le beurre et les fromages, ralentie pour le lait, les yaourts et desserts lactés.

La consommation de pain et de pâtisserie fraîche repart à la hausse (+ 1,2 %) après une diminution en 1999. A l'inverse, l'industrie des boissons connaît une progression plus modérée (+ 0,4 %) que l'année précédente.

De même, a pu être observée une diminution de la consommation de sucre (- 4,2 %), - que l'INSEE attribue à l'attention croissante portée par les consommateurs à la diététique-, de tabac (- 1,2 %) et, dans une moindre mesure, d'huiles et corps gras (- 0,7 %).

Par ailleurs, la stabilité de la consommation de viandes apparaît comme le résultat de la lente reprise de la consommation de boeuf,- du moins jusqu'à la nouvelle crise de confiance liée à l'ESB à partir d'octobre 2000, qui déclenche une chute de la demande des ménages de l'ordre de 60 %-, de la reprise de la consommation de volailles, mais aussi, à la fin de l'année, de la consommation de porc et de mouton en raison de l'effet de report.

C. UNE AUGMENTATION DES PRIX A LA PRODUCTION

Rompant avec une tendance à la baisse constatée depuis deux années, les prix à la production de produits agro-alimentaires augmentent fortement (+ 2,5 %) en 2000 , cette augmentation étant plus importante que celle des prix de l'ensemble de l'industrie (+ 1,3 %).

Cette hausse des prix est tirée par trois productions :

- les prix de la viande (+ 5,8 %) ;

Il convient toutefois d'établir une distinction selon les types de viandes. Dans le cas de la viande de porc et de volaille, l'augmentation des prix a été continue, alors qu'elle a été interrompue dans le cas de la viande bovine, dont les prix sont redescendus, fin 2000, à leur niveau de décembre 1999. Cette situation s'est malheureusement aggravée tout au long de l'année 2001, au grand dam des éleveurs bovins.

- les prix des aliments pour animaux (+ 3,9 %);

- les prix des produits laitiers (+ 2 %).

Cette tendance à la hausse des prix à la production des produits agroalimentaires s'accentue pendant les premiers mois de l'année 2001, ces prix augmentant de 3,1 % sur les cinq premiers mois.

D. LE COMMERCE EXTÉRIEUR AGRO-ALIMENTAIRE DE LA FRANCE

Pour l'année 2000, l'excédent alimentaire français s'est élevé à 61,7 milliards de francs (9,4 milliards d'euros), en hausse de 0,9 milliard par rapport à 1999. Il s'agit du deuxième plus fort excédent du siècle, après le record historique de 65 milliards de francs (9,91 milliards d'euros) réalisé en 1997.

Les exportations (249,7 milliards de francs soit 38,07 milliards d'euros) et les importations (188 milliards de francs soit 28,66 milliards d'euros) ont progressé au même rythme de 4 % pendant l'année 2000.

L'excédent des échanges agro-alimentaires est dû à l'excédent des échanges de produits agricoles transformés , qui s'élève à 47,5 milliards de francs (7,24 milliards d'euros), soit 1,3 milliard de francs (0,20 milliard d'euros) de plus qu'en 1999. Il résulte d'une augmentation parallèle des exportations et des importations.

La progression des exportations est tirée par les produits laitiers (+ 1,8 milliard de francs soit 0,27 milliard d'euros), des alcools et eaux de vie (+ 1,7 milliard de francs soit 0,26 milliard d'euros), notamment le cognac, des produits de céréales (+ 1,3 milliard de francs soit 0,20 milliard d'euros), et de la viande porcine (+ 1 milliard de francs soit 0,15 milliard d'euros).

A l'inverse, les exportations de viande bovine reculent (- 1,1 milliard de francs soit 0,17 milliard d'euros), essentiellement en raison de l'effondrement des ventes lors des deux derniers mois de l'année 2000.

Les importations françaises de produits agricoles transformés sont surtout marquées par une progression du poste tourteaux (+ 1,9 milliard de francs soit 0,29 milliard d'euros), en raison de la flambée de leurs cours, ainsi que de l'augmentation du dollar.

L'excédent de produits agricoles bruts connaît à l'inverse un recul de 0,4 milliard de francs (0,06 milliard d'euros), à 14,2 milliards de francs (2,16 milliards d'euros). Exportations et importations progressent, là encore, de concert.

Les exportations de produits sylvicoles ait augmenté (+ 0,9 milliard de francs soit 0,14 milliard d'euros), en conséquence des importants chablis générés par la tempête de décembre 1999. Il en est de même pour les fruits (0,5 milliard de francs soit 0,08 milliard d'euros) et pour les céréales (0,35 milliard de francs soit 0,05 milliard d'euros).

Les exportations de légumes sont en baisse, en raison du recul des exportations de pommes de terres.

En revanche, les importations de légumes sont en augmentation (+ 0,77 milliard de francs soit 0,12 milliard d'euros), en raison de la hausse du prix des tomates importées.

Les importations de céréales (+ 0,3 milliard de francs soit 0,05 milliard d'euros) et d'animaux vivants (+ 0,46 milliard de francs soit 0,07 milliard d'euros), sont, elles aussi, en progression.

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