C. COMMENT AIDER LES ENTREPRISES DE BIOTECHNOLOGIES ?

1. Le développement d'une entreprise de biotechnologies

La première étape du développement d'une entreprise de biotechnologies est celle de l'incubation, qui est la phase d'appui à la création de l'entreprise, d'accompagnement à la recherche et de contractualisation avec les fondateurs.

Des incubateurs ont été créés en France, liés à la recherche publique. Deux incubateurs sont spécialisés en biotechnologies (Eurasanté dans le Nord-Pas-de-Calais et Paris Biotech en Ile-de-France). Les soutiens apportés par ces structures sont de l'ordre de 25 millions d'euros sur trois ans (2000-2003), pour 850 projets financés et un soutien moyen de 55.000 euros par projet.

La phase d'incubation se poursuit par une période d'amorçage, très risquée, qui correspond pour l'entreprise au développement des produits et services qu'elle propose. L'entreprise bénéficie de peu de recettes durant cette période et doit tirer ses revenus des tours de table financiers. Or, cette phase peut durer jusqu'à trois ans. Elle est donc risquée pour les investisseurs en capital-risque. Un réseau national et régional de fonds d'amorçage a été créé en France, à capitaux majoritairement privés, pour un montant total de 135 M€ (avec un soutien de l'Etat de l'ordre de 15 %, soit 24 M€). Toutefois, la dotation globale des fonds d'amorçage est largement en deçà des besoins pour permettre de financer un nombre suffisant de start-up. A titre de comparaison, le fonds GENAVENT de la société AVENTIS mobilise environ 100 M€ et finance chaque projet à hauteur de 1 à 5 millions d'euros. La faiblesse des soutiens publics est donc manifeste.

La dernière phase concerne le développement de l'entreprise qui consiste à passer du stade pilote au stade industriel et rentable. Les entreprises peuvent soit passer des accords et des alliances avec des entreprises plus importantes (cette stratégie se développe en France), soit faire appel à des investisseurs en capital-risque. Cependant, après l'éclatement de la bulle spéculative en 2000, les capitaux sont moins abondants. Les sommes investies par les « capitaux risqueurs » ont diminué en Europe de 23 % en 2001 et l'apathie des marchés financiers limite voire interdit les introduction en bourse. En outre, le manque de « success stories » en France ne contribue pas à encourager les investisseurs. Le capital-risque est néanmoins toujours réputé acheteur dans les biotechnologies ; il négocie en tout cas très durement ses investissements, s'attachant à la qualité des projets et à leur stade de maturation.

Pour encourager le développement du capital risque, deux fonds de fonds ont été créés, le « Fonds Public du Capital Risque » et le « Fonds de Promotion du Capital Risque », dotés respectivement de 137 et 150 M€. Sur les 291 entreprises ayant bénéficié de capitaux par ce biais, seules 17 % relevaient du secteur des sciences de la vie.

Au total, votre rapporteur plaide pour un renforcement de ces structures de soutien à la création d'entreprises.

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