C. LES AUTRES DÉPENSES D'ÉQUIPEMENT
1. Les crédits d'études et de développement : un effort soutenu
S'élevant à 323,9 millions d'euros, les crédits de paiement consacrés aux études et développements progresseront de 15,5% alors que les autorisations de programme, avec 310 millions d'euros diminueront de plus de 30% par rapport au niveau exceptionnel atteint en 2003, tout en restant très supérieures à celles de 2002.
ÉVOLUTION DES CRÉDITS D'ÉTUDES,
RECHERCHES
ET DÉVELOPPEMENTS DE L'ARMÉE DE TERRE
(en millions d'euros)
|
2002 |
2003 |
2004 |
|
Études technico opérationnelles |
AP
|
3,2
|
4,0
|
1,7
|
Études et développements |
AP
|
222,9
|
451,3
|
308,3
|
Total général |
AP
|
226,1
|
455,3
|
310,0
|
Parmi
les équipements futurs se situant au stade de préparation ou de
conception, il est apparu nécessaire d'engager un développement
sur les programmes suivants :
- le
drone tactique multi-capteurs multi-missions
, prévu par la
loi de programmation pour remplacer, à compter de 2008, les drones
rapides CL289 et les drones lents Crécerelle et Sperwer, pour des
mission de recueil de renseignement, de désignation de cibles et de
guerre électronique ;
- le
radar de surveillance et d'aide au tir terrestre
(Rapsodie) pour
des missions de surveillance et d'aide au tir dans un rayon de 40 km ;
- le système opérationnel de
déminage
rapproché
(Sodera), prévu à l'horizon 2010-2015 pour
traiter tous types de mines et munitions non explosées ;
- le
système de combat futur du génie
, comportant une
valorisation, à compter de 2006 de l'engin blindé du génie
et, à compter de 2009, un module d'appui au combat ;
- le
système Felin
d'équipement du fantassin ;
- le
système d'observation et de renseignement
aéroterrestre
, destiné à fédérer
progressivement, à l'horizon 2010, tous les systèmes
d'information opérationnels de surveillance, d'acquisition, de
reconnaissance et de renseignement ;
- la rénovation à mi-vie du
missile sol-air très courte
portée Mistral
, pour des livraisons prévues à compter
de 2008 ;
- la
radio haut débit
, qui augmentera dès 2006 les
capacités de transmission d'information entre les brigades interarmes et
les bataillons ;
- les
moyens pour feux tactico-opératifs (MFO)
, destinés
à doter l'armée de terre de
feux à longue
portée
permettant des frappes par coup au but contre des objectifs
ponctuels et parfois fugaces ; c'est pour répondre à ce
besoin qu'a été étudié le
missile
Polyphème
utilisant la fibre optique pour traiter des objectifs
jusqu'à 60 kilomètres ; on s'oriente désormais vers
une
réflexion plus large
englobant diverses solutions (missiles,
avion sans pilote, roquette) et choix technologiques, dont la fibre optique.
Au delà de ces programmes, l'armée de terre cherche à
fédérer les nombreuses études-amont concernant la
maîtrise du milieu aéroterrestre en identifiant clairement les
besoins opérationnels à satisfaire. La réalisation d'un
démonstrateur de microdrone, l'acquisition d'une capacité de
renseignement et d'action en zone urbaine, ou encore d'une capacité de
frappe de précision à longue portée et à effets
diversifiés (létal et non létal), font partie des
objectifs identifiés. De nombreuses innovations technologiques sont par
ailleurs attendues dans les domaines de l'énergie dirigée
(moyenne énergie, micro-ondes forte puissance), du « tout
électrique » (lanceurs, propulsion, protection active), de la
miniaturisation des capteurs, de l'intelligence artificielle (aide à la
décision) et de la robotique.
2. L'infrastructure
Les
crédits de paiement
consacrés à l'infrastructure
atteindront
381,5 millions d'euros
, soit une progression de 6,4% par
rapport à 2003. En revanche, les
autorisations de programme
, qui
s'élèveront à
357,8 millions d'euros
, seront en
retrait de 8,4%.
Encore faut-il corriger ces variations en signalant que les dotations de
l'armée de terre incluront en 2004 29,7 millions d'euros en
autorisations de programme et 10,2 millions d'euros en crédits de
paiement en provenance de la DGA au titre du transfert sous la
responsabilité de l'armée de terre de la responsabilité du
centre de stockage intermédiaire des munitions anciennes
qui sera
construit sur le camp militaire de Mailly (Aube) par le ministère de la
défense et sera exploité par le ministère de
l'intérieur. Ce centre de stockage recevra les munitions chimiques en
provenance des différents sites du ministère de
l'intérieur en l'attente de leur destruction dans l'installation Secoia
que la DGA doit construire à Mailly et exploiter d'ici fin 2007.
Votre rapporteur souhaite ici rappeler l'importance des crédits
d'infrastructure pour une armée professionnalisée dotée
d'équipements modernes. En ce qui concerne les équipements, ils
nécessitent bien souvent, du fait de leur sophistication croissante, des
locaux techniques plus coûteux. Quant aux personnels, principalement les
engagés et certains sous-officiers, leurs conditions
d'hébergement participent pleinement de leur statut matériel, et
par conséquent de l'attractivité des carrières.
Ainsi le
plan de valorisation de l'infrastructure de vie des engagés
(VIVIEN)
a-t-il été revu à l'aune de nouvelles normes
qui se traduisent par un accroissement de la surface mise à la
disposition du personnel
14(
*
)
.
La mise en oeuvre de ce plan reste lente et l'objectif visé est
désormais d'offrir d'ici 2009 un logement conforme aux nouvelles normes
à 64% des engagés et 21% des sous-officiers.
Indépendamment de la mise aux normes nouvelles, le nombre de place
livrées au 1
er
juillet 2003, qu'il s'agisse de constructions
neuves ou de réhabilitation, représentait 52% des places
prévues pour les engagés et 43% des places prévues pour
les officiers célibataires.
3. L'équipement des personnels : des besoins accrus pour l'armée professionnelle
Les
crédits relatif à l'équipement des personnels (entretien
programmé des personnels) représenteront en 2004 122 millions
d'euros d'autorisations de programme (-16,4%) et 132,7 millions d'euros en
crédits de paiement (+11%). Ils couvrent le paquetage commun des
militaires, les effets spécifiques et techniques (gilets pare-balles,
protections NRBC), le matériel de campement et de couchage ainsi que le
mobilier.
L'exigence de qualité s'est accrue avec la professionnalisation.
L'équipement individuel du combattant voit son coût augmenter, par
rapport à ces dernières années, alors que les besoins en
effets spécifiques, pour des missions spécialisés, sont
plus importants.
L'année 2004 sera orientée prioritairement vers le renouvellement
des effets techniques les plus en lien avec la capacité
opérationnelle (gilets pare-balles, ensembles de démineurs,
effets NRBC). Plus globalement, l'armée de terre poursuit sa politique
visant à optimiser le soutien des forces, tant en métropole qu'en
opérations, et la logistique d'approvisionnement.