C. LA SUBSTITUTION DES DRONES EAGLE AUX DRONES HUNTER CRÉE UNE LACUNE PONCTUELLE DANS LE RECUEIL D'INFORMATIONS

Le général Wolsztynski a souligné, durant la commission, que la pertinence opérationnelle des drones d'observation n'est plus contestée , et s'est imposée en complément des capacités fournies par les satellites et les avions spécialisés . La flotte de ces avions est marquée par le récent retrait du service du DC 8 SARIGUE (Système aéroporté de recueil d'informations de guerre électronique), du fait du coût élevé de son MCO, particulièrement pour ses instruments électroniques.

L'Union européenne a placé ces appareils endurants parmi ses priorités capacitaires pour renforcer sa maîtrise de l'information.

L'armée de l'air française a été pionnière en ce domaine, car elle a utilisé un drone d'observation, le Hunter, de fabrication israélienne, pour la première fois au Kosovo en 1999. Devant les atouts présentés par cet appareil, même limité en vitesse (160 km/h) et en autonomie (4 à 12 heures), l'armée de l'air a décidé le renouvellement de ces équipements. L'apport des drones est ainsi décrit par le Ministère de la Défense :

Satisfaction, dans le cadre de missions à caractère répétitif ou à haut risque, des besoins suivants :

- surveillance et reconnaissance image et par voie électronique, de jour comme de nuit et par tout temps,

- désignation et l'illumination d'objectifs au profit d'armes guidées,

- relais de communications pour les forces présentes sur un théâtre d'opération,

- brouillage de communications adverses

Un système de drones SIDM (système intérimaire de drones moyenne altitude longue endurance - MALE) va être acquis entre 2005 et 2010, puis une capacité opérationnelle complète apportée par le système de drones MALE, à compter de 2009/2010, pour une durée de l'ordre de 20 ans.

L'escadron SIDM sera chargé de la surveillance et de la reconnaissance tout temps, de jour et de nuit, ainsi que de la désignation d'objectifs et leur illumination laser au profit d'autres systèmes d'armes. Ce système aura une endurance de 12 h à 1000 km de son point de départ, et une altitude maximale d'opération de 8000 mètres. Il pourra emporter un capteur d'images optique visible et infrarouge, un capteur radar permettant la détection des cibles fixes et mobiles et un illuminateur laser, et sera doté de liaisons par satellite et à vue directe pour le transfert des informations de commande et des informations recueillies par ses capteurs. Le maître d'oeuvre du SIDM est la société EADS avec pour principal sous-traitant la société israélienne IAI qui réalise le porteur EAGLE. L'ensemble du système sera constitué de 3 drones (EAGLE 1), de 2 stations au sol, de 3 charges utiles image (visible et infrarouge) et laser, de 2 charges utiles radar et d'1 système de préparation de mission.

Quant au Système MALE futur , il disposera d'une endurance de 24h à une distance de 1000 km de son point de départ et d'une altitude maximale opérationnelle envisagée de 10 000 voire 15 000 mètres, et pourra emporter de 250 à 400 kg de charges utiles variées. Conçu selon une architecture ouverte et modulaire afin d'optimiser les possibilités d'évolution et de mise en concurrence futures, un appel d'offre industriel en déterminera le maître d'oeuvre.

Cette évolution s'effectuera selon le calendrier suivant :

- fin 2004 : retrait des drones HUNTER.

- 2005  : livraison des SIDM ; 3 drones SIDM jusqu'en 2009-2010.

-2009-2010 : retrait des drones SIDM, début de livraison des drones MALE.

L'intérêt présenté par ces nouveaux matériels a conduit à une coopération des Pays-Bas (accord général de coopération signé en mai 2002, validation d'un besoin opérationnel commun, travaux de coopération en cours sur la première phase du programme). La Suède et l'Espagne sont intéressées, comme la Belgique.

L'escadron qui le mettra en oeuvre le SIDM (45 personnes environ) sera marqué par une participation interarmées (un officier de l'armée de terre) et interalliée (3 officiers des Pays-Bas intégreront l'unité dès septembre 2004).

L'armée de l'air consacrera 7,98 millions d'€ en CP au SIDM en 2005, et 10,15 millions d'€ d'AP et 0,812 millions de CP au projet MALE.

Cependant, l'intérêt présenté par ces équipements conduit à regretter que l'armée de l'air en soit largement dépourvue durant l'année à venir, puisque le retrait des Hunter s'opérera d'ici à la fin 2004, alors que la pleine utilisation des trois Eagle ne sera effective qu'à la fin 2005.

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