III. UNE POLITIQUE DE SOUTIEN A L'EXPORT QUI NÉGLIGE LES HANDICAPS DES ENTREPRISES FRANÇAISES

Le Gouvernement n'a pas attendu que le déficit commercial atteigne le niveau de 2005 pour tenter d'accompagner le développement des exportations. D'une part, il a entrepris la réorientation géographique et sectorielle de nos ventes à l'étranger. D'autre part, il propose une panoplie d'outils aux PME.

Mais ces actions sont-elles appropriées pour endiguer le creusement du déficit commercial ?

A. UN EFFORT PARTICULIER ENGAGÉ POUR AMÉLIORER LA SPÉCIALISATION SECTORIELLE ET GÉOGRAPHIQUE DES EXPORTATIONS

1. Géographiquement

Comparée à la répartition géographique de la demande mondiale, la structure du positionnement de la France à l'exportation est déséquilibrée. Les trois zones Europe occidentale, Proche et Moyen Orient et Afrique absorbent trois quarts de nos exportations, alors qu'elles représentent moins de 45 % du commerce mondial. A contrario , les zones Asie, Amérique du Nord et Amérique du Sud ne contribuent qu'à hauteur de 20 % à nos exportations, alors qu'elles pèsent plus de la moitié du commerce mondial.

Un tel tropisme régional n'est pas en soi une anomalie. Les flux commerciaux ne sont pas seulement déterminés par des facteurs de demande (PIB, population, etc), mais également par des facteurs de distance (géographique, historique et culturelle). De fait, la régionalisation des échanges n'est pas un phénomène spécifique à la France, mais est observée dans les principales zones dans le monde.

Toutefois, si l'inadéquation de la structure géographique des exportations françaises à la demande mondiale n'est pas « anormale », elle constitue un désavantage pour la France : les zones sur lesquelles notre présence est forte ont compté parmi les moins dynamiques au cours des deux dernières décennies, alors que les régions sur lesquelles notre présence est faible ont affiché les taux de croissance les plus rapides.

Pour rendre nos exportations moins tributaires du ralentissement de la demande européenne, le Gouvernement a donc engagé depuis deux ans un plan de soutien aux exportations vers 25 pays cibles 30 ( * ) . Ce plan a pour objet d'inciter les entreprises à renforcer leur présence dans les marchés lointains et dans les pays à fort potentiel.

Parmi ces marchés figurent des pays d'Europe centrale et orientale (Pologne, Hongrie, République tchèque, Russie), les grands partenaires économiques de la France (Allemagne, Italie, Etats-Unis, Japon...) ainsi que des pays à fort potentiel de croissance (Chine, Inde, Brésil...). 25 plans d'action commerciale, actuellement en vigueur, ont été établis par les missions économiques. Cinq pays prioritaires (Etats-Unis, Chine, Japon, Inde, Russie) et l'Allemagne font, en outre, l'objet d'un plan Cap Export spécifique et bénéficient d'un redéploiement de moyens humains et financiers.

* 30 Les Etats-Unis, l'Allemagne, le Japon, le Royaume-Uni, l'Italie, le Canada, la Chine, les Pays-Bas, la Corée du Sud, le Mexique, Taiwan, la Malaisie, le Brésil, la Thaïlande, la Turquie, la Pologne, l'Inde, la Russie, Israël, la République tchèque, la Hongrie, l'Afrique du Sud, le Maroc, l'Algérie et le Tunisie.

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