2. La politique de prévention de l'obésité se poursuit

Axé sur la prévention primaire, le dépistage et la prise en charge précoce des personnes en surpoids, le premier programme national nutrition-santé (PNNS), lancé en 2001, s'est achevé à la fin de l'année 2005 sur un bilan en demi-teinte .

En effet, ce programme a bien permis une prise de conscience par les politiques et le grand public des risques liés à une alimentation trop riche, au travers notamment de plusieurs campagnes de communication lancées par l'Inpes. Mais il n'a pas, à ce stade, atteint l'objectif affiché de réduire de 20 % la prévalence du surpoids et de l'obésité chez les adultes et d'interrompre l'augmentation de celle des enfants.

En effet, comme l'office parlementaire d'évaluation des politiques de santé (Opeps) s'en est fait l'écho lors de récents travaux 2 ( * ) , les problèmes de surpoids sont en constante augmentation. Selon la dernière enquête Obépi (obésité épidémiologie) rendue publique le 19 septembre, l'obésité touche désormais 12,4 % des personnes de plus de quinze ans , contre 11,3 % en 2003 et 8,2 % en 1997. Au total, la France compterait près de 6 millions de personnes obèses, appartenant majoritairement aux catégories les plus défavorisées de la population. Toutefois, il semblerait que le rythme de progression de la prévalence de cette maladie tende à diminuer, même s'il est encore trop tôt pour parler d'un infléchissement durable.

Face à ce constat, le Gouvernement s'est engagé au mois de septembre dans la mise en oeuvre d'un second PNNS pour la période 2006-2010.

Les priorités du PNNS 2

- la prévention et l'éducation à la santé ;

- l'amélioration de la qualité nutritionnelle des aliments ;

- le repérage précoce et la prise en charge de l'obésité et de la dénutrition par les professionnels de santé ;

- la prise en compte spécifique des populations défavorisées et des personnes en situation de précarité ;

- la promotion renforcée des actions locales en faveur d'un meilleur comportement nutritionnel.

Outre la contribution annuelle de l'assurance maladie, qui s'établit à environ 5 millions d'euros, et les crédits de l'Inpes consacrés aux campagnes sur l'alimentation , le PNNS 2 dispose, pour 2007, de 3 millions d'euros , soit une légère diminution par rapport à la subvention allouée en 2006.

800.000 euros seront ainsi consacrés par l'administration centrale à la poursuite des actions engagées dans le cadre du précédent programme et au développement de nouveaux projets (plan plurirégional Antilles-Guyane, stratégie d'amélioration de la qualité nutritionnelle et gustative de l'alimentation dans les établissements scolaires, mise à jour des logiciels de suivi des enfants et de formation sur la dénutrition, soutien aux villes OMS et écomaires). En outre, les services déconcentrés bénéficieront de 2,2 millions d'euros pour développer des actions dans le cadre des PRSP.

Votre commission se réjouit de la poursuite de la mobilisation des pouvoirs publics dans ce domaine, même si elle estime que les crédits qui sont consacrés à cette politique sont encore insuffisants au regard des objectifs affichés.

* 2 Gérard Dériot « Obésité : comprendre, prévenir, aider ». Opeps, rapport n° 8 (2004-2005) Sénat et n° 2557 Assemblée nationale.

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