b) Les retards pris dans la mise en oeuvre de l'allocation temporaire d'attente

L'allocation temporaire d'attente (ATA), qui se substitue à l'ancienne allocation d'insertion (AI), a été créée par la loi de finances pour 2006 3 ( * ) . Elle est versée sous condition de ressources aux demandeurs d'asile, lorsqu'ils ne peuvent accéder à des revenus de remplacement du travail ou à d'autres minima sociaux. D'un montant mensuel d'environ 300 euros, elle est accordée pendant la seule durée de la procédure d'instruction de leur demande 4 ( * ) , y compris en cas de recours devant la commission de recours des réfugiés (CRR), grâce à la mise en place d'une validation mensuelle, qui se substitue à l'engagement de versement par période de six mois.

Les bénéficiaires de la protection temporaire 5 ( * ) et de la protection subsidiaire 6 ( * ) peuvent aussi la percevoir.

On observe une décrue sensible des crédits consacrés au financement de l'ATA : cette diminution résulte principalement de la mise en place, dès 2006, d'une nouvelle politique de régulation et de prise en charge des demandes d'asile, qui vise, d'une part, à réduire le nombre de demandeurs d'asile primo-arrivants (- 38 % sur le premier semestre de 2006), d'autre part, à ramener progressivement les délais d'instruction des dossiers à neuf mois. Les économies ainsi réalisées peuvent être utilement redéployées au profit des structures d'hébergement, dont le développement est préféré au versement d'une aide financière.

Évolution du nombre de bénéficiaires et du montant
de l'allocation temporaire d'attente

2003
(2)

2004
(2)

2005
(2)

2006
(1)(2)

2007
(1)(2)

Bénéficiaires

45.000

44.710

34.100

42.000

13.066

dont demandeurs d'asile

39.000

38.740

22.500

27.720

13.066

Montant en millions d'euros

169,8

187,6

153,9

126

38

(1) Estimations.

(2) L'allocation d'insertion n'a disparu qu'à compter du mois d'octobre 2006, date de parution des décrets nécessaires à l'application de la nouvelle ATA.

Pour 2007, les crédits consacrés à l'ATA sont réduits à 38 millions d'euros, ce qui permet de dégager une économie potentielle de 88 millions d'euros par rapport à 2006. Votre commission approuve le redéploiement des crédits économisés grâce à la politique mise en oeuvre par le Gouvernement, qui permettra de financer de nouvelles places d'hébergement.

Elle sera toutefois particulièrement attentive à ce que l'exécution de la loi de finances pour 2006 confirme les économies projetées sur la base d'hypothèses, qui apparaissent encore très incertaines à votre rapporteur, étant donné la publication tardive des décrets nécessaires à l'application de la nouvelle ATA.

* 3 Article 154 de la loi de finances pour 2006, qui insère les articles L. 351-9 à L. 351-9-5 nouveaux dans le code du travail.

* 4 Directive 2003/09/CE du Conseil du 27 janvier 2003 relative à des normes minimales pour l'accueil des demandeurs d'asile dans les Etats membres.

* 5 Directive 2001/55/CE du Conseil du 21 juillet 2001 relative à des normes minimales pour l'octroi d'une protection temporaire en cas d'afflux massifs de personnes déplacées.

* 6 Loi n° 2003-1176 du 10 décembre 2003 modifiant la loi n° 52-893 du 25 juillet 1952 relative au droit d'asile.

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