3. La coopération régionale avec l'Union des Comores

Si l'Union des Comores a toujours contesté les résultats du référendum de 1974 à Mayotte, évoquant régulièrement ce dossier à la tribune des Nations-Unies, le discours des autorités comoriennes connaît cependant une évolution au cours des dernières années. En effet, les Comores souhaitent favoriser un traitement bilatéral de la question, en particulier dans le cadre de la commission mixte franco-comorienne, dont la dernière réunion s'est tenue le 5 avril 2005.

Sans renoncer, sur le fond, à leur revendication de souveraineté sur Mayotte, la « quatrième île », les Comores tendent à normaliser leurs relations avec la France.

Dans ce contexte, Mayotte poursuit une démarche de coopération avec les Comores.

La loi d'orientation pour l'outre-mer du 13 décembre 2000 a en effet créé le fonds de coopération régionale pour Mayotte , dont la principale bénéficiaire est l'Union des Comores. La coopération conduite par Mayotte avec les Comores vise des actions de proximité bénéficiant directement aux populations dans les domaines de la santé, du développement rural -programme d'appui au développement de l'agriculture comorienne-, de l'environnement et de la formation .

Aussi le centre hospitalier de Mayotte aide-t-il les Comores en matière de formation professionnelle des agents hospitaliers ou pour la fourniture de matériel médical. Le fonds de coopération régionale participe au financement d'actions en faveur de l'hygiène dans les milieux scolaires comoriens. Cette action est complétée par l'intervention de l'Agence française de développement , qui soutient les filières maraîchères, le secteur de la microfinance et oeuvre pour le désenclavement de l'archipel.

Cette coopération régionale peut d'ailleurs contribuer à réduire la pression migratoire vers Mayotte en favorisant les échanges des Comores avec les Etats voisins et l'ancrage des populations.

Le développement des échanges sportifs entre Mayotte et les Comores

Lors de la réunion, à Paris en avril 2005, de la cinquième commission mixte franco-comorienne, a été évoquée la participation d'équipes de Mayotte à des compétitions sportives associant les clubs et fédérations de l'archipel et aux compétitions régionales de l'Océan indien.

Les Jeux des Iles de l'Océan indien (JIOI) et les Jeux des Jeunes de la commission de la jeunesse et des sports de l'Océan indien (CJSOI) constituent les deux principales manifestations sportives de la zone.

L'Union des Comores s'est opposée, jusqu'en 2001, de façon systématique à la participation, à titre individuel sous la bannière olympique, de sportifs de Mayotte, aux Jeux des îles.

Une évolution s'est ensuite dessinée puisque ces sportifs ont participé en 2003, avec ceux de la Réunion, aux Jeux des jeunes, sous la bannière « France de l'Océan indien ».

En avril 2005, à l'issue de la commission mixte franco-comorienne, le président de l'Union des Comores a confirmé son accord à la participation de Mayotte aux Jeux des jeunes, en indiquant que l' Union des Comores ne s'opposait plus à la participation d'une équipe de Mayotte aux compétitions sportives régionales et à l'adhésion de Mayotte à la Charte des Jeux des Iles, si la France acceptait que l'équipe de Mayotte n'arbore pas le drapeau tricolore sur ses maillots . L'équipe de Mayotte pourra défiler, sans drapeau, directement derrière celle de la Réunion. En contrepartie, la France favorisera la participation des clubs de Mayotte à des compétitions avec des clubs comoriens.

Le conseil des ministres de la CJSOI a approuvé, lors de sa session extraordinaire du 14 décembre 2005, l'adhésion de Mayotte et sa participation sous conditions (interdiction d'arborer un quelconque symbole français, obligation de lever les couleurs de la CJSOI au son de l'hymne de la CJSOI en cas de victoire de Mayotte lors des remises de médailles) aux manifestations sportives organisées sous son égide, dont les Jeux de l'Océan indien (JOI). Le communiqué final indique que la CJSOI ne voit pas d'objection à ce que le même principe de participation de Mayotte soit appliqué pour les Jeux des Iles, tout en précisant que la décision en incombe au Conseil international des jeux.

L'adhésion de Mayotte à la charte des Jeux des Iles de l'Océan indien a ensuite été entérinée à l'unanimité au cours de la 4 ème réunion du Conseil international des jeux (CIJ), qui s'est tenue à Tananarive les 21, 22 et 23 avril 2006.

Enfin, le 21 janvier 2006, la vice-présidente de la fédération comorienne de football et le président de la ligue de football de Mayotte ont procédé à la signature de la convention de partenariat instaurant le tournoi de la Concorde, qui concrétise les efforts de coopération entre les îles des Comores et de Mayotte par le développement de rencontres sportives.

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