B. LES SOLUTIONS A ÉCARTER

1. La création d'une holding pour l'audiovisuel extérieur : « une fausse bonne idée »

Afin de remédier à la dispersion actuelle de moyens et à l'absence de cohérence, certains proposent de regrouper sous un chapeau unique l'ensemble des opérateurs de l'audiovisuel extérieur, en établissant une holding de l'audiovisuel extérieur.

Cette solution est-elle pour autant réellement pertinente ?

Votre rapporteur en doute.

L'idée de créer une holding de l'audiovisuel extérieur n'est pas une nouveauté.

D'une certaine manière, la Sofirad procédait de cette logique.

Or, le moins que l'on puisse dire, c'est que l'expérience de la Sofirad n'a pas été concluante.

Comme le relève avec justesse M. François Rochebloine dans le rapport de la mission d'information sur l'audiovisuel extérieur de l'Assemblée nationale : « ce n'est pas en empilant les structures et en créant un poste supplémentaire de Président que nous parviendrons à définir une stratégie cohérente ».

2. La fusion autoritaire des opérateurs

Pour remédier à la dispersion actuelle, l'idée d'une fusion des opérateurs de l'audiovisuel extérieur pour constituer un ensemble unique et cohérent peut paraître a priori comme la solution la plus séduisante.

Cette idée doit cependant être écartée. Elle se heurte, en effet, à des obstacles importants.

- Tout d'abord, il faut rappeler que TV5 Monde est une chaîne francophone et que la France n'est pas seule à décider. Il faut aussi tenir compte de la position des autres pays francophones partenaires de la France, même si elle participe au financement à plus de 80 %. Lors d'une rencontre à Lucerne, le 9 novembre dernier, les ministres des partenaires francophones de TV5 Monde (Suisse, Canada, Québec et Communauté française de Belgique) ont ainsi exprimé des réserves sur l'idée d'une fusion entre TV5 Monde et France 24 en réaffirmant leur attachement à l'existence d'une grande chaîne de télévision francophone. Ils se sont également engagés à accroître leur participation financière à TV5 Monde, d'au moins 2,5 % chacun.

- Ensuite, l'idée d'une fusion se heurte à la diversité de statut des personnels. Elle nécessiterait donc un important effort financier qu'il paraît difficile d'envisager dans le contexte budgétaire actuel.

- Enfin, un rapprochement autoritaire risquerait d'appauvrir la variété de l'offre française qui fait aussi sa richesse. C'est la raison pour laquelle votre rapporteur considère préférable d'encourager les partenariats entre les opérateurs.

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