3. L'évaluation des pôles de compétitivité

Les 71 pôles de compétitivité ont fait l'objet d'une évaluation , conduite par le « Boston Consulting Group » et CM International, pour le compte du Gouvernement et rendue publique le 18 juin 2008 .

Il en ressort que la plupart des pôles font preuve d'un « dynamisme prometteur . Ce dynamisme s'exprime notamment par le développement de coopérations entre acteurs jusqu'ici cloisonnés et la création de passerelles nouvelles entre universités, laboratoires et entreprises. Toutefois, le degré de maturité des pôles reflète la diversité des situations préexistantes et des spécificités locales et demeure à ce jour très contrasté ».

Selon le rapport, 39 pôles ont atteint les objectifs de la politique des pôles de compétitivité, 19 pôles ont atteint partiellement les objectifs et doivent travailler à l'amélioration de certaines dimensions de leur action (notamment la définition de leur stratégie, les modalités de la gouvernance, le rôle de l'équipe d'animation) et 13 pôles pourraient tirer parti d'une reconfiguration en profondeur. Le degré de maturité des pôles reflète la diversité des situations préexistantes et des spécificités locales ; il demeure très contrasté. Enfin, la grande majorité des pôles reste dépendante des subventions publiques pour financer leurs structures d'animation.

L'implication des universités et des grandes écoles au sein des pôles, qui a été limitée dans la première phase du dispositif, se développe progressivement, notamment à travers la définition de formations co-labellisées avec les pôles. Quant aux organismes nationaux de recherche, ils se sont fortement impliqués via leurs laboratoires locaux mais peu semblent avoir intégré formellement, et au niveau national, les pôles dans la définition de leurs orientations scientifiques et dans leurs choix d'allocation de ressources et d'équipement.

Les pôles devraient constituer un levier important d'amélioration de la qualité d'un dialogue entre la recherche publique et la recherche privée dont la faiblesse est largement identifiée comme un problème crucial de l'innovation en France. Dans cette perspective, le développement des synergies avec d'autres dispositifs d'appui public à l'innovation et avec les acteurs publics de la recherche et de la formation conditionnera fortement l'efficacité du dispositif.

Les évaluateurs concluent que le dispositif des pôles de compétitivité semble suffisamment prometteur pour être maintenu dans ses grands principes, notamment avec un appui public à des structures locales d'animation des pôles, réunissant grands groupes, PME, organismes de recherche et organismes de formation. Il prône également une action coordonnée des collectivités territoriales et de l'État. Il ne plaide pas, en revanche, pour une « refocalisation drastique du dispositif des pôles de compétitivité sur un nombre très restreint de pôles ».

Votre rapporteur demandera à la ministre, la suite qu'elle entend donner aux propositions des évaluateurs , qui concernent notamment :

- le développement de « contrats stratégiques » entre les pôles et leurs soutiens publics (État, collectivités) ;

- la mise en place d'un « comité d'orientation des pôles de compétitivité », chargé d'examiner les financements mobilisés et les résultats obtenus par les pôles.

Le 1 er octobre 2008 , à l'occasion de la 4ème journée nationale des pôles de compétitivité, a été présentée la « phase 2.0 » de la politique des pôles. Pour cette deuxième phase 2009-2011 , le Gouvernement a décidé de consacrer de nouveau 1,5 milliard d'euros pour les accompagner et il a réaffirmé les trois fondements de la politique déjà retenus pour la première phase : priorité à la R&D collaborative, anticipation des besoins en compétences par les entreprises et les établissements de formation, et coopération internationale.

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