B. LA MODERNISATION DU MASTER ET LA QUESTION DE LA SÉLECTION À L'ENTRÉE DE CE CYCLE

Fin septembre 2008, le professeur Jolion a remis son rapport sur la modernisation du master.

Parmi ses propositions , on citera :

- la fin de la sélection entre le M1 et le M2 pour faire du master un parcours cohérent de formation de 4 semestres ; cependant, afin qu'un étudiant ayant son diplôme de licence puisse continuer en master s'il le souhaite, la gestion des flux se ferait par une mobilité intranationale accrue. Celle-ci serait facilitée par la création d'une carte nationale des formations de master et d'un suivi individualisé des étudiants par l'université. Ainsi, les universités qui n'accepteraient pas un étudiant dans leur master devraient tout mettre en oeuvre pour trouver un autre master à l'étudiant ;

- la nécessaire uniformité des droits d'inscription pour les formations délivrant le diplôme national de master quelque soit le statut de l'établissement, de manière à ne pas utiliser les frais d'inscription comme un vecteur de sélection sociale des étudiants ;

- l'augmentation des bourses sur les deux premiers mois avec une régularisation sur l'année pour accroître la mobilité intranationale ;

- l'adoption d'un diplôme unique en supprimant la distinction master recherche et master professionnel, et l'établissement d'au minimum un stage obligatoire en adéquation avec la professionnalisation nécessaire de la formation en master ;

- la délivrance du diplôme national de master par des établissements privés , sous réserve de se conformer au cahier des charges du master, car le statut de l'établissement n'est pas forcément lié à la qualité de la formation dispensée. S'il est nécessaire d'harmoniser les intitulés des formations pour une plus grande lisibilité, le rapport Jolion s'oppose à un cadrage national strict qui irait à l'encontre de la spécification nécessaire de l'offre de formation en fonction de l'établissement. Par ailleurs, l'objectif d'inscription des formations au RNCP (Répertoire national des certifications professionnelles) doit conduire les concepteurs de formations à préciser les compétences visées pour chaque formation en complément de l'ensemble des savoirs à acquérir. Cette démarche s'inscrit dans une « approche métier » que soutient votre rapporteur ;

- la création d'un conseil de perfectionnement permettant d'associer tous les partenaires de la formation ;

- la concertation au sein des PRES, lieu idéal de concertation, de mutualisation et de promotion des offres de formation des établissements membres ;

- la certification d'au moins une langue étrangère en amont de l'obtention du diplôme de master ;

- l'adaptation du master à la diversité des publics et son accessibilité de plein droit par le biais de la VAE (validation des acquis de l'expérience) ;

- la mise en place d'un comité de suivi sur le doctorat, avec l'objectif de revaloriser le diplôme par une meilleure reconnaissance et une ouverture plus forte vers le milieu socioprofessionnel.

Pour votre rapporteur, ces propositions vont dans le sens d'une cohérence accrue de la formation master, d'une meilleure prise en compte de la mission d'insertion professionnelle des établissements ainsi que de l'harmonisation européenne des formations.

S'agissant de la sélection à l'entrée du master, votre rapporteur juge nécessaire que ce débat soit enfin clairement tranché et il partage le souhait récemment exprimé par la ministre de poser cette question une fois le « plan licence » abouti et évalué.

A l'heure actuelle, en effet, une sélection s'effectue le plus souvent entre la première année et la deuxième année de master, ce qui ne répond pas à la logique du système LMD. Des étudiants peuvent sortir ainsi du système sans diplôme autre que leur licence après 4 ans d'étude.

Pour votre rapporteur, il faut faire prévaloir le bon sens et conjuguer à la fois l'intérêt de l'étudiant et la bonne organisation de ce cycle au sein des universités.

Si le sujet de la sélection à l'entrée en licence reste tabou dans notre pays, il ne devrait pas le rester pour ce qui concerne le master.

Est posée, cependant, la question des concours de la fonction publique à bac + 4.

Votre rapporteur entend aussi le souhait de certains présidents d'université de voir augmenter le nombre de places à l'entrée en master et d'une étude concertée des processus de régulation des flux, adaptés aux situations des différents secteurs disciplinaires et professionnels.

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