AVANT-PROPOS

Mesdames, Messieurs,

2013 a été une année de transition pour la politique gouvernementale de lutte contre les addictions. Elle a vu la préparation du nouveau plan gouvernemental de lutte contre les drogues et les conduites addictives , qui court jusqu'en 2017 . Il définit la stratégie des pouvoirs publics en matière de prévention, de soins et de réduction des risques liés aux addictions, de lutte contre les trafics, d'application de la loi et de développement de la recherche.

En 2014, ce plan a consisté tout d'abord à modifier la structure chargée d'en superviser l'application. La mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt) est en effet devenue, par un décret du 11 mars, la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca). Ce changement de dénomination n'est pas anodin : il rappelle que les addictions ne sont pas forcément causées par un produit et établit pleinement la compétence de la Mildeca sur l'ensemble de la politique publique menée contre les conduites addictives, par une approche intégrée portant sur la réduction de l'offre comme sur celle de la demande.

La mise en oeuvre du plan gouvernemental se poursuivra en 2015, accompagnée de modifications législatives relatives à la répression de l'incitation à la consommation d'alcool chez les mineurs, au développement de la réduction des risques et à l'expérimentation de salles de consommation à moindre risque , qui figurent toutes dans le projet de loi relatif à la santé. Au coeur de ces problématiques, la Mildeca verra son budget diminuer de 5 % .

Cette réduction ne constitue pas pour autant un motif justifiant un rejet de ces crédits, car, au vu de la situation critique de nos finances publiques, il appartient à toutes les structures de l'Etat de faire des économies. S'il est souhaitable que les moyens consacrés à la lutte contre les drogues et les addictions soient renforcés lorsque la conjoncture économique le permettra, il faut accepter des économies limitées durant la période actuelle.

La Mildeca a su engager la modernisation de la politique française de lutte contre les addictions, qui a pour spécificité de former un continuum qui va de la prévention à la répression sans négliger le soin et la réduction des risques. Une nouvelle impulsion a été donnée et une feuille de route a été préparée. A ce stade, il ne serait pas opportun de faire preuve de défiance vis-à-vis de ces orientations. Alors que le plan gouvernemental est jugé équilibré par les professionnels associatifs, médicaux ou policiers actifs dans le domaine des drogues, il faut maintenant se montrer vigilant à ce qu'il fasse bien l'objet d'une évaluation rigoureuse et indépendante.

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