B. DES RÉSEAUX AU SERVICE DE LA PROMOTION DU FRANÇAIS ET DE LA CULTURE FRANÇAISE

Le réseau culturel français, dans sa double composante, a pour mission de promouvoir la langue et la culture françaises à l'étranger. Viennent s'ajouter à ces missions des enjeux de diplomatie économique et la promotion de la vision française sur des « enjeux globaux ».

1. La promotion du français

Le français est la cinquième langue la plus parlée dans le monde avec 274 millions de locuteurs francophones , c'est-à-dire de personnes capables de parler le français (quelle que soit la maîtrise d'autres compétences comme la lecture ou l'écriture). Ce nombre a augmenté de 7 % depuis 2010. Parmi ces francophones, 212 millions sont des locuteurs quotidiens .

Le français est la deuxième langue étrangère la plus enseignée après l'anglais , avec près de 125 millions d'apprenants en 2014 (dont plus d'un million dans le réseau culturel français) et 500 000 professeurs de français à l'étranger. Elle est la deuxième langue de travail dans les grandes organisations internationales , aussi bien à l'ONU que dans les institutions européennes. Son enseignement est proposé dans la plupart des systèmes éducatifs dans le monde.

La francophonie représente une opportunité économique majeure, comme l'a souligné, en 2014, le rapport de M. Jacques Attali sur « La francophonie et la francophilie, moteurs de croissance durable » 8 ( * ) .

Les locuteurs quotidiens du français par zone géographique

Source : Organisation internationale de la francophonie (OIF)

La politique de promotion du français est organisée autour de trois grandes priorités :

- assurer la transmission du français aux nouvelles générations de l'espace francophone,

- renforcer le statut du français comme deuxième langue la plus apprise dans le monde,

- conforter la place du français comme langue de communication internationale.

Cette politique de promotion donne lieu à divers programmes et activités mises en oeuvre par les différents acteurs du réseau culturel (Alliances françaises, Instituts français, services des ambassades, centres culturels binationaux...) et les partenaires du ministère (Centre international d'études pédagogiques-CIEP, TV5Monde, Organisation internationale de la Francophonie-OIF, ainsi que les opérateurs de la Francophonie, la Fédération internationale des professeurs de français-FIPF-, etc.).

Figurant dans l'action 2 « coopération culturelle et promotion du français », cette politique est dotée de 21,5 millions d'euros pour 2016 (en diminution de 1 %), dont 7,3 millions d'euros de subventions à l'Alliance française (Fondation, délégations générales et structures locales), 4,2 millions d'euros de dotations aux EAF et 5,3 millions d'euros de subventions et cofinancements mis en oeuvre par l'administration et par les postes, dans le cadre de la modernisation de l'offre éducative et linguistique en français, en vue de la diversification des cursus universitaires, des plans de formation des enseignants, des programmes de formation aux technologies de l'information et de la communication, l'achat de ressources numériques, ou encore des actions grand public dans le domaine du livre. Entrent également dans ce cadre des bourses délivrées dans le cadre de formations universitaires en français langue étrangère pour des étudiants destinés à devenir de futurs enseignants de français (3,4 millions d'euros).

Si une grande partie de l'effort de l'apprentissage du français est réalisée par l'offre de cours des réseaux des Instituts français et des Alliances françaises qui dispenseront en 2015 (prévision) 43 millions d'heures de cours à 1,1 million élèves, il l'est également par la scolarisation d'élèves étrangers dans les établissements du réseau français d'enseignement à l'étranger et au sein des sections bilingues des établissements étrangers dont le label FrancEducation garantit l'excellence.

Chacune de ces données constitue un indicateur de performance du programme. Le nombre de candidats aux certifications et tests en langue française en est un quatrième . Environ 500 000 candidatures sont attendues en 2015, soit environ 3 % de plus qu'en 2013. Ce nombre est en augmentation régulière grâce au développement de nouvelles versions des diplômes (DELF et DALF) mais aussi aux efforts de promotion effectués dans le réseau, et par des conventions de partenariats avec les réseaux des établissements d'enseignement français à l'étranger (AEFE, MLF) et ceux labellisés FrancEducation.

2. La diffusion de la culture française

La promotion de la culture et de la pensée française dans le monde se traduit par le soutien aux industries culturelles et créatives (ICC ), le renforcement de l'action audiovisuelle extérieure, la diffusion de la création contemporaine française, l'organisation de débats d'idées et la valorisation de l'expertise française dans le domaine de la protection du patrimoine.

Notre influence passe aussi par la valorisation et la diffusion de la création artistique, littéraire, cinématographique et audiovisuelle des pays du Sud, ainsi que par la promotion des échanges culturels entre ces pays et la France.

Ces actions sont désormais mises en oeuvre dans le cadre d'une stratégie rénovée visant à inscrire l'action culturelle extérieure, aux côtés de la diplomatie économique, au coeur de notre politique étrangère .

Les crédits d'intervention en faveur de la culture s'élèveront à 43,4 millions d'euros en 2016 (en baisse de 2 %). Ces crédits sont composés de :

- la subvention pour charges de service public à l'Institut français (29,6 millions d'euros pour 2016, en baisse de 2 %) 9 ( * ) ;

- des dépenses d'intervention (13,8 millions d'euros), en baisse de 3,1 %, qui recouvrent²:

o des bourses de stages ou d'études dans les domaines artistiques (1 million d'euros);

o des échanges d'expertises (1,7 million d'euros) ;

o des dotations pour opérations aux EAF (7,7 millions d'euros, en baisse de 2,5 %) ;

o d'autres moyens bilatéraux d'influence (3,4 millions d'euros), se traduisant par le versement de subventions à des organismes de soutien aux industries culturelles et créatives (ICC) 10 ( * ) et par des opérations ponctuelles mises en oeuvre par les services centraux ou par les SCAC, en partenariat avec des acteurs locaux.

3. La promotion d'une approche française des enjeux globaux

La diplomatie d'influence vise également à promouvoir l'approche française sur un certain nombre d'enjeux internationaux, économiques, sociaux et environnementaux, relatifs à la préservation des biens publics mondiaux (environnement, santé, éducation, stabilité économique et financière, sécurité alimentaire, diffusion de la connaissance, égalité femmes/hommes). Les actions, mises en oeuvre dans le cadre d'organisations internationales ou auprès des pays partenaires, incluent la participation à des forums, des campagnes de mobilisation sur les problématiques environnementales, des formations etc. En 2015, ces crédits ont notamment permis de financer des actions de sensibilisation aux enjeux de la COP 21. L'ensemble du réseau diplomatique français a été mobilisé pour renforcer les chances de succès de cette conférence.

Les crédits de promotion des enjeux globaux s'élèveront à 8,1 millions d'euros en 2016 (en baisse de 6,4 %).

La promotion des enjeux globaux est l'une des facettes de la synergie recherchée entre diplomatie culturelle et diplomatie économique, en partenariat avec d'autres opérateurs du programme (Atout France, Campus France) et en lien avec les nouveaux opérateurs Business France et Expertise France, sur lesquels le MAEDI exerce une cotutelle.


* 8 Audition de M. Jacques Attali par les commissions des affaires étrangères et de la culture du Sénat, 25 novembre 2014.

* 9 En raison de l'abandon de l'hypothèse d'un rattachement des EAF, la dotation à l'Institut français, soit 39,49 millions d'euros en LFI, a fait l'objet d'un ajustement du fait du retrait des crédits destinés aux postes expérimentateurs, ce qui l'a ramenée à 30,6 millions d'euros en 2014.

* 10 Bureau export de la musique (BUREX), Unifrance Film, TV France international...

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