III. ATTRACTIVITÉ DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE : DES CRÉDITS EN BAISSE DANS UN CONTEXTE DE CONCURRENCE INTERNATIONALE FORTE

A. UN CONTEXTE CONCURRENTIEL

1. Les étudiants étrangers en France

En 2014-2015, la France a accueilli 298 900 étudiants étrangers, soit une augmentation de 1,3 % par rapport à 2013-2014 (après +2 % l'année dernière). 228 393 étudiants étrangers étaient inscrits dans les universités (77 % du total), soit une progression de 0,3 % par rapport à 2013-2014.

La population étudiante étrangère représente 14 % des étudiants inscrits à l'université.

a) 77 % des étudiants étrangers sont inscrits dans les universités
(1) La répartition entre les cycles universitaires

La répartition des étudiants entre les cycles universitaires est stable : licence (43,7 %), master (44,8 %), doctorat (11,5 %). Pour chaque niveau, la proportion d'étudiants étrangers diffère notablement, la priorité portant sur les niveaux Master et, surtout, doctorat. 41 % des étudiants de niveau doctorat sont, en effet, de nationalité étrangère.

Répartition et pourcentage, par niveau d'études des étudiants de nationalité étrangère inscrits dans les universités françaises en 2014-2015

(2) La répartition par discipline

La répartition par discipline est également stable. Elle fait apparaître que les disciplines scientifiques sont choisies par 28 % des étudiants étrangers, l'administration et l'économie/gestion par 20 %, les disciplines linguistiques et littéraires par 19,5 %, les sciences humaines et sociales et les disciplines juridiques (12,5 % chacune). Enfin 7,5 % des étudiants sont inscrits dans des études médicales.

(3) La répartition par nationalité

Répartition des étudiants de nationalité étrangère inscrits dans les universités françaises

Zones géographiques

2014-2015

Inscrits

en %

Évolution par rapport à 2013-2014

Europe

61 595

27%

+ 1,5%

Asie/Océanie

34 132

15%

-  2,2%

Amérique

19 906

9%

+ 1,4%

Moyen-Orient

10 821

5%

+ 1,1%

Afrique

101 858

44%

+ 0,2%

Divers

81

0,04%

- 28,9%

Total

228 393

100%

+ 0,3 %

Répartition par origine géographique des étudiants de nationalité étrangère

inscrits dans les universités françaises en 2014-2015

L'Afrique du Nord et subsaharienne reste, de très loin, en 2014-2015 la première région d'origine avec près de la moitié des étudiants (44 %), une proportion à peu près identique à celle de l'année dernière mais qui, sur le long terme, est en diminution (elle était de 55 % il y a 15 ans).

Les parts respectives de l'Europe et de l'Amérique progressent légèrement, tandis que la mobilité entrante en provenance d'Asie-Océanie recule.

En 2013-2014, les premiers pays d'origine des étudiants internationaux en mobilité en France sont le Maroc, la Chine et l'Algérie, assez loin devant la Tunisie, l'Italie et l'Allemagne.

b) Les autres établissements d'enseignement supérieur accueillent 23 % des étudiants étrangers

Le nombre d'étudiants inscrits dans les autres établissements (écoles d'ingénieurs, de commerce, classes préparatoires aux grandes écoles, écoles d'arts...) s'élève à 70 500 .

S'agissant spécifiquement des étudiants inscrits dans une grande école, ils étaient 48 039 selon les statistiques les plus récentes dont dispose la Conférence des Grandes Écoles (2011-2012), soit une augmentation de 32 % par rapport à l'enquête précédente. La première région d'origine de ces étudiants est l'Afrique (30 %) devant l'Asie-Pacifique (26 %). Ces chiffres anciens ne permettent toutefois pas de prendre pleinement en compte l'impact éventuel des bouleversements politiques intervenus au cours des années récentes en Afrique et au Moyen-Orient.

c) Nombre d'étudiants entrés en France

Les données disponibles ne rendent pas compte des flux réels. Pour les ressortissants des pays non membres de l'Union Européenne, ces flux peuvent être approchés par le nombre de visas, l'entrée en France pour études étant subordonnée à la délivrance d'un visa de long séjour « étudiant ».

Le nombre de visas délivré est en augmentation. En 2014, 81 322 visas de long séjour pour études ont été délivrés, soit une hausse de 8,5 % par rapport à 2013 (après une hausse de 6,1 % en 2013 par rapport à 2012). La Chine (10 773 visas délivrés), les États-Unis (10 052) et le Maroc (8 002) occupent les trois premières places en termes de flux.

2. Une concurrence internationale plus intense
a) Le contexte international de l'enseignement supérieur

De profondes transformations (démographiques, économiques, politiques, sociales, etc.) reconfigurent le fonctionnement du marché de l'enseignement supérieur et ses perspectives. Trois grandes tendances sont à l'oeuvre au niveau mondial :

- Une croissance des effectifs en mobilité internationale sous l'effet de facteurs démographiques, économiques et politiques (doublement du nombre des étudiants internationaux de 2000 à 2012, pour dépasser les 4 millions) ;

- Une diversification accélérée des modalités d'internationalisation de l'enseignement supérieur avec l'apparition d'une offre éducative numérique, notamment les Massive Open Online Course (MOOC) et l'exportation des formations et des établissements (« éducation offshore ») ;

- Une intensification de la concurrence mondiale, avec une régionalisation de l'offre et l'émergence de « hubs éducatifs » au sud.

D'après l'UNESCO, la France est le troisième pays d'accueil des étudiants étrangers (7 %), après les États-Unis (18 %) et le Royaume-Uni (11 %). La France se situe juste devant l'Australie (6 %) et l'Allemagne (5 %).

Si ces cinq États ont historiquement attiré le plus grand nombre d'étudiants, leur part relative est passée de 55 % en 2002 à 42 % en 2012, évolution qui traduit la concurrence d'un nombre croissant de nouvelles destinations dans un contexte d'expansion de la demande mondiale d'éducation supérieure.

En Asie, la Chine, la Malaisie, la Corée du Sud, Singapour et la Nouvelle-Zélande se positionnent progressivement comme pays d'accueil des étudiants asiatiques, au détriment de l'Australie et du Japon.

Les Émirats Arabes Unis sont devenus la troisième destination la plus populaire parmi les étudiants de la région, derrière la France et les États-Unis, mais devant le Royaume-Uni.

Avec 694 365 étudiants chinois en mobilité en 2012, la Chine est le premier pays d'origine des étudiants internationaux. Les étudiants chinois choisissent les États-Unis (30 %), le Japon (14 %), l'Australie (13 %) et le Royaume-Uni (11 %).

On constate néanmoins une diversification progressive de l'origine géographique des étudiants, en provenance des pays émergents .

b) Une concurrence plus intense entre pays

L'accueil d'étudiants qualifiés répond à des motivations diverses : soutenir des capacités de recherche et d'innovation, nourrir une politique d'influence (États-Unis, France) ou satisfaire un besoin de main-d'oeuvre (Allemagne).

Dans certains pays, l'accueil d'étudiants internationaux constitue un enjeu économique et représente une source de financement pour l'enseignement supérieur.

Parmi les leviers les plus communément utilisés dans les stratégies d'attractivité, on peut relever :

- l'intensification du recrutement via une meilleure information, le recours à des intermédiaires, des campagnes promotionnelles ainsi que l'utilisation de médias et réseaux ;

- le développement d'accords et partenariats (reconnaissance des diplômes, échanges...) ;

- le renforcement de l'attractivité du pays : qualité de l'accueil et de l'enseignement, bourses, facilitations administratives, accès au marché du travail.

Page mise à jour le

Partager cette page