II. LA MISE EN OEUVRE DU PROJET D'INDUSTRIE DU FUTUR

A. LES PILIERS PRINCIPAUX DU PROJET DU PROJET D'INDUSTRIE DU FUTUR

Trois objectifs stratégiques sont assignés au projet d'industrie du futur :

- le développement d'une offre française de solutions technologiques pour l'industrie . C'est le volet des start-ups et de l'innovation de rupture. L'ambition est de transformer les atouts de la France dans le domaine de la French Tech en entreprises compétitives, capables de vendre, en France et dans le monde, les produits, les procédés et les services qui sont au coeur de l'industrie du futur. Sept grandes priorités d'actions ont été définies pour soutenir le développement de l'offre dans les technologies de production :

o digitalisation, virtualisation et Internet des objets ;

o place de l'homme dans l'usine, cobotique, réalité augmentée ;

o fabrication additive (impression 3D) ;

o monitoring et contrôle ;

o composites, nouveaux matériaux et assemblage ;

o automatique et robotique ;

o efficacité énergétique.

- le déploiement de l'industrie du futur dans les branches industrielles traditionnelles. L'enjeu est ici d'aider les entreprises industrielles, quel que soit leur domaine d'activité, à investir dans l'acquisition des nouvelles technologies et à adapter leur modèle d'affaire et leur organisation pour tirer pleinement profit des potentialités de ces techniques nouvelles. L'enjeu concerne tout particulièrement les PME et les ETI. En effet, si les groupes globalisés et les grands équipementiers semblent déjà pleinement engagés vers l'industrie du futur, il n'en va pas de même des entreprises de plus petite taille. Par opposition à la plupart de ses concurrents, la France se caractérise, on le sait, par un fort morcellement de son appareil productif, avec une part plus faible occupée par les ETI et les grosses PME. Un grand nombre d'entreprises n'ont donc pas la taille critique suffisante sur le plan financier et des ressources humaines pour se lancer seules dans les transformations pourtant nécessaires. La France se caractérise aussi par une certaine difficulté à faire coopérer les entreprises dans des logiques géographiques de districts industriels ou dans des logiques fonctionnelles de filières. D'où un certain isolement des PMI et des ETI françaises face aux bouleversements en cours. Dans ces conditions, les actions de mobilisation et d'accompagnement sont essentielles pour conduire les PME et les ETI à intégrer les technologies de l'industrie du futur ;

- la formation des salariés . L'enjeu est ici de faire en sorte que la montée en compétences des hommes accompagne la montée en gamme de l'outil industriel. Pour piloter les nouveaux outils, il faut en effet des ouvriers et des techniciens mieux formés, mais aussi des managers et des employeurs qui sachent déployer de nouveaux modes d'organisation et déléguer davantage 19 ( * ) . Tout cela implique un gros effort national pour former les travailleurs, anticiper les futurs besoins en qualifications et adapter en volume et en qualité notre système de formation. Cela exige aussi une capacité à mener un dialogue social constructif et donc des partenaires sociaux mobilisés sur ces enjeux et pragmatiques.


* 19 En outre, il est clair que l'automatisation des processus risque de détruire des emplois. Ce risque ne doit pas conduire à refuser la modernisation de l'outil industriel, car cela aboutirait in fine à des pertes d'emplois industriels encore plus fortes. En revanche, les pouvoirs publics doivent créer les conditions d'un accompagnement des salariés reclassés vers de nouvelles activités.

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