II. UNE FILIÈRE D'EXCELLENCE QU'IL CONVIENT DE VALORISER

A. DES RÉSULTATS ENVIABLES EN MATIÈRE D'INSERTION PROFESSIONNELLE

1. Une insertion facile et rapide dans l'emploi

Taux d'insertion des diplômés de l'enseignement agricole
sept mois après l'obtention de leur diplôme (%)

Diplôme

2012

2013

2014

2015

2016

(provisoire)

2017

(Prévision actualisée)

BTSA

80,8

74,3

76,7

75

76

77

Bac Pro

75,9

69,6

66,1

67,2

64

65

CAPA

38,5

36,9

39,3

36,5

35,6

36

Source : Projet annuel de performance pour 2018

Si l'indicateur 1.2 du projet annuel de performance pour 2018 met en évidence une certaine dégradation de l'insertion professionnelle des diplômés de l'enseignement agricole, ces résultats demeurent bien supérieurs à ceux observés dans l'éducation nationale.

Il conviendra toutefois de déterminer les causes de cette dégradation et les moyens d'y remédier.

S'agissant en particulier du baccalauréat professionnel , dont le bilan très contrasté de la rénovation avait été dressé l'année dernière 114 ( * ) , trois groupes de travail issus du conseil national de l'enseignement agricole se sont réunis à l'automne 2016 et début 2017 afin d'améliorer l'efficacité du nouveau « bac pro ».

Le ministère a fixé quatre orientations :

- renforcer la cohérence et l'attractivité de la voie professionnelle en valorisant les expériences d'engagement citoyen des élèves et des apprentis ;

- mieux valoriser la période de formation en milieu professionnel ;

- conforter les dispositifs d'individualisation ;

- relancer la dynamique d'accompagnement des enseignants et des équipes pédagogiques.

Comparaison des taux d'insertion dans l'emploi sept mois après l'obtention du diplôme (%) (2016 EN/2015 ETA)

Diplôme

Enseignement

agricole

Éducation

nationale

Écart

BTS

76

63,3

12,7

Bac Pro

64

45,9

18,1

CAP

35,6

30,4

5,2

Source : Commission de la culture, de l'éducation et de la communication d'après les documents budgétaires

En 2016, sept mois après la sortie de formation, l'écart en matière de taux d'insertion par rapport aux titulaires d'un diplôme équivalent de l'éducation nationale s'établit à 12,7 points en faveur des titulaires d'un BTSA, et l'écart avec les titulaires d'un baccalauréat professionnel et d'un CAPA respectivement de 18,1 et 5,2 115 ( * ) .

À plus long terme, l'insertion professionnelle des diplômés de l'enseignement agricole demeure très satisfaisante : trente-trois mois après l'obtention de leur diplôme dans la voie scolaire, 63,3 % des titulaires d'un CAPA sont en emploi, comme 82,5 % des bacheliers professionnels et 87,1 % des titulaires d'un brevet de technicien supérieur agricole (BTSA).

Insertion professionnelle des diplômés de l'enseignement agricole
33 mois après l'obtention du diplôme

Diplôme

Année

Population

Taux d'emploi (%)

CAPA

2014

élèves

63,3

2014

apprentis

78,5

2011

élèves

66,5

2011

apprentis

77,4

Baccalauréat professionnel

2015

élèves

82,5

2015

apprentis

85,9

2012

élèves

85,7

2012

apprentis

89,3

BTSA

2013

étudiants

87,1

2013

apprentis

92,4

Source : Ministère de l'agriculture et de l'alimentation

Si la reprise économique ne semble pas traduire par une amélioration de l'emploi des jeunes diplômés, l'excellente performance de l'enseignement agricole en matière d'insertion professionnelle reflète la qualité des formations dispensées et leur adéquation avec les besoins du tissu économique local .

À l'heure où le Gouvernement engage une réflexion sur la formation professionnelle et l'apprentissage, l'enseignement agricole constitue un exemple intéressant dont il conviendrait de s'inspirer .

2. Des poursuites d'études nombreuses

Contrairement à certaines idées reçues, l'enseignement agricole ne ferme par la porte à l'enseignement supérieur ; au contraire, après l'obtention du diplôme, la grande majorité des élèves et des étudiants poursuit des études.

Une part importante de ces poursuites d'études s'effectue dans des formations de l'éducation nationale, que cela soit en vue de l'obtention d'un diplôme de niveau supérieur ou dans une spécialité différente.

Ainsi, 19,5 % des titulaires d'un CAPA, 41,5 % des titulaires d'un baccalauréat professionnel, 62 % des titulaires d'un baccalauréat S et 68 % des titulaires d'un BTSA poursuivent ainsi leur formation dans l'éducation nationale.

Poursuite d'études des diplômés de l'enseignement agricole,
33 mois après l'obtention du diplôme

Diplôme

Population

Taux de poursuite d'études (%)

CAPA

(enquête 2014)

élèves

64,2

apprentis

51,4

Baccalauréat professionnel

(enquête 2015)

élèves

60,7

apprentis

41,3

Baccalauréat technologique

(enquête 2012)

élèves

93

Bac S

(enquête 2012)

élèves

98,8

BTSA

(enquête 2013)

élèves

62,3

apprentis

38,0

Source : Ministère de l'agriculture et de l'alimentation

Ces transitions sont facilitées par les équivalences entre les formations proposées : c'est le cas notamment des formations connexes à celles délivrées par le ministère des sports (en matière hippique ou de développement durable). Par exemple, le BTSA « Gestion et protection de la nature » bénéficie, depuis 2012, d'une équivalence partielle avec le diplôme d'État de la jeunesse, de l'éducation populaire et du sport spécialité « Animation socio-éducative ou culturelle », mention « Développement de projets, territoires et réseaux ».


* 114 Avis n° 144 (2016-2017) sur les crédits de la mission Enseignement scolaire de Jean-Claude Carle et Françoise Férat, op. cit.

* 115 Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) du ministère de l'éducation nationale, Le niveau de formation et de diplôme : déterminant dans l'insertion des lycéens professionnels, note d'information n° 12 de juin 2017.

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