B. PROMOUVOIR LA FRANCE AUPRÈS DES TOURISTES ÉTRANGERS

Les bons résultats des saisons touristiques depuis deux ans traduisent les efforts de promotion accomplis par le secrétariat d'Etat au tourisme, et l'ensemble des professionnels du tourisme français, notamment à travers les actions menées par le GIE Maison de la France.

1. Le fonctionnement de Maison de la France

Le GIE Maison de la France a été créé en mars 1987 pour coordonner, en une seule unité opérationnelle, les initiatives en matière de promotion du tourisme du secteur privé, des collectivités publiques et de l'Etat.

- Il est composé, depuis la modification de ses statuts intervenue en janvier 1996 d'un conseil d'administration de 26 membres (7 représentants de l'Etat, 3 personnalités qualifiées, nommées par le ministre en charge du tourisme, 1 représentant des comité régionaux du tourisme (CRT), 1 représentant des comités départementaux du tourisme (CDT), 1 représentant des Offices du tourisme, 1 représentant du tourisme associatif, 1 représentant des agences de voyages, 2 représentants de l'hôtellerie et de la restauration, 6 représentants de grandes entreprises touristiques présentes sur les marchés étrangers et 3 représentants des adhérents élus par leurs pairs).

Le conseil d'administration élit son président, et le ministre en charge du tourisme nomme le directeur sur proposition du conseil d'administration.

La répartition des sources de financement du GIE en 1997 s'établit ainsi :


Etat

50,3 %

CRT

15,2 %

Autres institutionnels

7,9 %

Privés

21,3 %

Divers

5,3 %

- Alors qu'en 1997, Maison de la France avait développé des actions en direction de marchés porteurs, tels que l'Europe de l'Est et l'Asie du Sud-Est, et des démarches plus spécifiques sur les marchés traditionnels, en 1998 Maison de la France a dû restreindre ses activités, compte tenu de la diminution des dotations budgétaires que votre rapporteur pour avis pour avis avait dénoncée.

Ainsi, un certain nombre d'opérations de promotion ont dû être annulées ou revues à la baisse sur certains marchés (suppression de certaines campagnes publicitaires en Allemagne, Belgique et en Scandinavie, annulation de la participation prévue pour certains salons grand public ou professionnel, réduction des accueils de presse sur certains marchés) et certains " clubs " de promotion ont été mis en veilleuse.

Les représentations du Portugal et de Norvège ont dû être fermées, ainsi que le bureau de Toronto au Canada.

Cependant, dans les pays où les contraintes budgétaires particulièrement fortes en 1998 ont entraîné la fermeture de représentations, Maison de la France s'est attachée, en liaison avec les autres services officiels français implantés localement et les opérateurs touristiques concernés, à mettre en place des solutions visant à minimiser l'impact négatif de ces fermetures, tant vis-à-vis de nos partenaires que de la clientèle.

Par ailleurs, la présence de Maison de la France a été renforcée sur des zones géographiques porteuses : l'Europe de l'Est avec l'ouverture d'un bureau en Pologne (en contrepartie de la fermeture d'un bureau à Berlin), et l'Asie du Sud-Est avec l'ouverture d'un bureau en Chine.

Les interventions ont été renforcées en Grande-Bretagne, avec la mise en place du " French Travel Center ", grand centre d'information situé au coeur de Londres.

Dans le cadre de la campagne " Bonjour 98, la France accueille le monde ", des campagnes de communication spécifiques ont été mises en place sur six marchés prioritaires en vue de conforter l'image de la France et de sécuriser les touristes étrangers à l'occasion de la Coupe du Monde de football.

2. Les dispositions du projet de loi de finances pour 1999

Il est heureux que le projet de loi de finances pour 1999 affecte une partie importante de l'augmentation des crédits au tourisme aux moyens de promotion et de communication menés par Maison de la France.

- La contribution de l'Etat aux actions de promotion de la France à l'étranger connaît une augmentation significative avec 153 millions de francs, en hausse de 23,41 % par rapport à 1998. Cette contribution représente 71,27 % des crédits du titre IV.

La dotation se répartit entre 80 millions de francs affectés au fonctionnement du GIE et 73 millions de francs affectés à la contribution de l'Etat aux actions de promotion menées en partenariat.

Tout en reconduisant l'ensemble des manifestations qui ont lieu sur les marchés traditionnels, il est prévu de mettre en place un certain nombre d'opérations nouvelles en direction des professionnels de la zone Pacifique/Sud est asiatique, en particulier en Australie, en Chine, en Inde, à Singapour et en Thaïlande.

Tout en approuvant le bien-fondé des actions de prospection de Maison de la France à l'étranger, on peut s'interroger, compte tenu de la crise asiatique, sur la stratégie à adopter vis-à-vis de cette zone géographique.

Seront également entreprises une réflexion sur l'adéquation du réseau et des moyens mis en place à l'étranger au potentiel de développement des marchés, ainsi qu'une étude sur les modalités de traitement de la demande d'information et de la diffusion de la documentation au public sur les marchés étrangers.

Votre rapporteur pour avis pour avis se félicite de cette inversion de tendance, car le désengagement relatif de l'Etat ne peut qu'avoir des effets négatifs sur le niveau de participation des autres partenaires du GIE Maison de la France. Cette participation, ayant connu depuis l'origine une progression régulière et soutenue, contrairement à celle de l'Etat -victime des aléas budgétaires- semble avoir atteint un palier, d'autant plus que le nombre d'adhérents du GIE n'est plus susceptible de beaucoup augmenter. Ainsi, depuis 1989, la participation de l'Etat a diminué de 6,5 % alors que celles des partenaires au sein du GIE progressait de 182 %.

Il est donc très important que l'Etat poursuive cet effort financier sinon la crédibilité de l'ensemble des actions menées par Maison de la France pourrait être remise en cause, alors même que l'effort de promotion touristique de la France semble être parmi les plus " rentables ", si on le compare aux résultats des pays étrangers. Ainsi, un rapport spécial élaboré par l'Organisation mondiale du tourisme sur l'année 1995 -tout en soulignant l'extrême difficulté d'établir des comparaisons avec les pays étrangers étant donné la diversité des structures en charge du tourisme- indiquait que le budget de promotion de la France était inférieur à celui de pays comme l'Espagne, la Grande-Bretagne ou l'Australie, mais qu'il était parmi " les plus rentables ", chaque dollar investi en promotion à l'étranger rapportant 375 dollars.

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