C. LES PORTS DE PÊCHE

Depuis la décentralisation engagée, les actions de l'Etat en matière d'infrastructures portuaires pour la pêche sont limitées aux ports d'intérêt national, parmi lesquels se trouvent les trois premiers ports de pêche français : Boulogne-sur-Mer, Lorient et Concarneau.

L'Etat assume les responsabilités de maître d'ouvrage pour les investissements concernant les infrastructures et concède très généralement à la Chambre de commerce et d'industrie locale la réalisation et l'exploitation de l'outillage public.

Le concessionnaire de l'outillage public apporte à l'Etat des fonds de concours pour contribuer au financement des dépenses d'entretien et d'investissement pour les infrastructures portuaires. Des fonds de concours peuvent également être apportés par des collectivités locales.

S'agissant d'une maîtrise d'ouvrage de l'Etat, on ne peut donc, pour les équipements portuaires, parler d'aides, les aides éventuellement apportées par l'Etat au secteur économique des pêches maritimes relèvant d'autres chapitres budgétaires et plus particulièrement du Ministère de l'Agriculture et de la Pêche et d'interventions européennes (superstructures, bateaux de pêche, etc.).

Pour les ports qui sont restés de sa compétence, la politique de l'Etat en matière d'accueil du trafic généré par la pêche maritime poursuit trois objectifs :

- assurer de bonnes conditions d'accueil aux navires (profondeurs suffisantes, plans d'eau correctement protégés, linéaire d'accostage adapté aux nécessités du débarquement du poisson et à celles du stationnement de la flottille) ;

- veiller à ce que le concessionnaire de l'outillage public mette en oeuvre des équipements de superstructure permettant d'assurer le débarquement et la vente du poisson dans de bonnes conditions de coût et de qualité de service ;

- mettre en oeuvre sur la zone portuaire les dispositions domaniales offrant les garanties nécessaires aux opérateurs privés qui interviennent dans le négoce et la transformation des produits de la pêche.

Le tableau ci-après retrace les principales opérations réalisées depuis 1993

(millions de francs)

PORT

OPERATION

COUT TOTAL

PART ETAT

1993

 
 
 

Boulogne/Mer

Etude de l'écluse

0,900

0,300

Lorient

Désendettement de la concession

25,000

6,300

 

Quais du port de pêche

2,100

1,680

1994

 
 
 

Lorient

Désendettement de la concession

25,000

6,300

1996

 
 
 

Boulogne/Mer

Estacades du port de pêche

10,000

0,800

 

Ecluse Sanson

10,000

2,000

1997

 
 
 

Concarneau

Confortement du quai Carnot

8,000

4,000

1998

 
 
 

Concarneau

Confortement du quai Carnot

1,800

0,300

Au cours des dernières années, l'évolution défavorable des stocks de poissons a entraîné une diminution importante des apports vendus en criée, surtout sensible pour la pêche industrielle, à laquelle s'est ajoutée une baisse des prix. Toutefois, depuis deux ans, l'activité de la plupart des ports de pêche s'est redressée. En 1997, le volume des apports a progressé, de manière significative, à Dieppe, Saint-Malo, La Rochelle et Lorient, tandis qu'ils diminuaient légèrement à Boulogne et Concarneau.

Les recettes perçues par les ports -redevance d'équipement et taxes de criée, calculées sur la valeur du poisson- ont elles aussi diminué, alors que les ports ont dû réaliser d'importants programmes de modernisation de leurs superstructures, afin de les mettre en conformité avec les normes sanitaires européenne.

Ainsi, la conjonction de la crise et de l'accroissement de la dette a placé la plupart des concessions dans des situations financières très délicates, malgré les mesures de redressement prises par certains concessionnaires.

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